« L’argent était blanchi puis renvoyé en Chine » : énorme coup de filet pour ces vélos électriques chinois saisis en Europe

 
L’Union européenne a une nouvelle fois dû intervenir face à l’importation illégale de vélos électriques en provenance de Chine. Il s’agit déjà de la quatrième saisie d’ampleur depuis le début de l’année, et celle-ci marque un tournant par son envergure et son organisation.
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Opération Calypso, voici le nom de l’enquête menée par les autorités de l’Union européenne contre l’importation de vélos électriques chinois illégaux. En Grèce un lot important de vélos vient d’être saisi ne respectant pas la loi antidumping pour les vélos électriques ou pièces venant de Chine.

Des vélos illégaux vendus au marché noir

L’opération Calypso, dirigée par le Parquet européen (EPPO) avec l’appui de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), visait à démanteler un réseau d’importation illégale de vélos électriques chinois. Ces produits ne respectaient pas la législation antidumping imposée par l’Union européenne sur les vélos et pièces provenant de Chine.

D’après les informations diffusées sur le site Bike Europe, c’est grâce à une combinaison d’enquêtes de terrain, d’outils numériques avancés et de la coopération avec les douanes, l’OLAF est parvenu à remonter la filière. Les vélos étaient introduits sur le marché européen via le port du Pirée en Grèce, par l’intermédiaire de sociétés enregistrées en Bulgarie. Ces entreprises utilisaient un numéro de TVA grec afin de bénéficier indûment d’un régime douanier à TVA nulle. De quoi économiser gros, en évitant d’avoir à payer la TVA et les taxes d’importation.

Les taxes d’importation peuvent en effet atteindre 70 % selon les constructeurs. Giant, qui a coopéré avec l’Europe, a le droit quant à lui à 9,9 % comme l’indique un article de Bike EU.

Une fraude à plusieurs millions

Le système reposait sur la falsification des documents de transport et une sous-évaluation importante des marchandises, dans le but de contourner les droits antidumping. Les contrôles douaniers ont pu être évités en raison d’une surcharge du système… ou de possibles faits de corruption, aujourd’hui au cœur d’une enquête distincte.

Au total, 5,8 millions d’euros ont été saisis, dont 4,75 millions en Grèce, le reste en France et en Espagne. Les fonds étaient répartis en espèces, en devises étrangères comme le dollar de Hong Kong, dans des portefeuilles numériques ou encore en cryptomonnaies – autant d’éléments révélateurs du caractère organisé et criminel du réseau.

Les autorités ont également mis la main sur 7 133 vélos électriques et 3 696 trottinettes, ainsi que 480 conteneurs pour inspection, toujours au port du Pirée. L’argent était blanchi avant de retourner en Chine. Les vélos devaient être vendus un peu partout en Europe, et notamment en France.

Une distribution clandestine à travers l’Europe

Cette affaire n’est pas isolée. Déjà en mai, 16 perquisitions avaient eu lieu dans plusieurs pays (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Portugal) concernant une autre fraude impliquant des vélos chinois assemblés et revendus en Europe, pour un préjudice estimé à 2,25 millions d’euros. En juin, ce sont environ 4 000 vélos électriques qui ont été saisis en Irlande dans une opération similaire, reposant également sur des fausses déclarations douanières et des transits frauduleux.

Ces opérations illustrent l’ampleur du phénomène et la capacité d’adaptation des réseaux de fraude. L’UE entend désormais renforcer sa vigilance et sa coopération transfrontalière pour mieux lutter contre ces pratiques, qui nuisent à la fois à l’industrie européenne du vélo et aux recettes fiscales des États membres.


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