Non, les voitures électriques chinoises ne sont pas invendables en occasion : la preuve par les chiffres

 
On entend parfois que les voitures électriques chinoises perdent beaucoup plus de valeur que celles des constructeurs traditionnels. Mais est-ce réellement le cas ? Une étude menée en Espagne rétablit la vérité.
BYD Dolphin Surf // Source : BYD

Les voitures chinoises sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses sur le marché européen. On pense bien sûr à MG, qui fut l’une des premières marques venues de l’Empire du Milieu à arriver chez nous. Et depuis quelques années, on assiste à une véritable invasion. Citons notamment BYD mais aussi Xpeng, ainsi que Nio ou plus récemment Omoda & Jaecoo qui débarquent aussi.

Un mauvais investissement, vraiment ?

Comme nous l’avions indiqué dans un précédent article, la part de marché des constructeurs chinois sur le Vieux Continent a fortement augmenté ces derniers mois. Et ce n’est sans doute pas encore terminé, bien au contraire. Cependant, de nombreux automobilistes sont encore réticents à opter pour une auto de ce type. Ils craignent notamment que ces véhicules perdent trop de valeur rapidement. Mais est-ce réellement le cas ? Une voiture chinoise a-t-elle tendance à se déprécier plus fortement qu’un modèle de marque traditionnelle ?

L’association des concessionnaires espagnols, la Ganvam, vient de publier une vaste étude à ce sujet. Cette dernière s’est penchée sur les ventes de voitures d’occasion chez nos voisins, et notamment sur leur valeur à la revente. Selon les données enregistrées, les voitures de marques généralistes conservent en moyenne 65,5 % de leur valeur initiale au bout de trois ans après l’achat. Un chiffre qui devrait rester assez proche en France. Mais qu’en est-il des marques chinoises ?

Xpeng G6 (2025) // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Et bien contre toute attente, le taux de dépréciation n’est pas aussi élevé que ce à quoi nous aurions pu nous attendre. Car ces autos conservent en moyenne 60,7 % de leur valeur sur la même période. À titre de comparaison, les modèles de marques premium font un peu mieux que les généralistes et maintiennent quant à elles 68,31 % de leur valeur. Il n’y a donc pas vraiment de risques à choisir un modèle venu d’un constructeur chinois lors de la revente. D’autant plus qu’il faut savoir qu’une voiture neuve perd de toutes façons environ 15 % de sa valeur lors de son immatriculation.

Cette dernière ne cesse ensuite de chuter au fil des années, en fonction également de l’usage et du kilométrage à la revente. Mais contrairement à ce que nous aurions pu penser, la dépréciation des autos chinoises restent globalement dans la moyenne du marché. Ce qui peut sembler assez étonnant. Car ces véhicules sont souvent très avancés sur le plan technologique, et ils évoluent très vite. Ils pourraient alors perdre de la valeur à mesure que d’autres modèles encore plus modernes font leur arrivée sur le marché.

Une bonne fidélisation

C’est d’ailleurs l’évolution rapide de la technologie des voitures électriques qui contribue à faire chuter la valeur un peu plus rapidement pour les autos asiatiques. Mais ce n’est pas tout, car les marques chinoises affichent aussi un bon taux de fidélisation, comme le rapporte le média El Motor. Selon les projections sur 36 mois, les constructeurs généralistes affichent une valeur de fidélisation de 53,60 %.

Et elle est très proche pour ceux venus de Chine, puisqu’elle atteint les 49,29 %. Ce qui veut dire que les propriétaires de ces véhicules ont tendance à s’y attacher et à rester sur des marques de l’Empire du Milieu. À titre de comparaison, ce taux atteint les 56,36 % pour les constructeurs premium. Mais contrairement à ce que nous pourrions penser, ce ne sont pas les électriques qui rencontrent le plus de succès, tout du moins en Espagne. En effet, ce sont les autos chinoises à essence qui plaisent le plus, occupant 38 % des ventes.

Jaecoo 5 // Source : Omoda Jaecoo

L’électrique ne représente que 17 % des transactions, avec tout de même une part de marché plus importante, de l’ordre de 19,7 %. À noter que les chiffres devraient être un peu différents en France, où les ventes d’autos zéro-émission (à l’échappement) sont plus importantes, comme l’a récemment confirmé le rapport de l’ACEA. Actuellement, une électrique d’occasion coûte en moyenne 18 % de moins qu’en neuf.


Le saviez-vous ? Google News vous permet de choisir vos médias. Ne passez pas à côté de Frandroid et Numerama.

Recherche IA boostée par
Perplexity