Pourquoi le solaire et l’éolien sont menacés par le nouveau climat

Les énergies renouvelables figurent parmi les principaux instruments pour limiter le réchauffement climatique. Force est cependant de constater que, malgré la multiplication des projets, les températures ne cessent de grimper.

En janvier, l’Organisation météorologique mondiale confirmait que 2024 avait été l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne mondiale dépassant de plus de 1,5 °C le niveau préindustriel. C’était pourtant le seuil à ne pas dépasser selon l’Accord de Paris pour éviter des dérèglements irréversibles.

Or, comme vous le savez, le réchauffement climatique entraîne des phénomènes météorologiques de plus en plus violents et fréquents. Ces changements mettent déjà à l’épreuve les parcs solaires et éoliens. Si la tendance se poursuit, ces infrastructures pourtant conçues comme des solutions deviendront plus vulnérables.

Installations renouvelables VS conditions météo extrêmes

Les impacts du réchauffement climatique se font sentir aux quatre coins du monde. En Asie, certaines centrales éoliennes ne résistent plus aux typhons, devenus ces dernières années plus intenses et accompagnés de vents extrêmement violents. L’an dernier, par exemple, en Chine, le super typhon Yagi a endommagé une bonne partie de la centrale terrestre de Wenchang, dans la province de Hainan, au sud du pays. Au moins six turbines de 1,5 mégawatt unitaire avaient été touchées.

En Europe comme en Amérique, des tempêtes de grêle ont également détruit plusieurs centrales solaires. Par ailleurs, les vagues de chaleur affectent directement le rendement des panneaux photovoltaïques. En effet, pour une production optimale, la température devrait être à environ 25 °C. Au-delà de ce seuil, leur efficacité diminue progressivement.

Une production en baisse

Alors que certaines centrales subissent des dégâts matériels face aux conditions extrêmes, d’autres voient leur production quotidienne diminuer sous l’effet du changement climatique. Selon Bloomberg par exemple, l’Indonésie, la Malaisie et le Brunei connaissent actuellement une baisse de l’ensoleillement, impactant évidemment la production solaire.

Du côté de l’éolien, on observe un ralentissement de la vitesse des vents en raison du réchauffement de la surface terrestre et de la troposphère. Toujours selon le média américain, en Inde, ce phénomène a entraîné une réduction de la production éolienne d’environ 770 térawattheures par décennie entre 1980 et 2016.

En Europe, une étude de l’Université de l’Illinois Urbana-Champaign, citée par Euronews, montre que le continent est également touché par le phénomène. Entre 2021 et 2050, la vitesse moyenne du vent pourrait diminuer de 5 %, certaines zones ayant déjà même enregistré une baisse allant jusqu’à 15 % en 2021.

Quelles sont les mesures prises par les exploitants ?

À l’évidence, les installations renouvelables sont fragilisées par les impacts du changement climatique. Une part croissante des travaux de recherche et développement se concentre désormais sur le renforcement de la résistance des éoliennes et des panneaux solaires. Cela permet ainsi aux entreprises d’investir dans des technologies avancées pour protéger leurs infrastructures face aux conditions extrêmes.

Bon nombre d’entre elles souscrivent aussi à une assurance dite « paramétrique ». Cette couverture indemnise l’exploitant dès qu’un critère météorologique induisant des pertes est atteint (vitesse du vent trop faible ou trop élevée, grêle d’une certaine intensité, niveau d’ensoleillement inférieur à un seuil défini, etc.).

Cette formule comporte cependant une limite à ne pas négliger : l’indemnisation n’est versée que si les conditions météo fixées dans le contrat sont strictement respectées. Ce n’est pas la meilleure solution pour se protéger, mais à défaut d’une meilleure offre, les entreprises se ruent en attendant vers ce nouveau type d’assurance.