La question de la limitation de vitesse sur les autoroutes n'est pas uniquement soulevée en France, c'est également le cas en Allemagne. Il est question de la fin des Autobahn sans limitation de vitesse.
La limitation de vitesse a toujours été un sujet de discorde. Il suffit de voir la contestation autour de la limitation à 80 km/h en juillet 2018 pour le comprendre. Et, alors que le gouvernement français souhaite réduire les dépenses énergétiques du pays, la question de l’abaissement de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes françaises refait surface. Cette idée ne date pas d’aujourd’hui, elle avait notamment été proposée en 2019 par la Convention Citoyenne pour le Climat.
Vers une limitation de la vitesse en Allemagne ?
En France, le débat fait donc rage. Mais, c’est aussi le cas chez nos voisins allemands. Depuis de nombreuses années déjà, l’idée de supprimer les portions illimitées sur l’Autobahn revient dans les discussions. Certaines personnalités, comme Sebastian Vettel s’en étaient même mêlées, ce dernier militant alors en faveur de la mise en place d’une limitation de la vitesse.
Depuis cette prise de parole en octobre 2021, rien ne s’est passé. Malgré le contexte, il semblerait que cela ne soit pas encore pour demain. Interrogé dans le podcast politique « Lage der nation », traduisez par « l’État de la nation », le leader du Parti libéral-démocrate (FDP) et ministre fédéral des Finances Christian Lindner ne s’est pas montré très ouvert à cette mesure.
Connu pour être un amateur de Porsche et accusé d’avoir des liens étroits avec le constructeur, celui-ci a déclaré être en faveur à une mise en place d’une limitation de vitesse, mais à une condition. Ce dernier exige que les centrales nucléaires fonctionnent plus longtemps, alors que l’Allemagne a décidé de les fermer une par une.
Il interpelle donc Les Verts, et notamment le ministre de l’Économie Robert Habeck, qui ne devraient alors pas accepter cette demande. Toutefois, en octobre, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé la prolongation du fonctionnement de ses trois centrales restantes au moins jusqu’en avril 2023. Reste à savoir si Christian Lindner ira au bout de son idée ou s’il ne s’agissait que d’une simple provocation.
À quand en France ?
Chez nous aussi, l’idée d’abaisser la limitation sur les autoroutes fait son chemin. Dans le cadre de son plan de sobriété énergétique, le gouvernement a décidé de limiter la vitesse à 110 km/h sur les voies rapides, mais seulement pour les « agents publics utilisant leur véhicule de service lors de trajets professionnels non urgents» comme l’explique un document officiel émanant du ministère de la Transition écologique.
D’après lui, cette mesure réduirait de 20 % la consommation de carburant et de 25 % les émissions de CO2. En revanche, aucune indication sur les moyens permettant de contrôler l’application de cette mesure n’ont été annoncés. Puisque pour l’heure, les radars ne sont pas en mesure de faire la différence entre un fonctionnaire en service et les autres automobilistes.
Cette nouvelle obligation pour les agents du service public pourrait-elle bientôt concerner tout le monde ? Pour l’heure, le gouvernement ne s’est pas prononcé sur la question. Mais, selon une récente étude menée l’Ebabe et publiée par Le Parisien, 68 % des Français seraient favorables à une baisse de la limitation à 110 km/h sur les autoroutes. Un résultat qui nous rappelle le sondage de l’Ifop publié en juillet dernier, dans lequel 63 % des interrogés étaient également en faveur d’une réduction similaire de la vitesse. Il y a deux semaines, 10 personnalités dont Yann-Arthus Bertrand et Cyril Dion signaient une tribune demandant une baisse de la limitation à 110 km/h.
Quelques semaines auparavant, nous avons voulu savoir quel serait réellement l’impact de cette mesure. Pour cela, nous avons utilisé un planificateur d’itinéraire pour analyser divers paramètres tels que le temps de charge, la consommation ou encore le temps passé sur la route en fonction du véhicule sur un trajet Paris-Marseille. Résultat, rouler moins vite est globalement bénéfique à la consommation. Reste à voir ce que donnerait le même exercice en pratique, avec toutes les contraintes inhérentes à la conduite d’une voiture électrique comme celles utilisées durant notre test.
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