La voiture électrique pollue moins que l’essence, même lorsqu’elle est rechargée avec de l’électricité carbonée : voici les chiffres

 
Si on le savait déjà, une nouvelle étude menée aux États-Unis prouve que les voitures électriques sont plus propres que les thermiques. Et ce même si leur fabrication pollue un peu plus.
Ford Mustang 2025

Les détracteurs de la voiture électrique sont encore très nombreux. Et souvent, un argument en particulier revient : celui qui dit que cette motorisation n’est pas aussi propre qu’elle en a l’air. Il est vrai qu’utiliser ce mot est erroné, car comme tout objet industriel, sa production n’est pas irréprochable.

Une alternative moins polluante

C’est justement ce qu’explique une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’Université du Michigan et relayée par le site Connaissance des Energies. Cette dernière a pour but de vérifier si les autos électriques sont réellement plus propres que les modèles essence ou diesel. Et sans grande surprise, la réponse est oui.

Mais attention, car il est vrai que la fabrication des VE reste plus polluante que celle des autos thermiques. Les scientifiques ont relevé près de 12 tonnes d’équivalent CO2 pour un SUV électrique moyen, contre 8 tonnes pour un modèle à combustion similaire.

Cette différence, on la doit en grande partie à la batterie, dont la production est loin d’être propre, c’est vrai. De plus, la Chine est encore le premier exportateur de batteries, et on sait qu’elle n’est pas très à cheval sur la réduction des émissions polluantes, même si c’est l’un des pays qui décarbonne le plus rapidement au monde. Cependant, cet écart lors de la production est rapidement rattrapé à l’usage, comme le confirme également l’étude américaine.

Crédit : Scout

Elle indique qu’un SUV thermique ayant roulé 15 ans et environ 337 000 kilomètres aura rejeté environ 84 tonnes de CO2 au total. Contre seulement 18 tonnes pour un modèle électrique équivalent, dans les mêmes conditions. Et ce même si la fabrication est dans tous les cas polluante, en raison d’un élément en particulier : la carrosserie. Cette dernière est en effet particulièrement nocive pour l’environnement, tout comme les poussières de freins à l’usage. Mais sur ce dernier point, les électriques limitent les dégâts grâce au freinage régénératif.

Certes, nous pourrions penser que l’écart entre les voitures zéro-émission (à l’échappement) et les modèles thermiques dépend du lieu, et surtout de l’origine de l’électricité. Pourtant, l’étude tord le cou à cette idée reçue. Elle prend pour exemple le comté d’Apache, dans l’Arizona, « qui possède le réseau électrique le plus intensif en carbone ». Là bas, « un pick-up électrique émettra 40 % moins de gaz à effet de serre sur tout son cycle de vie que son équivalent thermique ».

Un écart très élevé

Globalement, l’étude souligne qu’en moyenne, une voiture électrique affichant une autonomie théorique EPA (cycle américain) de 482 kilomètres rejettera 70 % moins de CO2 qu’un modèle thermique. L’écart est de 60 % avec de l’hybride non rechargeable et de 30 % par rapport à un hybride rechargeable. Car on se rappelle que cette motorisation reste également très nocive pour l’environnement. Notamment en raison du fait que les conducteurs ne pensent pas toujours à recharger la batterie de leur hybride. Résultat, la consommation augmente, et les émissions polluantes aussi.

Rejet moyen de C02 par kilomètre pour chaque énergie, en Europe // Source : ICCT

Il faut garder en tête que cette étude a été menée aux États-Unis uniquement. Or, ce pays est encore en grande partie dépendant du gaz et du charbon pour produire son électricité. Cette dernière est nettement plus carbonée qu’en Europe, entre autres. Chaque kilowattheure produit là bas à engendré 424 grammes d’équivalent CO2. Contre seulement 26 en France. Ainsi, si les VE sont déjà plus propres aux USA, c’est encore plus le cas chez nous.

En France, une voiture électrique devient en moyenne moins polluante que son homologue thermique au bout de 10 000 km parcouru environ.

Pour aller plus loin
À quel point la voiture électrique pollue : cette étude offre une réponse claire et sans détour

Une précédente étude l’avait déjà prouvé, même en incluant la fabrication et les batteries. Pour mémoire, la part de voitures électriques dans le parc roulant américain n’était que de 2,7 % en 2024. À titre de comparaison, elle atteint les 4,4 % en Europe, et même les 11 % en Chine. Des écarts particulièrement élevés, qui pourraient encore se creuser au fil des années, alors que l’Empire du Milieu continue à accélérer sur le développement de ses autos électriques.


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