La conduite sans les mains à 130 km/h bientôt autorisée en France

 

Les Nations Unies viennent d’autoriser la conduite autonome de niveau 3 au-delà de 60 km/h. Autre nouveauté, les voitures vont désormais pouvoir doubler toutes seules, sans intervention humaine.

La conduite semi-autonome est de plus en plus répandue sur les véhicules neufs. Il existe différents niveaux et la plupart des voitures récentes sont compatibles avec la conduite autonome de niveau 2, grâce à un régulateur de vitesse adaptatif qui freine et accélère tout seul, ainsi que par l’intermédiaire du maintien dans la voie.

Actuellement, seul Mercedes propose en Allemagne la conduite autonome de niveau 3. Celle-ci permet au conducteur de ne plus surveiller la route et de déléguer sa responsabilité à la voiture, et donc au constructeur en cas d’accident. La conduite autonome de niveau 3 — autorisée en France à partir de la rentrée — est uniquement accessible sur certaines routes (les voies rapides et autoroutes), à une vitesse maximale de 60 km/h.

À 130 km/h sans les mains grâce au niveau 3

Cela va changer dans les mois à venir, puisque le conseil Économique et Social des Nations Unies vient d’adopter une nouvelle réglementation pour la conduite autonome de niveau 3. Ainsi, la vitesse limite va passer de 60 à 130 km/h. De quoi ne plus cantonner seulement la conduite autonome de niveau 3 aux bouchons autoroutiers et périurbains.

Aujourd’hui, il est possible d’utiliser la conduite autonome de niveau 2 à une vitesse de 130 km/h (voire plus en Allemagne sur les portions autoroutières illimitées). Mais il est nécessaire de rester concentré sur la route, avec les mains sur le volant ou les yeux sur la route (comme chez Cadillac) selon la technologie utilisée par la voiture pour s’assurer que le conducteur est maître à bord.

La conduite autonome de niveau 3 va donc permettre de ne plus avoir les mains sur le volant et les yeux sur la route, et ce jusqu’à une vitesse de 130 km/h. Mais il faudra être sur une route interdite aux piétons et cyclistes, avec un séparateur central. En France, c’est le cas des routes à accès limité (2 x 2 voies) et des autoroutes.

Mais attention : le niveau 3 de la conduite autonome impose au conducteur de rester tout de même sur le siège conducteur, éveillé et non distrait, puisque la voiture peut lui demander de reprendre le contrôle à tout moment.

La voiture pourra doubler toute seule

L’autre grande nouveauté, c’est la possibilité pour la voiture d’effectuer par ses propres moyens un dépassement. Actuellement, la réglementation européenne nécessite que le dépassement soit demandé par le conducteur, même si la voiture peut ensuite réaliser elle-même la manœuvre.

Aux États-Unis, nous avons pu tester la fonctionnalité similaire chez Tesla qui n’a rien à voir à celle disponible en Europe. Au pays de l’Oncle Sam, la voiture prend d’elle-même la décision de doubler puis effectue la manœuvre sans demander de confirmation au conducteur. Cela deviendra donc possible en Europe avec la nouvelle réglementation des Nations Unies.

D’ailleurs, pour pouvoir rouler à 130 km/h en conduite autonome de niveau 3, la nouvelle réglementation impose à la voiture d’avoir activé la fonctionnalité de dépassement automatique. Sans quoi la vitesse sera bridée à 60 km/h.

À partir du 1er janvier 2023

Cette nouvelle réglementation n’est pas obligatoire puisqu’il s’agit d’un cade réglementaire et il revient ensuite à chaque pays de le ratifier. C’est déjà prévu pour la France et de nombreux autres pays européens, avec une entrée en vigueur au 1er janvier 2023.

Il est alors possible que certains constructeurs mettent à jour leurs voitures pour proposer la conduite autonome de niveau 3 au-delà de 60 km/h. On pense à Mercedes avec son EQS et sa Classe S, mais aussi à Tesla avec son système capable techniquement d’atteindre le niveau 3 comme on peut le voir aux États-Unis avec la bêta du FSD (Full Self Driving).


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