Je me suis retrouvé sans 4G/5G pendant 2 semaines en France : récit d'un calvaire et comment l'éviter

Partir deux semaines sans réseau ? Si certains peuvent apprécier l'aventure, d'autres ne voudraient ça pour rien au monde. Voici quelques petites astuces pour éviter que cela vous arrive.

Illustration // Source : Adèle Foehrenbacher / Frandroid

Depuis que je suis chez Frandroid, j’ai toujours entendu certains collègues dire que tel ou tel opérateur de téléphone a « vraiment un réseau pourri ». Jusqu’ici, je ne comprenais pas bien ce que cela voulait dire concrètement. J’ai moi-même changé d’opérateurs trois fois ces deux dernières années et je n’ai jamais constaté de différences fondamentales entre les réseaux des uns des autres. Je suis passé par La Poste Mobile (MVNO sur le réseau SFR), puis Orange, et j’ai récemment changé pour Bouygues sur un forfait 5G. J’ai donc essayé les trois opérateurs historiques et je n’ai jamais eu à me plaindre.

Jusqu’à cet été 2023, où j’ai passé deux semaines sans réseau sur mon lieu de vacances. Rien d’insurmontable, bien entendu, mais cette petite mésaventure m’aura appris deux ou trois choses sur comment bien choisir son opérateur en fonction de son lieu de vacances. Voyons ça ensemble.

Deux semaines en plein désert numérique

Avant d’aller plus loin, je tiens à adresser les accusations de parisianisme. Sur cette période, j’ai voyagé dans plusieurs coins de France (Normandie, sud, sud-ouest), mais je me suis aussi rendu au Danemark en voiture, ainsi qu’en Chine et aux États-Unis. Quel que soit l’endroit, je n’ai jamais eu à souffrir d’un quelconque souci pour mettre la main sur mes précieuses données mobiles. Jamais, jusqu’à cet été encore une fois.

J’ai passé deux semaines sur l’Ile de Ré et sur ce laps de temps, j’ai échangé quelques SMS ici ou là, reçu un appel et je n’ai pratiquement jamais réussi à me connecter sur internet. Des vacances déconnectées donc, mais un peu forcées.

Ça n’a l’air de rien, mais c’est tout de suite plus compliqué pour se retrouver avec des proches après s’être donné rendez-vous, ou pour prévenir quelqu’un qu’il manque de la crème solaire ou qu’un parasol a été oublié. Et plus largement, s’il est agréable de ne pas être dérangé pendant ses congés, se retrouver complètement coupé du monde pendant deux semaines sans l’avoir prévu peut représenter, pour certaines personnes, un véritable calvaire.

Comment j’aurais pu éviter ça ?

Or, il se trouve que si j’avais pris le temps de regarder mon lieu de vacances, j’aurais pu le savoir à l’avance. Pour ce faire, il existe un outil de référence : la carte de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) intitulée Mon Réseau Mobile. Alors attention, ne vous fiez pas forcément à la couverture de base en 4G qui, d’expérience, n’est pas des plus précises, elle a tendance à vous dire que vous captez presque partout, même dans des endroits assez douteux. Il faut aller bidouiller un peu avec les réglages à gauche pour savoir si vous risquez d’être en zone compliquée ou non.

Plus précisément, deux réglages m’ont semblé pertinents dans mon cas pour expliquer mes déboires :

Le premier, c’est tout bête, est l’emplacement des antennes et leur densité. Pour vous donner une idée, ci-dessous, vous trouverez à gauche la densité d’antennes quand je suis place de la Nation à Paris et à droite la densité de l’endroit où je me situais. Les antennes de mon opérateur sont représentées par les triangles.

Source : Arcep

Avec Bouygues. Source : Arcep

Alors bien sûr, la place de la Nation est surement plus dense que mon lieu de vacances, mais cela vous donne un début de réponse. En outre, il faut prendre en compte que les installations sur les côtes ne sont pas toujours conçues pour accueillir des pics de fréquentation tel qu’on peut en connaitre en été. Sur mon lieu de vacances, il est de coutume de dire que la population de l’ile est multipliée par dix en été. Il y a donc sans aucun doute une saturation des installations, ce qui peut aussi conduire à mon cas.

Pourquoi Orange fonctionnait mieux ?

Sauf que voilà, mes proches abonnés Orange n’ont eu aucun souci. Certes, leur réseau était plus lent qu’à son habitude, mais ils pouvaient surfer comme bon leur semblait alors que de mon côté, niet. Là encore, on peut se pencher sur l’emplacement des antennes et regarder un peu plus précisément leur éloignement. À gauche, vous avez Orange, à droite Bouygues.

Avec Orange. Source : Arcep

Avec Bouygues. Source : Arcep

J’ai passé le plus clair de mon temps à La Flotte où je ne captais strictement rien. En regardant la carte, on comprend pourquoi : l’antenne la plus proche était sans doute trop éloignée. En revanche, chez Orange, une antenne en plein coeur de la ville permettait de recevoir ses précieuses données.

Au-delà d’internet, j’avais tendance à recevoir les quelques textos qui passaient beaucoup plus tard que prévu. Pour comprendre, l’Arcep propose une carte de la couverture 2G et là encore, l’endroit où je séjournais se situait dans une zone à couverture limitée. L’Arcep définit ces zones comme cela : « Vous devriez pouvoir téléphoner et échanger des SMS à l’extérieur des bâtiments dans la plupart des cas, mais probablement pas à l’intérieur des bâtiments. » En effet, en me baladant dans le bourg, il m’était plus simple de communiquer qu’au chaud à l’intérieur.

En changeant d’opérateur pour Free par exemple, j’aurais eu une zone de « bonne couverture ».

Couverture 2G Free // Source : Arcep

Couverture 2G Bouygues // Source : Arcep

Préparer son voyage avec l’Arcep

Au-delà du plaisir que l’on peut ressentir en racontant ses vacances aux lecteurs et lectrices de Frandroid, cet article avait pour but de démontrer qu’il est possible, à l’avance, d’avoir une petite idée du réseau disponible sur votre lieu de vacances. Et ce en quelques clics seulement.

À l’approche de l’été ou d’un séjour quelconque, il peut être judicieux de passer une tête sur la carte de l’Arcep et pourquoi pas, de changer d’opérateur ? Ou même de prendre une eSIM temporaire le temps de votre voyage. L’idée peut aussi être de chercher à tout prix comment se déconnecter en visant la zone la moins bien couverte par votre opérateur.

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