Prise en main du Poco X6 Pro : un smartphone gaming sous HyperOS

La gamme Poco de Xiaomi a pour but de proposer de bonnes performances à un prix contenu. Il s’agit généralement de smartphones gaming et les dernières générations ont également progressé sur les autres domaines, comme la photo ou le design.

Tout juste annoncé, le Poco X6 Pro de Xiaomi est arrivé à la rédaction, nous permettant de vous livrer nos premières impressions sur ce smartphone proposé à 419 euros.

Fiche technique du Poco X6 Pro

 Un smartphone « shiny »

Xiaomi s’est longtemps cherché sur le design de ses Poco, mais semble avoir trouvé sa voie. De fait, le Poco X6 Pro ressemble beaucoup à son prédécesseur, le Poco X5 Pro, déjà testé dans nos colonnes, en plus raffiné toutefois.

En le regardant de face, on pourrait presque croire qu’il s’agit d’un smartphone premium. Ses bordures sont fines, quasi uniformes, et son poinçon, centré sur la barre de statut, reste discret. Sans poser notre sonde sur l’écran Amoled de 6,67 pouces, on peut constater à l’œil nu qu’il est de qualité, lumineux (Xiaomi annonce 1200 nits et jusqu’à 1800 en pic HDR) et avec de belles couleurs. Elles tirent peut-être légèrement sur le bleu, mais il faudra le tester plus profondément pour le confirmer et il est de toute façon possible de configurer la colorimétrie selon ses préférences dans les paramètres du système.

Seul questionnement : son revêtement semble plutôt brillant et il faudra donc vérifier s’il reste parfaitement lisible en plein soleil, ce que sa luminosité devrait permettre. Son taux de rafraichissement promet pour sa part de ne pas se montrer limitant en jeu puisqu’il monte à 120 Hz.

Brillant, c’est également le terme que l’on peut employer pour décrire son dos en plastique qui marque les traces de doigts. Mais n’y voyez pas une remarque taquine dans la mention du matériau utilisé ; le plastique permet au Poco X6 Pro de peser à peine 186 g sur la balance et Xiaomi a travaillé son armature de telle sorte qu’il ne ploie pas à la moindre pression.

Le tout est maintenu par un cadre mat droit. Si droit qu’il peut tenir sur la tranche. Ce format procure une excellente préhension, mais il a tendance à être moins agréable dans la paume qu’avec des chanfreins biseautés. Les boutons sont quant à eux correctement positionnés et facilement accessibles.

Sur la partie supérieure de son dos se trouve un rectangle protubérant dans lequel se trouvent trois objectifs et un flash reprenant la même forme pour assurer un équilibre. Chacun se fera son avis sur ce point, mais je trouve l’ensemble plutôt réussi. Dommage qu’il soit limité à la certification IP54

Un premier aperçu d’HyperOS

Le Poco X6 Pro est le premier smartphone que nous ayons l’occasion de tester qui tourne sous HyperOS 1.0 (basé sur Android 14). Pour rappel, il s’agit de la nouvelle interface de Xiaomi, remplaçant MIUI. En théorie tout du moins, puisqu’en pratique il pourrait tout aussi bien s’agir d’une grosse mise à jour de MIUI.

Pourtant, si MIUI est une interface plutôt brouillonne, marquée par ses nombreuses mises à jour qui ont au fil du temps empilé de nouvelles fonctions les unes sur les autres, HyperOS remet de la cohérence et de l’ergonomie dans tout ça.

Le centre de contrôles par exemple fait la part belle aux paramètres rapides. La moitié de l’écran leur est réservé, facilitant l’accès à de nombreuses fonctionnalités, et on y trouve même un lecteur multimédia. De même, le tiroir d’applications est divisé en sections pour retrouver ses apps préférées par thème. C’est plutôt bien vu, même s’il faudra voir si l’usage se fait naturellement.

Prenons le temps de faire un point sur les applications justement. En plus des applications traditionnelles de Google, on trouve également quelques doublons (Navigateur Mi, ShareMe, Scanneur), des applications propriétaires plus ou moins pratiques (Boussole, Mi Mover pour le transfert d’un téléphone à l’autre, Services et Commentaires en cas de problème, un antivirus qui scanne tout ce que vous faites…), mais aussi une tétra-chiée de partenariats non désirés. Amazon, Facebook, Tiktok, Spotify, Netflix… pourquoi pas. Booking, AliExpress, LinkedIn, Trip.com, Amazon Music, Opera… bof. Mais les 8 jeux dignes de la Game Boy ? Vraiment ? Au final, c’est plus d’une vingtaine d’applications (plus de 3 Go) dont on pourrait se passer et qu’il faut désinstaller à la main.

Une fois ces bloatwares désinstallés, le système brille par sa légèreté et sa fluidité à toute épreuve. Même avec des téléchargements en tâche de fond, le téléphone ne montre aucun signe de faiblesse.

Du côté des fonctionnalités et de la personnalisation, Xiaomi a bien sûr mis le paquet. Il serait trop long de tout lister ici, mais nous en reparlerons lors de notre test complet. Pour ce qui est des fonctions d’IA promises en revanche, nous n’en avons pas trouvé de traces, mais peut-être se ressentent-elles à la longue ?

Et en jeu, ça donne quoi ?

Sous le capot, Xiaomi abandonne Qualcomm pour opter pour une puce MediaTek Dimensity 8300-Ultra. Il s’agit d’un SoC octa-core gravé en 4 nm avec un GPU Mali G615 et épaulé par 8 ou 12 Go de RAM selon la version. Dans notre cas, il s’agit de la version 12 Go.

Xiaomi affirme que cette configuration lui permet d’atteindre un score de 1 464 228 sur AnTuTu. À titre de comparaison, nous avions obtenu 528 386 lors de notre test du Poco X5 Pro (mais avec une version différente d’AnTuTu) et le Galaxy S23 Ultra obtient quant à lui un score de 1 525 434. Autant dire qu’on s’approche — théoriquement — des performances de l’ultra premium.

Et il faut bien avouer que le Poco X6 Pro n’usurpe pas ses prétentions. C’est bel et bien un smartphone taillé pour le jeu. Sur Genshin Impact, les paramètres sont réglés par défaut sur « Moyen » à 30 FPS et le jeu tourne comme un charme. Dès lors que l’on pousse les potards sur « Maximum », à 60 FPS, un message nous indique que c’est « Trop élevé » pour le hardware… mais c’est mésestimer le téléphone. On remarque bien quelques légers freeze frames de temps à autre, mais pas de quoi entacher le confort de jeu. Et même sur une longue session de jeu, la chauffe reste largement contenue.

La photo n’est pas son point fort

Ce n’est pas un test complet du Poco X6 Pro, vous ne trouverez donc pas ici d’analyse détaillée de sa qualité photo. Sachez néanmoins qu’il dispose d’un grand-angle de 64 Mpx, d’un ultra grand-angle de 8 Mpx et d’un module macro de 2 Mpx.

Que ce soit dans un environnement éclairé ou de nuit, le rendu est assez lisse et manque de détails. Cela se ressent d’autant plus sur les visages ; même avec le mode « Embellir » à 0, la peau manque de texture.

Un smartphone gaming avant tout

Le Poco X6 Pro est donc une belle avancée sur son créneau : celui des smartphones puissants à petit prix. Il a nettement de quoi satisfaire les joueurs pour seulement 420 euros, ce qui est assez rare pour être noté. Évidemment, pour y arriver, il doit faire quelques concessions, notamment sur la photo, mais on ne peut pas non plus tout avoir…