Test du Hasselblad X2D II 100C : la photo, rien que la photo, mais en grand

HDR, 100 MP et zéro vidéo : le pari radical de Hasselblad

Le Hasselblad X2D II 100C aligne un immense capteur moyen format de 100 mégapixels, une stabilisation nettement renforcée et un HDR très inspiré du smartphone, tout en restant un boîtier radicalement photo, sans vidéo ni compromis. Son tarif demeure élitiste, malgré une baisse d’environ 1 000 € par rapport au X2D, mais il promet une qualité d’image qui interroge : jusqu’où peut-on vraiment pousser le moyen format en usage “terrain” ?
Hasselblad X2D II 100C
 
Hasselblad X2D II 100C
L’appareil hybride moyen format Hasselblad X2D II 100C // Source : Tristan Jacquel

Difficile de parler de photo sans que le nom de Hasselblad ne convoque tout un imaginaire : les missions de la NASA sur la Lune, les studios de mode, les tirages géants d’une résolution incroyable. Une maison qui s’est toujours davantage battue pour la qualité d’image et la signature colorimétrique que pour la longueur de sa fiche technique.

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Le X2D 100C, lancé en 2022, incarnait déjà cette philosophie : un appareil photo hybride moyen format avec capteur CMOS BSI de 43,8 ×32,9 mm et 100 mégapixels, stabilisé, au design scandinave minimaliste, mais avec un autofocus perfectible, une rafale anémique, des temps d’écriture élevés, et un positionnement sans concession : la photo seulement, aucune vidéo.

Hasselblad X2D II 100C
Le Hasselblad X2D II 100C et le zoom 35-100 mm // Source : Tristan Jacquel

Le Hasselblad X2D II 100C reprend exactement la même partition… en y ajoutant des améliorations attendues. Autofocus continu avec LiDAR, stabilisation 5 axes annoncée à 10 stops, workflow HDR intégré de bout en bout, autofocus à détection de sujets, joystick, ergonomie refondue, et un prix de lancement abaissé de 1000 euros en comparaison du précédent modèle.

Sur le marché, le X2D II 100C affronte deux grandes familles de concurrents :

  • d’un côté, les hybrides plein format “sportifs” type Sony A7R V, Nikon Z8 ou Panasonic S1R II, bien plus rapides, polyvalents et surtout nettement plus abordables en système complet ;
  • de l’autre, l’autre grande famille de moyens formats “accessibles” : les Fujifilm GFX, en particulier les GFX 100 II et GFX 100S II, qui misent davantage sur la polyvalence (rafale, vidéo, tarif plus « doux ») que sur un workflow HDR poussé ou une synchronisation flash intégrale.

J’ai passé plusieurs semaines avec le X2D II 100C et le zoom Hasselblad XCD 35-100 mm f/2,8-4 II, un duo qui résume parfaitement le système : lourd, luxueux, exigeant… mais étonnamment agréable sur le terrain.

Hasselblad X2D II 100C
L’automne sur la côte ouest // Source : Tristan Jacquel
Point cléHasselblad X2D II 100CHasselblad X2D 100C
Capteur / définition102 MP, moyen format 44×33 mm102 MP, moyen format 44×33 mm
Stabilisation (IBIS)5 axes, 10 stops5 axes, 7 stops
Autofocus – typeAF hybride PDAF + contraste, AF‑C, aide LiDARAF à détection de phase uniquement
Zones AF425 zones PDAF294 zones PDAF
Détection de sujetsHumains, animaux (chats/chiens), véhiculesDétection basique
Rafale≈ 3 i/s avec AF‑C et suivi sujet≈ 3 i/s avec AF-S
Sensibilité ISO natifsISO 50–25 600ISO 64–25 600
Écran arrière3,6″, OLED tactile, HDR, ≈ 1 400 nits, gamut P3, inclinable 90° haut / 42° bas3,6″, TFT tactile, SDR
Viseur (EVF)OLED 0,5″, 5,76 MpOLED 0,5″, 5,76 Mp
Workflow couleur / HDRHNCS HDR : capture, affichage et export HDRSDR
Écran supérieurOLED 1,1″OLED 1,1″
ConnectiqueUSB‑C 3.1 Gen2 + prise pour déclencheur filaire, lecteur CFUSB‑C 3.1 Gen2 + lecteur CF
JoystickJoystick 5 directions avec retour haptique
Poids840 g (avec batterie)905 g (avec batterie)
Stockage interneSSD 1 ToSSD 1 To
Prix de lancement7 200 euros (boîtier nu)8 200 euros (boîtier nu)

Hasselblad X2D II 100CSpécifications techniques

Modèle Hasselblad X2D II 100C
Type d’appareil Hybride
Format du capteur Moyen Format
Résolution capteur 100 Mpx
Stabilisateur d’image Mécanique
AF-S 3 FPS
Écran orientable Oui
Poids 840 g
Fiche produit

Ce test a été réalisé avec un appareil prêté par Hasselblad.

Hasselblad X2D II 100CUn bloc de métal qui donne confiance

Visuellement, le X2D II 100C ne bouleverse rien, mais impose immédiatement sa classe. C’est un monolithe d’aluminium usiné, à la finition graphite mat, avec des lignes sobres, des angles adoucis et ce mélange très scandinave de minimalisme et de luxe discret. Il ne cherche pas à impressionner par la taille de sa poignée ou la multiplication de boutons : il séduit par sa pureté.

Hasselblad X2D II 100C
La qualité de fabrication est remarquable // Source : Tristan Jacquel

Les finitions sont au niveau attendu : usinage irréprochable, ajustements impeccables, molette supérieure au clic net, boutons à la course courte et précise, châssis parfaitement rigide et, en conséquence, une préhension exceptionnelle.

Minimalisme, mais bien pensé

Le nombre de commandes physiques reste étonnamment réduit pour un boîtier aussi premium, et c’est plutôt une bonne nouvelle : tout tombe naturellement sous les doigts, sans surcharge. Sur le dessus, on dispose de deux molettes de réglage, du déclencheur entouré de l’interrupteur principal, d’un bouton de changement de mode et d’un petit écran de statut de 1 pouce qui affiche en permanence vitesse, ouverture, ISO, mode de prise de vue et niveau de batterie.

Hasselblad X2D II 100C

Au dos, un joystick 5 directions sert à choisir le collimateur AF et à naviguer dans les menus, accompagné de deux boutons dédiés qui n’existaient pas sur le modèle précédent. Au total, jusqu’à huit boutons peuvent être personnalisés (sur le dessus, à l’arrière et à l’avant de la poignée), ce qui permet d’assigner très finement ses fonctions clés sans jamais avoir l’impression de se battre avec l’ergonomie.

Le menu, lui, reste un modèle de clarté. On est à mille lieues de la complexité des concurrents (Sony, Canon, Nikon, Panasonic…) : peu de catégories, des intitulés limpides, très peu d’options enfouies dans des sous-sous-menus. Hasselblad a visiblement travaillé pour que l’utilisateur n’ait jamais la moindre appréhension en appuyant sur un bouton ou en touchant l’écran. C’est propre, clair, pensé pour l’efficacité et accessible à tous.

Hasselblad X2D II 100C
Un grand écran, quelques icones, c’est simple et efficace // Source : Tristan Jacquel

Hasselblad X2D II 100CÉcran et visée : superbes et en HDR

Hasselblad n’a pas lésiné avec l’écran et la visée, qui affichent tous deux une image en HDR (P3). L’écran tactile OLED de 3,6 pouces affiche jusqu’à 1 400 cd/m², ce qui lui permet de rester lisible en plein soleil.

L’écran est monté sur une charnière inclinable : environ 90° vers le haut, 40° vers le bas. C’est suffisant pour travailler à la taille, en contre-plongée ou au ras du sol.

Surtout, l’écran gère le HDR. Lorsqu’on visualise une image HEIF ou un Ultra HDR JPEG (le format par défaut), il affiche réellement la plage dynamique étendue : reflets plus denses, hautes lumières plus riches et percutantes, ombres moins bouchées.

Un viseur électronique grand format

Le viseur électronique (EVF) est un vrai régal. Large, très défini (5,76 MP), avec une excellente restitution des couleurs, il donne surtout une impression d’immersion (magnification de 1x) qui rappelle presque la visée optique d’un moyen format argentique.

Résultat : on se surprend à rester dans le viseur plus longtemps que nécessaire, à peaufiner ses cadrages, à profiter du rendu.

Hasselblad X2D II 100CLe XCD 35-100 mm f/2,8-4 II, un zoom polyvalent

Hasselblad ne fait pas de kit “grand public” : chaque objectif XCD est une optique premium, chère, lourde et performante, avec obturateur intégré (leaf shutter) pour une synchro flash à toutes les vitesses.

Pour ce test, j’ai principalement utilisé le X2D II 100C avec le XCD 35-100 mm f/2,8-4 II.

Sur le capteur moyen format, ce zoom couvre un champ équivalent à environ 28-80 mm en plein format. Une plage idéale pour le paysage, le portrait environnemental, l’architecture ou le reportage tranquille.

L’objectif suit la même philosophie que le boîtier : métal, finitions irréprochables, bague de zoom fluide, bague de mise au point à la course longue et progressive. D’ailleurs, en mise au point manuelle, le X2D II 100C n’affiche pas un nuage de points (focus peaking) à l’écran, mais un logo vert pour valider l’endroit où l’image est nette. Il suffit de cliquer à l’écran pour indiquer à quel endroit on veut faire le point, tourner la bague sur l’objectif et on est averti quand tout est net.

Sur le plan optique, le piqué est déjà excellent au centre dès la pleine ouverture, sur toute la plage focale. Les bords se mettent rapidement à niveau, et l’on peut sans hésiter utiliser l’optique à f/2,8 ou f/4 même pour recadrer excessivement ensuite.

Le principal reproche concerne le vignettage. Sur les fichiers RAW ouverts dans Lightroom, il n’est pas automatiquement corrigé : on observe une chute de luminosité dans les angles, assez visible aux grandes ouvertures. En JPEG boîtier, il est corrigé.

Hasselblad X2D II 100C
Photo issue d’un fichier RAW converti sous Lightroom : le vignettage est visible // Source : Tristan Jacquel

Hasselblad X2D II 100CAutofocus LiDAR, IBIS 10 stops et 100 MP, mais toujours pas un sprinteur

Le X2D II 100C est la réponse directe de Hasselblad aux critiques du X2D : autofocus trop lent, absence de suivi continu, stabilisation perfectible, temps d’écriture interminables. Il progresse nettement… mais assume toujours une certaine lenteur.

Autofocus : un vrai bond en avant, sans rattraper les meilleurs hybrides

La grande nouveauté, c’est l’arrivée d’un autofocus continu couplé à un système LiDAR et à la détection de phase sur le capteur. Le LiDAR, technologie bien maîtrisée chez DJI avec ses drones (actionnaire majoritaire d’Hasselblad depuis 2017), permet de mesurer la distance des sujets avec une grande précision, notamment en basse lumière.

En pratique, ça change quoi ?

  • L’accroche est plus rapide et plus sûre qu’avec le X2D, surtout en intérieur et en faible luminosité.
  • La détection des visages, des yeux, des animaux ou des véhicules, fonctionne bien : le boîtier repère un visage, verrouille l’œil et le suit correctement tant que le sujet ne se déplace pas trop vite ou n’évolue pas sur un fond trop constrasté — ce qui arrive malheureusement.
  • L’AF-C est désormais compatible avec la rafale, mais à seulement 3 images/s, la cadence est largement inférieure au moindre appareil hybride à capteur plein format ou APS-C.

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Autofocus des appareils photo : tout comprendre à la détection de contraste, la corrélation de phase, la détection de sujets ou les moteurs optiques

Sur des sujets en mouvement et sur fond lisse, l’AF-C est vraiment exploitable. En revanche, sur des sujets rapides et petits — oiseaux en vol — le boîtier montre ses limites. Il faut soit renoncer à ce type de photo, soit accepter un taux de ratés important.

IBIS 5 axes à 10 stops : un vrai confort

Autre évolution majeure : la stabilisation. Le module IBIS 5 axes est annoncé à 10 stops de gain — bien plus que les 7 stops du X2D et même que les 8 stops du Fujifilm GFX 100 II.

Hasselblad X2D II 100C

Concrètement, avec le 35-100 mm, on obtient sans trop d’efforts :

  • des images nettes à 1 s à 35 mm ;
  • des poses de 2 à 3 s exploitables en faisant très attention à sa posture ;
  • une liberté presque totale pour travailler en basse lumière sans trépied pour les paysages.

Capteur, dynamique, ISO : le top du top

Le cœur de l’Hasselblad X2D II 100C, c’est son capteur moyen format rétro-éclairé de 102 MP. La dynamique annoncée dépasse 15 stops, avec la possibilité de travailler en RAW 14 ou 16 bits.

Pour aller plus loin
Fichier RAW : qu’est ce que le format RAW utilisé en photographie ?

En pratique, on peut sous-exposer généreusement pour préserver les hautes lumières, puis remonter les ombres de 3 à 4 stops sans casser l’image. La montée en ISO est remarquable : les fichiers restent très propres jusqu’à ISO 6 400, avec un grain fin et homogène — l’une des forces du moyen format. Au-delà, le bruit chromatique apparaît, mais la structure reste agréable.

Le rendu des micro-contrastes, des textures et des transitions tonales est exceptionnel. C’est là que l’on comprend l’intérêt du moyen format : même sur un écran 4K, on perçoit une forme de 3D, de présence, difficile à obtenir avec des capteurs plus petits.

Le moteur couleur HNCS continue de faire des merveilles. Sans simulation de film ni profil “créatif” intégrés, les JPEG et HEIF sortent avec des couleurs douces, naturelles, crédibles. Les tons chairs sont superbes sans retouche, les verts et les bleus d’une grande justesse. Tout paraît étonnamment évident.

Hasselblad X2D II 100C
L’une des forces du X2D II 100C, le niveau de détails dans les zones sombres // Source : Tristan Jacquel

HDR intégré : la photo moyen format à la sauce smartphone

Le X2D II 100C est le premier moyen format à proposer un workflow HDR complet, baptisé HNCS HDR. Logique : le capteur offre une dynamique supérieure à la moyenne, et le HDR permet de la mettre en évidence. Le boîtier capture des fichiers HEIF ou Ultra HDR JPEG avec une “gain map” embarquée, ce qui permet sur un écran HDR (écran arrière, EVF, iPhone récent, MacBook Pro, certains moniteurs), d’afficher des pics lumineux bien plus intenses, avec un gamut élargi (P3), et jusqu’à 3 stops supplémentaires dans les hautes lumières.

Sur un écran classique (SDR, sRVB), la même image offre une dynamique standard, sans pour autant écraser complètement les hautes lumières : elle a simplement moins de “punch”.

Hasselblad X2D II 100C
Même sans HDR (comme ici), les hautes lumières regorgent de détails // Source : Tristan Jacquel

En pratique, on ne s’occupe de rien : on photographie, et l’image JPEG s’affiche automatiquement en SDR ou HDR selon l’écran. C’est totalement transparent pour le photographe.

Rafale, buffer, temps d’écriture : ce n’est pas un mitrailleur

Malgré le nouveau processeur, la rafale reste le point faible du X2D II 100C. On reste sur des cadences modestes, autour de 3 i/s en AF-C, avec un buffer qui se remplit vite en RAW 16 bits. Avec des fichiers de 200 Mo, ce n’est pas surprenant. Les temps d’écriture dans la mémoire interne (un SSD de 1 To) ou sur la carte CFexpress restent perceptibles : on sent régulièrement le boîtier reprendre son souffle après quelques rafales, beaucoup plus que sur un hybride plein format moderne.

Hasselblad X2D II 100C
La connectique du Hasselblad X2D II 100C // Source : Tristan Jacquel

Ce boîtier n’est pas pensé pour l’urgence. C’est un appareil pour travailler lentement, en réfléchissant à chaque image.

Hasselblad X2D II 100CTerriblement inspirant

On pourrait croire qu’un moyen format à plus de 7 000 euros, assorti d’un zoom massif, est un appareil que l’on hésite à sortir. On aurait tort.

Un appareil qui donne envie de chercher la lumière

Le X2D II 100C n’est ni compact, ni léger. Ce n’est pas un Ricoh GR IV que l’on glisse dans la poche pour de la photo de rue au quotidien. Mais lorsqu’on sait que la lumière sera intéressante — ciel d’orage, intérieur sombre, coucher de soleil — on a envie de l’emmener pour le challenger.

X2D II 100C
La plupart des photos face au soleil sont réussies avec le X2D II 100C // Source : Tristan Jacquel

En outre, les 100 MP offrent une latitude de recadrage très confortable. On peut composer large, puis recadrer très serré en post-production sans perdre l’impression de détail. En paysage, on transforme un cadrage horizontal en panorama vertical sans préjudice pour la netteté finale. Cette liberté change clairement la manière de photographier.

Des couleurs sublimes… sans simulations de film

Hasselblad ne propose aucune simulation de film, ni preset nostalgique dans le boîtier. Pas de Classic Chrome, pas de profil cinéma, pas de noir et blanc dramatique : le parti pris est radical. C’est naturel, point.

Hasselblad X2D II 100C

En JPEG ou HEIF, on obtient des fichiers qui nécessitent très peu de retouches pour un usage standard. En RAW, la latitude est immense, et le moindre ajustement semble se mettre en place naturellement. Pour qui aime travailler la couleur, c’est une véritable boîte à outils. On est loin des profils parfois agressifs de certains hybrides.

Hasselblad propose d’ailleurs l’application Phocus 2 pour retoucher les photos, notamment au format RAW et avec un workflow HDR complet.

Hasselblad X2D II 100CIl ne filme pas, et c’est assumé

C’est l’un des choix les plus clivants : le Hasselblad X2D II 100C ne filme pas. Pas de 4K, pas de 1080p, pas même un mode dépannage. Aucune vidéo, point final.

Techniquement, on comprend : lire 100 MP au moins 24 fois par seconde demande un processeur ultra-rapide, ou impose un recadrage violent pour passer de 100 MP à 8 MP (4K). Mais au-delà de l’argument technique, ce choix envoie un message limpide : si votre travail exige de la vidéo, ce boîtier n’est pas pour vous. Si vous voulez un outil monomaniaque dédié à la photo fixe, vous êtes au bon endroit.

Hasselblad X2D II 100C

Hasselblad X2D II 100CAutonomie : adaptée à l’usage

L’autonomie officielle est donnée pour environ 327 vues selon la norme CIPA, soit avec un usage mixte photo et visionnage. En pratique, on passe sans problème la barre des 600 clichés. Le plus gros consommateur d’énergie ici semble l’écran OLED et ses 1400 nits.

Le boîtier se recharge via USB‑C, ce qui permet de compléter facilement avec une powerbank ou un chargeur de smartphone.

Hasselblad X2D II 100CLe moyen format reste un luxe

Le Hasselblad X2D II 100C est lancé à 7 200 euros boîtier nu, soit environ 800 euros de moins que le X2D à sa sortie.

Il se positionne clairement dans la catégorie des objets de luxe, et les optiques XCD suivent la même logique : la plupart oscillent entre 2 000 et 6 000 euros, comme le zoom 35-100 mm à 4800 euros. Le ticket d’entrée pour un kit cohérent dépasse facilement les 9 000 euros. Ce n’est pas un achat impulsif : c’est un investissement dans un système, avec toutes les implications que cela suppose.

Face à lui, un Fujifilm GFX 100S II est sensiblement moins cher, pour un capteur similaire, une rafale plus rapide et des capacités vidéo avancées. Des hybrides plein format comme les Sony A7R V, Canon R5 II ou Nikon Z8, associés à des optiques haut de gamme, composent des systèmes complets souvent plus abordables et nettement plus polyvalents (photo + vidéo + action).

Le X2D II 100C n’est donc pas rationnel si l’on s’en tient au rapport performance/prix global. Il devient cohérent si l’on valorise avant tout la qualité d’image, le rendu, la colorimétrie, la stabilisation, l’ergonomie épurée et le workflow HDR, et si l’on accepte de payer cher pour cette expérience spécifique.

Notre avis sur Le Hasselblad X2D II 100C

Design
10
Le X2D II 100C séduit autant par son design que par son usage réel. C’est un boîtier au look d’objet de design (lignes sobres, finition graphite, angles adoucis), mais surtout dense et solide, avec un châssis alu qui donne une vraie impression de bloc rigide. Avec le zoom 35‑100 mm, l’ensemble est lourd, mais bien équilibré, et le grip retravaillé rend la prise en main sûre, même longtemps. Peu de commandes, mais bien placées, lisibles et personnalisables : ce n’est pas un boîtier pour l’action frénétique, plutôt pour un travail posé, préparé. Le joystick haptique améliore la sélection du point AF malgré sa position un peu haute, et le petit écran supérieur devient vite crucial pour vérifier ses réglages sans allumer l’écran arrière. La construction générale inspire confiance pour une utilisation sur le long terme et en extérieur : la tropicalisation pourrait être meilleure, mais pour un usage réaliste, c’est un appareil luxueux… qui est fait pour sortir.
Écran / affichage
9
Le couple écran / viseur du X2D II 100C est central dans l’expérience de prise de vue. L’écran OLED très lumineux (1 400 nits) offre un contraste riche, des couleurs proches du rendu final et une définition qui met en valeur les 100 MP, tout en restant parfaitement lisible en plein soleil. Son inclinaison sans conflit avec le viseur permet de travailler confortablement à hauteur de taille ou au ras du sol, ce qui convient particulièrement à la photo de rue posée, à l’architecture et à l’urbain. Le viseur électronique est au niveau des meilleurs : grand, très défini, avec une colorimétrie large et un HDR efficace, il montre une image très proche du fichier final, sans décalage entre la visée et le résultat. Le HDR cohérent entre capteur, écran et EVF change la façon de travailler : on expose plus sereinement pour les hautes lumières, on visualise mieux les effets de la compensation d’exposition, et l’on réalise, en revenant à un écran SDR classique, à quel point ce rendu aide à affiner la lumière. Pour un boîtier centré sur la gestion de la lumière, ce duo écran + viseur est donc un élément structurant, pas un simple confort.
Photo
10
Le X2D II 100C délivre exactement ce qu’on attend d’un moyen format moderne : des fichiers d’une richesse énorme, surtout en RAW 16 bits, qui encaissent sans broncher sous‑exposition, remontée d’ombres brutale et grosses corrections de balance des blancs, grâce à une dynamique proche de 16 stops. On peut affronter des scènes très contrastées sans sacrifier ni les hautes lumières ni les ombres, et la colorimétrie HNCS produit des images très justes dès la sortie de boîtier, avec des tons chair crédibles et des couleurs saturées nuancées.

Autour de ce capteur, tout le reste du système est cohérent : autofocus modernisé suffisant pour le portrait, l’urbain et les scènes calmes, qui laisse se concentrer sur la lumière plutôt que sur la technique, et stabilisation à 10 stops qui permet d’exploiter les 100 MP à des vitesses très basses, à main levée, en lumière disponible. Ce n’est pas un boîtier à tout faire, mais pour la photo fixe exigeante orientée qualité, il se comporte comme un véritable instrument de précision, parmi ce qui se fait de mieux aujourd’hui.
Note finale du test
9 /10
Le X2D II 100C est un appareil radicalement orienté vers la photo fixe, à contre-courant des hybrides « couteaux suisses ». Il mise tout sur la qualité d’image : capteur moyen format de 100 MP à très grande dynamique, RAW 14/16 bits qui supportent de lourdes corrections, rendu des textures et des transitions tonales d’un niveau nettement supérieur au plein format grand public.

Le boîtier en aluminium, l’écran et le viseur OLED HDR très lisibles, l’ergonomie épurée et les commandes créent une expérience de prise de vue lente, réfléchie, centrée sur la lumière plutôt que sur la technique. Par rapport au X2D, l’autofocus hybride LiDAR + PDAF et la stabilisation 5 axes à 10 stops transforment l’usage : AF désormais fiable pour le portrait, le paysage et la photo posée, déclenchements à des vitesses très lentes à main levée.

En contrepartie, les limites sont claires : rafale modeste, buffer vite saturé, AF insuffisant pour le sport ou l’animalier nerveux, et surtout aucune vidéo, même basique. Le prix, très élevé une fois les optiques ajoutées, en fait un outil de niche réservé à ceux qui acceptent de payer cher pour une pratique exigeante et ralentie.

Ce n’est pas un boîtier polyvalent pour tout faire ; c’est un appareil pensé pour une seule chose — produire des images fixes d’exception — et, pour qui met cette priorité au-dessus de tout, il y parvient remarquablement bien.

Points positifs du Hasselblad X2D II 100C

  • La qualité d'image et la dynamique folle (100 MP, 15 stops)

  • La colorimétrie HNCS, naturelle et souvent sublime

  • L'autofocus en net progrès (LiDAR + Phase)

  • La stabilisation 5 axes (10 stops) bluffante

  • Le viseur et l'écran HDR (1400 nits) très lisibles

  • Le SSD de 1 To intégré + CF

  • La gestion HDR moderne (HEIF + gain map)

  • La simplicité des menus

  • La prise en main

  • La qualité de fabrication suédoise

Points négatifs du Hasselblad X2D II 100C

  • L'AF toujours limité quoique amélioré

  • Pas de captation vidéo

  • Le prix élevé (mais justifié)

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