Les fatbikes électriques peuvent souffler, et la chute du gouvernement néerlandais y est pour quelque chose

 
Avec la chute du gouvernement néerlandais, le débat autour des fatbikes électriques devrait logiquement être repoussé à 2026, le temps que de nouvelles élections anticipées soient organisées. Une bouffée d’air frais pour ce segment de cycle, dans le viseur des autorités locales depuis l’été 2024.
fatbike électrique doppio

Le débat autour des fatbikes électriques aux Pays-Bas est à l’arrêt, et il devrait le rester encore longtemps. Pourtant, la Chambre des représentants avait réclamé une évolution réglementaire claire sur le sujet. Elle souhaitait voir les fatbikes définis comme une catégorie distincte de vélos électriques, afin de pouvoir mettre en place des mesures spécifiques : âge minimum requis ou encore obligation du port du casque.

En cause : la facilité avec laquelle ces engins peuvent être débridés. Une fois modifiés, ils ne respecteraient plus la limite d’assistance fixée à 25 km/h par la législation européenne. Un problème de sécurité publique identifié depuis plusieurs mois, et qui fait l’objet d’une importante mobilisation politique (enquêtes, saisies, proposition de loi) depuis l’été 2024.

Rendez-vous en 2026

Mais la prise de décision politique, elle, devra attendre. Mardi, le chef de file du parti d’extrême droite PVV, Geert Wilders, a annoncé le retrait de son parti de la coalition gouvernementale, provoquant de facto la chute du gouvernement néerlandais, relaie Nieuwsfiets. Conséquence directe : le sujet des fatbikes devrait être reporté à 2026, les élections anticipées devant se tenir en fin d’année 2025 seulement.

fatbike electrique
Source : Heybike via Unsplash

Le ministre des Infrastructures et de la Gestion de l’eau, Barry Madlener (PVV), concerné directement par cette régulation, quittera lui aussi son poste. « Ma loyauté va bien sûr au PVV », a-t-il déclaré, conformément à la demande de Geert Wilders adressée à tous les ministres de son parti. L’intérim sera assuré temporairement par la ministre Sophie Hermans (Climat et Croissance verte, VVD).

La situation alarme déjà certains acteurs de la mobilité. Frits van Bruggen, figure influente dans le secteur, réagit vivement : « Avec le départ du PVV de la coalition actuelle, les Pays-Bas risquent à nouveau de se retrouver confrontés à une paralysie de leur politique de mobilité. C’est extrêmement indésirable. Des choix clairs et une politique cohérente sont nécessaires dès maintenant pour relever les grands défis sociaux, tels que la transition vers une mobilité durable et le maintien d’une mobilité abordable pour tous les Néerlandais. »

Une première récente victoire

Plus récemment, les fatbikes électriques ont connu une victoire ô combien symbolique : le ministère public des Pays-Bas avait annoncé l’abandon des poursuites pénales engagées contre La Souris, un distributeur néerlandais de fatbikes électriques accusé par l’Inspection néerlandaise de l’environnement et des transports (ILT) de vendre des engins trop faciles à débrider.

Une enquête indépendante menée par l’organisme de test TÜV en Allemagne estime que les engins commercialisés par La Souris étaient conformes à la loi, ne donnant alors lieu à aucune suite pénale. Une bouffée d’air frais pour l’enseigne et le segment du fatbike, qui a donc encore de beaux jours devant eux eu égard à l’instabilité politique du pays.


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