Si pour le moment il n’y a aucune date officielle pour l’arrivée de Netflix en France, le site de streaming s’active en coulisse pour préparer sa présence. Ainsi, Netflix a annoncé il y a quelques jours vouloir lever 400 millions de dollars pour accélérer son expansion en Europe et a déjà fait deux tournées en France depuis décembre. Mais le service de streaming, qui a de sérieux arguments pour séduire le marché français, sait qu’il doit surmonter quelques enjeux pour convaincre.
Des acteurs français comme Canal+, TF1 et les syndicats de producteurs de films (UPF, API, SPI) se mobilisent déjà autour de l’arrivée potentielle de Netflix en France. Certains d’entre eux appellent à la création d’un service hexagonal qui fasse le poids dans le domaine du streaming.
D’autre part, dans une entrevue avec le JDD, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, a déjà prévenu que s’il veut s’installer ici, Netflix devra se plier aux régulations propres à nos industries. « Netflix ne doit pas être un passager clandestin qui profite sans abonder la création française« , a-t-elle précisé.
Il y a donc de vrais enjeux institutionnels et législatifs mais également des enjeux consommateurs pour l’entreprise.
Netflix et la fiscalité française
L’un des premiers enjeux de Netflix concerne la fiscalité. C’est un sujet sensible actuellement, comme on peut le voir après le redressement de Microsoft France en 2013 et les contentieux en cours avec Google, Amazon, Facebook ou Apple par exemple. Bercy s’est d’ailleurs fixé comme objectif de récupérer 2 milliards d’euros de recettes liées à la fraude fiscale en 2014.
Ainsi, du côté du ministère de la Culture, on sera attentif à la création d’une filiale de Netflix en France. Or, ce n’est pas le modèle employé jusqu’ici par l’entreprise américaine. En effet, déjà présente dans sept pays en Europe, elle a opté pour un siège central actuellement basé au Luxembourg plus que de créer des filiale locale. On parle d’ailleurs de prestataires externes en local plutôt que de salariés pour les différents lancements.
Cette stratégie d’optimisation fiscale assez classique lui permet donc d’échapper aux législations locales en ne déclarant pas dans chacun des pays le chiffre d’affaires réellement réalisé.
Il faut quand même souligner que ce mode opératoire de Netflix, utilisé également en Amérique latine, avec un siège unique au Brésil, n’est pas unique dans le domaine en Europe. Apple utilise exactement le même schéma pour son service iTunes depuis maintenant dix ans. Et les producteurs français ainsi que les sociétés d’auteur vendent leurs films et versent leurs droits à iTunes Luxembourg sans demander au service de créer une filiale en France comme ils le font aujourd’hui pour Netflix.
Le soutien aux créations audiovisuelles françaises
Un autre point important relève de la participation de Netflix à l’exception culturelle française, c’est-à-dire au financement de la création audiovisuelle en France. Il faut savoir que la France a déjà obtenu gain de cause sur ce sujet auprès de la Commission Européenne dans l’ouverture des négociations sur le Traité de libre-échange avec les États-Unis.
Ainsi le décret n° 2010-1379 prévoit une participation au financement « des dépenses contribuant au développement de la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes, d’une part, et d’expression originale française » pour les service de médias audiovisuels à la demande réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions d’euros. On voit d’ailleurs que cet enjeu peut aussi être lié au précédent dans le calcul de cette participation.
Une chronologie des médias à respecter
Après la sortie d’un film, il y a un délai à respecter avant de pouvoir proposer un film sur les différents supports. Cette chronologie des médias est imposée par la loi.
En ce qui concerne les services et vidéos à la demande, un film ne peut être proposé que 36 mois après sa sortie en salle. Autant dire que ce délai est très long dans le paysage actuel, d’autant que Netflix est habitué à négocier film par film aux États-Unis et au Canada notamment. Si des recommandations sont faites pour réduire ce délai, il pourrait rester plus important que pour la vente en DVD (4 mois) ou la diffusion sur les chaînes payantes (10 à 12 mois) et les chaînes en clair (22 à 24 mois).
Cette contrainte est cependant à relativiser puisque les séries télévisées ne sont pas concernées par cette chronologie des médias. Sur ce point, le catalogue de Netflix est assez complet avec, en plus des séries américaines principales (sauf celles de HBO et Starz), du contenu original depuis 2013 avec House of Cards et Orange Is The New Black notamment.
Du contenu exhaustif (et francophone) dans le catalogue en France ?
Le marché de vidéo à la demande est plus développé que sur certains marchés que Netflix a connus, même s’il est parfois (trop) concentré sur la télévision. Il faut dire que le système de box avec le triple play a permis cet essor, alors que d’autres marchés, comme le Canada par exemple, sont encore en retrait en raison de la structure du marché et des offres télécoms notamment. Le service devra donc proposer un catalogue attrayant pour amener des particuliers à faire le saut et rester sur le service.
Le marché français est très intéressant pour un acteur comme Netflix puisque les Français sont les plus importants consommateurs de cinéma en Europe et les premiers consommateurs de séries américaines en Europe. De plus, le service jouit d’une bonne notoriété et on sait par ailleurs que des personnes utilisent déjà le service avec un VPN depuis la France. Si l’argent va déjà au groupe, il est important pour Netflix de récupérer ces personnes et d’avoir des chiffres qui justifient l’offre en France. Il faudra donc que le service capitalise sur cette notoriété et sur cette base de clients avec un catalogue à la hauteur de ce qu’il peut offrir aux États-Unis, par exemple.
Enfin, se pose la question du contenu francophone. Aurélie Filippetti, qui se dit ouverte « aux nouveaux acteurs du numérique, surtout lorsqu’ils proposent une offre légale de films et de séries, une de mes priorités pour lutter contre le piratage », explique que la plateforme devra « s’approvisionner en films français pour séduire le public hexagonal« . Mais, au-delà de cet aspect politique, il y a un vrai enjeu pour conquérir un public plus traditionnel qui ne voudrait pas voir de films en anglais y compris avec du sous-titrage. Netflix est déjà confronté à cet enjeu au Canada. En effet, seulement 5 % des Québécois francophones sont abonnés à Netflix alors que 25 % des Canadiens anglophones le sont, selon un rapport publié par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en septembre 2013. Et le manque de contenus francophones est souvent pointé du doigt, même si on pourrait parler d’autres éléments dont le catalogue général, face à celui des USA.
Peut-être que d'autres feront des articles sur ce sujet mais je me concentrais sur les enjeux de Netflix avec son arrivée potentielle en France.
Pour ma part, il me faut au minimum du VOSTFR. C'est le minimum que devra fournir Netflix pour attiré le plus de monde
C'est tout à fait logique. https://www.facebook.com/ComebuyOnlineFrance/photos/431558366989406/
Moi je serais netflix et en sachant ce que mes clients français viennent chercher à l'heure actuelle sur mon site, je dis fuck à l'état français..
l'Europe c'est pas la France non plus. En Espagne par exemple il n'y a pas de Box gratuite, donc les boitiers ont leur place ici, de même que Netflix.
Tu t'est tromper de sujet x)<i>-------<a href="https://play.google.com/store/apps/details?id=com.frandroid.app">Envoyé depuis l'application FrAndroid pour smartphone</a></i>
Je rebondis juste sur le fait que @franck s'étonne que le rapport entre Netflix et Android n'est pas abordé dans l'article.
je vois pas l'intérêt de payer netflix quand j'ai déjà tout gratis sur uptobox et 1fichier quant aux "créations françaises", la seule idée de devoir en visionner un exemplaire me fait gerber la france, c'est une sorte de petite union soviétique : on va dire que c'est une albanie
Pas tant que ça. 78% des Québecois sont francophones. Et dans les francophones, je n'ai pas de chiffres officiels, mais très peu parlent anglais. En fait à part à Montréal, qui est une ville bilingue, les francophones ne parlent vraiment pas anglais.
Mais carrément ! C'est tout à fait logique. Mais il y en a qui ne voient pas plus loin que leur nez...
Impossible! ZTE a déjà dit vouloir être troisième, de même que HTC (il y croit) et Motorola (Lenovo). Et certains prédisent que les Nexus occuperont la troisième place. Bref, trop de concurrence pour la troisième place.:p
Oui les québécois parlent aussi anglais mais pour autant tu as l'offre Netflix US plus développée (et l'accès aux chaînes US) si tu veux vraiment une suivre en anglais. Mais disons qu'il y a plusieurs autres facteurs qui peuvent expliquer l'adoption moins importante : le catalogue peu régionalisé donc pénétration moins forte (ou moins large) dans les foyers, quota dans les abonnements Web, développement de la VOD comme nouveau vrai modèle aussi...
En fait je ne parle pas de ce point car j'abordais les enjeux de Netflix. Mais il y a bien évidemment de nombreuses opportunités pour Netflix y compris dans ces enjeux. Le point que tu soulèves fait partie des opportunités car Netflix est réellement présemt sur de très nombreuses plateformes que cela soit des consoles, tablettes, téléphones, web, chromecast... C'est un avantage sur des marchés comme le Canada et les US où les opérateurs ne sont pas si bien développés au niveau de l'offre et des plateformes. En Europe c'est un peu moins vrai car les opérateurs se sont bien développés (notamment avec la VOD et l'accès sur différentes plateformes) comme je le mentionne dans l'article mais Netflix reste plus souple / moins contraignant malgré tout.
Oui tout à fait. Cela montre bien le problème d'avoir un catalogue fort dans un pays et pas dans l'autre. Les droits sont encore trop régionalisés alors que cela pourrait se coupler au système de catalogue régionalisé également.
on parle justement des québécois francophones
Dés que suffisamment de pots de vins auront été acceptés, les petits problèmes gênant l'arrivée de Netflix seront balayés. La seule issue des acteurs français, c'est de monter eux mêmes leur structure de streaming vidéo, basée au Luxembourg, et vite.
Je ne peux que plussoyer pour Kaamelott ! Noob, j'ai beau trouver les mecs sympas, j'accroche pas trop ! @EowynCarter:disqus je suis plus que d'accord avec toi ! Je demande un délai de 48h, c'est relativement raisonnable sinon on se fait violemment spoiler sur le web
Je ne vis pas au Canada, mais beaucoup de québécois sont aussi anglophones non ?
Voila. Le problème, c'est surtout qu'il faudrait qu"ils comprennent que l'on aimerait aussi pouvoir regarder les série US, en VO et dans un délais raisonnable.
Quand on voit le catalogue de films assez anciens de Netflix en SVOD, je ne pense pas que la chronologie des médias de 36 mois soit un si grand handicap que ça Pour la VOD à l'unité, c'est 4 mois en France donc pas de problème
J'ai bien peur que Netflix ne puisse pas entrer par la "grande porte", le tout est qu'il entre !. Ayant déjà CanalSat je n'ai rien à faire avec les séries françaises qui passent normalement, car obligatoires, sur les chaines télés non payantes. Ce qui m'intéresse, est de pouvoir voir les séries US, et films, avec si possible un ST français (même si ce n'est pas l'officiel), ou au moins le "close caption" anglais pour mal-entendants. Mais entre Filipetti qui est anti culture américaine, le blocage que fera le groupe Canal, et autres, le cahier des charges sera tellement lourd que Netflix ne deviendra plus du tout intéressant. La fameuse exception culturelle c'est comme le principe de précaution, le repli dans ses frontières, ... : bref tout ce qui ne protège rien mais empêche d'avancer !
Je ne suis pas sur que le bourrage de crane TF1 soit pire que le bourrage de crane des séries US. Quitte à se faire bourrer le mou par des 'networks', autant avoir le choix.
remarque moi j'attend la trilogie Noob et Kaamelott, les seuls créations francophone qui me plaisent vraiment.
Si financement audio visuel francophone il y a, j'espère que ce sera pour des Alexandre Astier et autres réal originaux qui ont le pouvoir de modifier le paysage cinématographique francophone qui est toujours le même depuis bien trop longtemps. Sinon utiliser Netflix par VPN ça doit demander un foutue bonne connexion ça...
Qu'on aime ou pas le contenu français, il semble normal par contre que l'Etat veuille que Netfix en mette un minimum à disposition.
C'est un peu fort mais ce n'est pas faux. En France, nous sommes vraiment à la ramasse côté création de séries. Soit on a le droit à une série dans laquelle on suit la vie sans intérêt d'Antoine et Lucie soit on a le droit à des séries bateaux qui essaient de reprendre les codes des séries policières américaines mais avec une intrigue à la française et avec des acteurs sélectionnés au hasard dans la rue. Bref, il y a du travail. Pour ce qui est de la VO, c'est délicat. Les français sont flemmards et peu ouverts d'esprit du coup, ils favoriseront toujours une bonne VF "potable" à une très bonne VO qui fait ressortir, dans certains cas, le jeu ex-ce-llent des acteurs (je pense notamment à Game Of Thrones). Bref, quand je me sentirai prêt, ce sera du VPN parce que je sens que le service français sera à la traîne.
Mais on s'en fout de la création française. On veut des séries en VO vite fait bien fait ! A mort Joséphine !
Je dirai qu'il s'agît d'un compromis pour l'insertion de Netflix en France. Admettons que ça se fasse, c'est-à-dire que Netflix mette à disposition une certaine quantité de programmes made in France, l'utilisateur aura toujours le choix de regarder le programme qu'il souhaite. Ceux qui veulent regarder un programme français le pourront et les autres seront libres d'aller voir le reste du catalogue. C'est un compromis pour son insertion mais ça lui sera bénéfique pour agrandir son nombre d'utilisateur. D'autre part, cela permet à la France de promouvoir les œuvres françaises à plus grande échelle.
Je dirai qu'il s'agît d'un compromis pour l'insertion de Netflix en France. Admettons que ça se fasse, c'est-à-dire que Netflix mette à disposition une certaine quantité de programmes made in France, l'utilisateur aura toujours le choix de regarder le programme qu'il souhaite. Ceux qui veulent regarder un programme français le pourront et les autres seront libres d'aller voir le reste du catalogue. C'est un compromis pour son insertion mais ça lui sera bénéfique pour agrandir son nombre d'utilisateur. D'autre part, cela permet à la France de promouvoir les œuvres françaises à plus grande échelle.
L'article oublie juste de dire que Netflix dispose d'une appli sur le Play Store, et que celle-ci est compatible Chromecast. Elle est donc susceptible de concurrencer les box des opérateurs... Avec un abonnement Netflix, on pourrait accéder à tout un répertoire de séries US sur son smartphone, et les visionner sur sa TV via Chromecast.
Non, mais on veut Netflix pour le contenu qu'il propose déjà (càd, séries TV US pour 90%), pas pour ce qu'il compte nous concocter pour introduire les "œuvres" françaises.. On en a rien à cirer des séries TV, et du contenu culturel made in France bon pour TF1. Donc que l'état se mette au cul ses revendications.
Je suis schizophrène : Je trouve l'article intéressant mais me demande ce qu'il fait sur un site comme frandroid ? L'article ne contient pas les mots Android, smartphone et Google est utilisé une seule fois lorsque l'on parle d'optimisation fiscale....
" il y a un vrai enjeu pour conquérir un public plus traditionnel qui ne voudrait pas voir de films en anglais y compris avec du sous-titrage. Netflix est déjà confronté à cet enjeu au Canada. En effet, seulement 5 % des Québécois francophones sont abonnés à Netflix alors que 25 % des Canadiens anglophones le sont " => à priori la plupart des sous-titres de Netflix sont en anglais (c'est mieux que rien, mais du coup je trouve le 5% relativement élevé)
Si ça peut faire disparaître les escroqueries comme Joox, alors tant mieux!
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix