Non, ce n’est pas la batterie qui pollue le plus sur une voiture électrique

 

Une étude menée par Renault sur sa Zoé prouve que ce n'est pas la batterie qu'il faut pointer du doigt en ce qui concerne la pollution. Car c'est en réalité un tout autre élément auquel on ne penserait pas forcément au premier abord qui poserait problème. Et cela est propre à toutes les voitures, qu'elles soient électriques ou non. Heureusement, des solutions existent.

Si la part de marché des voitures électriques est en hausse, affichée à 16 % sur le mois de mai 2023, les détracteurs sont encore nombreux. Parmi les principales critiques adressées à cette motorisations, on retrouve le prix et l’autonomie, deux aspects qui commencent à s’améliorer. Mais la question de la pollution est aussi souvent évoquée.

La batterie, mais pas seulement

Car on le sait, une voiture électrique ne peut pas réellement être qualifiée de « propre », et ce pour de nombreuses raisons. Et surtout car sa production reste tout de même polluante. On entend d’ailleurs souvent dire que le problème se trouve du côté de la batterie, qui serait l’élément le plus nocif pour l’environnement. Il est vrai que celle-ci est majoritairement composée de lithium, un matériaux dont l’extraction est polluante selon les régions du monde.

Mais une étude menée par Renault en début d’année 2021 et sortie des cartons par l’Automobile Magazine apporte un nouvel éclairage sur l’impact environnemental des voitures électriques. Celle-ci porte sur la Clio et la Zoé et étude l’ensemble de leur cycle de vie, afin de déterminer à quel moment les deux autos polluent le plus. Et l’on sait déjà que ce n’est pas à l’usage pour cette dernière.

D’où l’utilisation, à tord du « zéro-émission » pour qualifier la motorisation électrique. Certes, la conduite ne pollue en théorie pas, mais la production, elle, n’est pas parfaite. C’est justement ce que prouve le graphique dévoilé par la marque au losange, qui détaille l’impact de chaque élément sur le réchauffement climatique lors de la production. Bien sûr, la batterie compte pour beaucoup, mais elle n’est pas seule.

En effet, le diagramme de Pareto de la Renault Zoé montre que sa batterie est le second élément ayant le plus fort impact sur l’environnement. Mais quel est le premier ? Et bien de manière assez surprenante, c’est la tôle. En effet, celle-ci est la cause de 80 % des émissions de gaz à effet de serre lors de la production de la voiture. Il faut toutefois nuancer, puisque la Renault Zoé embarque une « petite » batterie de 50 kWh. Avec une batterie dotée d’une plus grande capacité, les conclusions seraient potentiellement différentes.

Le poids, c’est l’ennemi

Comme l’explique le rapport, la tôle, l’acier long et l’aluminium représentent actuellement 70 % de la masse totale du véhicule, qu’il s’agisse de la Zoé ou de la Clio. Comme le soulignent les journalistes de l’Automobile Magazine, la production mondiale d’acier représente près de 10 % des émissions issues des énergies fossiles. Un chiffre élevé qui s’explique notamment par l’usage massif de charbon.

Un autre tableau montre que les métaux représentent 59 % de la composition de la Renault Zoé, contre seulement 22 % pour la batterie de traction. Un chiffre qui passe à 74 % pour la Clio, qui ne se décline pour le moment qu’en hybride. Mais alors, quelle est la solution pour réduire la pollution engendrée par les métaux ? Sur le papier, elle est assez simple, puisqu’il faudra tout simplement réduire le poids des voitures.

Une idée déjà évoquée par Luca de Meo quelques mois plus tôt et qui possède de nombreux avantages. Qui dit voiture plus légère dit moins polluante, car elle nécessite moins de tôle. Elle consomme également moins d’énergie et possède donc une meilleure autonomie. Résultat, il n’y a pas besoin d’une grande batterie, d’autant plus qu’un accumulateur trop gros est contre-productif. Ce qui permet aussi de réduire la demande en lithium et de faire baisser le coût de production. Ce qui impacte le prix de vente et les bénéfices pour la marque.

Une stratégie que souhaite notamment adopter Ford, qui refuse de proposer des voitures ayant une très grande autonomie, car cela n’a pas d’intérêt. Cependant, véritablement réduire la pollution engendrée par la tôlerie, impliquerait de rendre les véhicules moins solides ou moins confortables. Sauf si des solutions alternatives et moins énergivores sont développées au cours des prochaines années.

La solution : rapatrier les usines en Europe

Et justement, l’un des objectifs de réindustrialiser la France et l’Europe est de rapatrier la fabrication des métaux, pour utiliser de l’énergie bas-carbone (dont de l’hydrogène vert comme l’annonce Tesla). Ce qui réduirait alors considérablement la pollution engendrée par la fabrication des voitures. Pour les batteries, c’est la même histoire, avec de nombreuses ouvertures d’usines de batteries en Europe, bien moins polluante que les usines asiatiques.

Dans tous les cas, ce qu’il faut retenir, c’est qu’une voiture électrique pollue moins qu’une voiture thermique (essence ou diesel) sur l’ensemble de son cycle de vie. Puisqu’une voiture thermique pollue largement plus en roulant qu’une voiture électrique. La voiture électrique part donc avec une dette carbone à la fabrication, mais se rattrape très rapidement grâce à l’électricité qu’elle utilise pour se déplacer.


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