Les détracteurs des voitures électriques avancent souvent un argument qui suscite des débats : à terme, ces véhicules pourraient être soumis aux mêmes taxes et malys que les véhicules à combustion.
Cette perspective remet en question l’argument du coût avantageux des voitures électriques.
Actuellement, ces dernières bénéficient d’un bonus écologique, une incitation financière pour encourager leur adoption. Or, ce bonus est en grande partie financé par le malus imposé aux voitures thermiques. Cependant, avec l’évolution du marché automobile vers l’électrique, la source de financement de ce bonus se tarit progressivement, soulevant des questions quant à sa pérennité.
En outre, une autre dimension économique pourrait entrer en jeu : la taxation de l’électricité utilisée pour les voitures électriques. Cette idée n’est pas nouvelle et est déjà mise en œuvre dans certains pays, comme l’Australie. L’intention derrière cette mesure serait de compenser la baisse des recettes fiscales liées à la consommation de carburants fossiles. Les taxes sur l’essence représentent, en effet, une source de revenus significative pour l’État, et la transition vers l’électrique entraîne naturellement une diminution de cette consommation.
Ainsi, taxer l’électricité des véhicules électriques pourrait être envisagé comme un moyen d’équilibrer les finances publiques face à cette évolution du marché automobile.
Cette fois-ci, des sénateurs français envisagent, en effet, d’introduire une taxe spécifique pour certains modèles de voitures électriques, dès 2024. Comme c’est déjà le cas dans une partie de la Belgique.
Impact potentiel sur le marché automobile
Les implications d’une telle mesure seraient significatives. D’après des calculs de Numerama, de nombreux modèles, y compris des SUV familiaux, des berlines haut de gamme et des véhicules du segment premium, seraient concernés. On parle d’un malus de 10 euros par kilogramme au-dessus de 1 900 kg, dans le cadre du malus au poids qui entre en jeu au 1ᵉʳ janvier 2025.
Un graphique réalisé par Bertrand Moreau illustre l’impact de cette taxe sur divers modèles européens. Par exemple, la Peugeot e-3008, ainsi que certains modèles de Tesla Model Y, se verraient imposer un malus non négligeable, tandis que des véhicules plus petits comme le Renault Scenic E-Tech seraient épargnés.
Ce malus au poids affecterait une grande partie des modèles électriques actuellement en vente. Bien que ces modèles ne représentent pas forcément les volumes les plus élevés sur le marché, ils incluent des véhicules populaires comme le Tesla Model Y, un des leaders des ventes en 2023. Dans le TOP 20 des immatriculations françaises, cinq modèles pourraient être taxés pour leur poids.
Pour l’instant, il est important de noter que cette proposition reste à l’état de projet. Rien n’a été définitivement adopté, et la situation demeure donc conditionnelle.
Est-ce une bonne idée ?
L’objectif de cette politique est de favoriser l’adoption de voitures électriques plus petites et plus abordables, qui ont tendance à avoir une empreinte carbone plus faible. En incitant les propriétaires de voitures électriques plus imposants, et donc plus lourdes, à payer une taxe plus élevée, la France cherche à réduire les inégalités et à encourager une transition vers des véhicules plus respectueux de l’environnement.
Pour aller plus loin
Pourquoi la Suisse a raison de vouloir taxer les voitures électriques
Mais comme on peut le voir avec l’exemple d’une Tesla, le poids ne fait pas tout. En effet, la Model Y est parmi les voitures électriques qui consomment le moins d’électricité. Et elle serait cependant davantage taxée qu’une Renault Mégane thermique qui pollue davantage sur l’ensemble de son cycle de vie.
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