Le bonus écologique change encore. Rebaptisé « coup de pouce véhicules électriques » depuis le 1er juillet, il se double d’une nouvelle prime complémentaire à compter du 1er octobre 2025.
Concrètement, si la voiture que vous achetez est déjà éligible au bonus et qu’elle embarque une batterie dont les cellules sont produites en Europe, vous recevrez au moins 1 000 € supplémentaires.
L’idée paraît limpide : soutenir l’industrie européenne des batteries et favoriser les modèles assemblés avec une chaîne d’approvisionnement locale. Mais la réalité est beaucoup plus complexe.
Pour un même modèle, produit dans la même usine, les cellules peuvent venir d’Asie ou d’Europe selon le fournisseur du moment. Résultat : un client peut acheter deux voitures strictement identiques en apparence, mais l’une bénéficiera de la surprime et l’autre non.
Le rôle clé du TVV
Pour départager les véhicules, l’Ademe publie désormais une liste de TVV (Type Variante Version) validés. Si la version que vous achetez est dans cette liste, et que son prix est inférieur à 47 000 euros TTC pour une masse en ordre de marche sous 2,4 tonnes, alors la surprime est acquise.
Problème : certains véhicules présents sur la liste dépassent les 47 000 euros dans leurs versions avec batterie européenne. C’est notamment le cas des Peugeot e-3008 et e-5008 équipés de la batterie longue autonomie produite par ACC en France, qui dépassent les 50 000 euros.
Officiellement éligibles, mais pratiquement hors des critères de prix, ils passent à côté du coup de pouce. Sauf si les clients réussissent à obtenir une gracieuse remise qui fait passer la voiture sous la barre fatidique des 47 000 euros.
Les modèles concernés au 17 septembre 2025
Selon la liste publiée par l’Ademe, les modèles suivants peuvent bénéficier de la surprime en fonction de leur TVV :
- Alpine A390
- Audi Q4
- Citroën ë-C5 Aircross
- Cupra Born
- DS n°8
- Fiat 500e
- Ford Puma, Explorer, Capri, Tourneo Courier
- Hyundai Kona
- Opel Grandland
- Peugeot e-3008 et e-5008
- Renault Scénic
- Skoda Enyaq, Enyaq Coupé, Elroq
- Volkswagen ID.3, ID.4, ID.5, ID.7
- Et même… la Smart Fortwo, pourtant arrêtée depuis un an.
Renault : le cas particulier du Scénic
Chez Renault, seule la version Scénic E-Tech apparaît dans la liste. La Mégane électrique, la future R5 et la R4 n’y figurent pas pour l’instant, car elles utilisent plusieurs fournisseurs de batteries. Le constructeur devra donc refaire des demandes distinctes pour obtenir l’homologation de certaines versions, au risque de perdre du temps face à la concurrence.
La mesure vise à encourager une filière industrielle européenne des batteries, notamment avec l’essor d’ACC (Automotive Cells Company) en France et en Allemagne ou encore Envision à Douai pour Renault.
Mais elle plonge les concessionnaires dans un imbroglio inédit : il leur faudra vérifier la provenance exacte des cellules, la version précise du véhicule et sa conformité aux critères de prix et de masse avant de confirmer une aide à un client. Le plus simple sera bien évidemment de vérifier la présence de la voiture dans la liste officielle de l’Ademe.
En pratique, certains constructeurs comme Volkswagen annoncent déjà aller au-delà, avec une surprime portée à 1 400 euros sur certaines ID.3 et Cupra Born. La bonification viendra s’ajouter aux montants actuels du « coup de pouce », compris entre 3 100 et 4 200 euros selon les revenus des ménages.
Une usine à gaz assumée
Comme pour l’éco-score introduit en 2024, cette nouvelle surprime est vouée à évoluer au fil des mois, avec des listes mises à jour régulièrement par l’Ademe. Mais à quelques jours de son entrée en vigueur, une chose est sûre : ce bonus écologique nouvelle formule est tout sauf lisible.
Le message politique, lui, reste clair : seuls les véhicules électriques qui participent à l’essor de la filière batteries en Europe seront pleinement récompensés. Pour les acheteurs, en revanche, il faudra lire les petites lignes.
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