
La raison principalement du changement, c’est une prise de conscience. Si vous réalisez que vos e-mails servent à entraîner les IA de Google, à cibler de la pub, à alimenter des profils comportementaux vendus à des tiers via des partenaires « de confiance ».
Proton inverse complètement le modèle. Vous payez en euros, pas en vie privée. Votre argent finance directement le service. Proton n’a aucun intérêt à monétiser vos données puisque son business model repose sur les abonnements.
Proton, c’est quoi au juste ?
Proton, c’est l’écosystème suisse qui a décidé de s’opposer aux GAFAM depuis 2014. Leur promesse ? Zéro accès à vos données, chiffrement de bout en bout, serveurs en Suisse.
Pourquoi la Suisse ? Parce que les lois suisses sur la confidentialité sont parmi les plus strictes au monde, bien au-delà du RGPD européen. Google peut être obligé de transférer vos données au gouvernement américain via le CLOUD Act ou le Patriot Act.
Pour aller plus loin
Microsoft avoue enfin : « Non, je ne peux pas garantir » la protection des données européennes
Proton ? Impossible sans décision judiciaire suisse, et même dans ce cas, ils ne peuvent donner que des métadonnées puisque le contenu est chiffré.
Concrètement, Proton propose Proton Mail pour les e-mails, Proton Drive pour le cloud, Proton Calendar pour l’agenda, Proton VPN pour se planquer en ligne, Proton Pass pour gérer ses mots de passe, et même Proton Wallet pour gérer du Bitcoin de manière privée. Bref, un Google alternatif qui ne vend pas votre vie privée aux annonceurs.
La différence fondamentale avec Google ? Google lit vos emails, scanne vos fichiers Drive, analyse vos photos pour vous afficher des pubs ciblées et entraîner ses modèles d’IA.
Proton ne peut même pas lire vos e-mails, techniquement impossible. Le chiffrement s’effectue sur votre appareil avant l’envoi, et seul le destinataire possède la clé pour déchiffrer. Proton lui-même ne possède pas cette clé. Ça change absolument tout.
Les services : tour d’horizon complet
Proton Mail, le cœur du système
Proton Mail, c’est le point d’entrée de l’écosystème. L’interface est sobre, rapide, et surtout dépourvue de toute publicité. Quand vous ouvrez votre boîte de réception, vous voyez vos emails. Point. Pas de bannières sponsorisées, pas de suggestions d’achats basées sur vos conversations privées, pas d’onglet « Promotions » qui cache en réalité des pubs déguisées.
Les emails échangés entre utilisateurs Proton sont automatiquement chiffrés de bout en bout. Vous écrivez à un ami qui utilise aussi Proton ? Le message est protégé par défaut. Mais le vrai coup de génie, c’est la fonction de chiffrement pour les destinataires externes. Vous envoyez un email à quelqu’un sur Gmail ? Vous pouvez activer un mot de passe temporaire. Votre destinataire reçoit un lien, entre le mot de passe que vous lui avez communiqué par un autre canal sécurisé, et peut lire le message dans un environnement chiffré. Le contenu du mail ne transite jamais en clair sur les serveurs de Google.

Bonus vraiment malin : l’autodestruction des messages. Vous pouvez programmer la suppression automatique d’un email après un certain délai. Pratique pour partager des infos sensibles sans laisser de traces permanentes. Genre Mission Impossible, sauf que ça marche vraiment. J’utilise ça régulièrement pour envoyer des documents financiers à mon comptable. Après 48h, le message disparaît automatiquement de nos deux boîtes.

Proton Mail bloque aussi automatiquement les trackers invisibles cachés dans les emails. Ces petits pixels espions qui signalent à l’expéditeur que vous avez ouvert son message, à quelle heure, sur quel appareil, combien de fois. Gmail les laisse passer tranquillement. Proton les détruit avant même qu’ils ne chargent. Dans l’interface, un petit bouclier vous indique combien de trackers ont été bloqués dans chaque email. Parfois, un simple e-mail marketing en contient une dizaine.
Proton Drive, le cloud qui respecte vos fichiers
Proton Drive, c’est le stockage cloud chiffré. L’alternative à Google Drive. Tous vos fichiers sont chiffrés localement sur votre appareil avant d’être envoyés sur les serveurs. Résultat : Proton ne voit littéralement rien de ce que vous stockez. Même les noms de fichiers et de dossiers sont chiffrés. Comparez ça à Google Drive qui scanne vos fichiers pour analyser leur contenu, détecter automatiquement les visages dans vos photos, extraire du texte de vos documents PDF, et croiser tout ça avec vos habitudes de navigation pour affiner son profil publicitaire.
Les applications Proton Drive existent pour Windows, Mac, Linux (en bêta stable), iOS et Android. L’interface est claire, sans fioritures. Vous avez un dossier Proton Drive qui se synchronise automatiquement avec le cloud, comme Dropbox ou Google Drive. La différence, c’est que tout est chiffré en temps réel. Quand vous déposez un fichier dans le dossier, il est chiffré sur votre machine, puis envoyé. Personne d’autre que vous ne peut le lire, même si quelqu’un interceptait physiquement les serveurs de Proton.
Le partage de fichiers fonctionne très bien. Vous générez un lien sécurisé, vous pouvez le protéger par mot de passe, définir une date d’expiration, limiter le nombre de téléchargements. Pratique pour envoyer des gros fichiers à des clients ou collaborateurs sans passer par WeTransfer qui conserve vos fichiers pendant des jours sur ses serveurs.

Là où ça coince un peu, c’est la vitesse. Proton Drive est clairement plus lent que Google Drive pour uploader ou télécharger de gros volumes. J’ai testé l’upload de 30 Go de photos : deux fois plus de temps que Goole. La raison ? Le chiffrement local demande des ressources processeur, et les serveurs de Proton sont moins nombreux que ceux de Google qui a des datacenters partout dans le monde. C’est le prix à payer pour la confidentialité.
Proton Calendar, l’agenda sans surveillance
Proton Calendar remplace Google Agenda. Interface propre, synchronisation parfaite avec Proton Mail. Quand vous recevez un email avec une date de réunion, Proton Calendar vous propose automatiquement de l’ajouter. Les événements sont chiffrés de bout en bout. Google Calendar, lui, analyse vos rendez-vous pour vous afficher des pubs ciblées. Vous avez un rendez-vous chez le dentiste ? Google sait que vous avez des problèmes dentaires et peut vendre cette info à des assureurs ou des labos pharmaceutiques. Proton Calendar ne voit rien.
La synchronisation avec l’application native de votre smartphone fonctionne nickel. Vous créez un événement sur votre téléphone, il apparaît instantanément sur le navigateur. Les invitations par email sont gérées proprement. Vous pouvez partager certains calendriers avec d’autres utilisateurs Proton.

Seule limitation : pas de gestion avancée de salles de réunion ou de ressources partagées comme dans Google Workspace. Si vous gérez une entreprise avec des salles de conférence à réserver, Google reste supérieur. Pour un usage perso ou petite équipe, Proton Calendar est largement suffisant.
Proton Pass, le gestionnaire de mots de passe
Proton Pass, c’est leur gestionnaire de mots de passe. J’utilisais Dashlane avant, à quelques euros par mois. J’ai basculé sur Pass et franchement, je n’ai rien perdu. Génération automatique de mots de passe ultra-sécurisés, stockage chiffré, extension navigateur pour Chrome, Firefox, Safari, Edge. Remplissage automatique sur mobile. Authentification biométrique (empreinte digitale, Face ID). Tout ce qu’on attend d’un gestionnaire de mot depasse moderne.
Le vrai bonus, c’est l’intégration avec les alias emails. Quand vous créez un compte sur un site web, Proton Pass vous propose automatiquement de générer un alias email jetable. Vous vous inscrivez sur un site louche de deals ou une newsletter bidon ? Vous créez un alias random-site-2847@proton.me.

Si le site revend votre adresse ou vous spamme, vous bloquez simplement l’alias. Votre e-mail principal reste clean. Gmail ne propose absolument rien d’équivalent, à part l’ajout de + et de ., et les solutions tierces comme SimpleLogin coûtent un abonnement supplémentaire. Chez Proton, c’est inclus dans Unlimited.

Autre fonction maligne : le générateur de mots de passe prend en compte les contraintes spécifiques de certains sites (longueur min/max, caractères spéciaux obligatoires, etc.). Ça semble bête, mais c’est ultra pratique.
Pour aller plus loin
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Proton VPN, le bonus
Proton VPN complète le package. Serveurs dans plus de 60 pays, vitesse correcte, politique zéro-log vérifiée par audit indépendant. J

‘utilise principalement le VPN pour deux trucs : regarder du contenu Netflix US depuis la France (oui, ça marche), et me protéger sur les WiFi publics quand je travaille dans un café. Il peut aussi me servir à accéder à certains services géo-bloqués en France, uniquement accessibles en Chine et aux Etats-Unis.
Pour aller plus loin
Proton VPN : est-ce que ce VPN suisse est un incontournable en 2025 ?
La fonction « Secure Core » est intéressante : votre trafic passe par plusieurs serveurs dans des pays ultra-sécurisés (Suisse, Islande, Suède) avant de sortir. Même si quelqu’un compromettait un serveur de sortie, il ne pourrait pas remonter jusqu’à votre IP réelle. Pratique pour les journalistes ou militants dans des pays à risque. Pour monsieur tout-le-monde, c’est peut-être overkill, mais savoir que l’option existe, ça rassure.

La connexion automatique fonctionne bien : dès que vous vous connectez à un Wi-Fi non sécurisé, Proton VPN s’active automatiquement. Zéro réflexion, protection en arrière-plan.
Lumo, l’assistant IA qui ne vend pas vos prompts
Lumo, c’est la réponse de Proton à ChatGPT et Gemini. Mais avec une différence fondamentale : vos conversations restent privées. Vraiment privées.
Quand vous utilisez ChatGPT, chaque prompt que vous tapez part sur les serveurs d’OpenAI. Officiellement, OpenAI jure ne pas utiliser vos conversations pour entraîner ses modèles si vous avez un compte payant. Mais techniquement, ils y ont accès. Pareil avec Gemini de Google. Chaque question, chaque réponse, tout transite par leurs serveurs. Et connaissant Google, difficile de croire qu’ils ne croisent pas ces données avec votre profil publicitaire.

Lumo fonctionne différemment. Toutes vos conversations sont chiffrées de bout en bout. Proton ne peut pas lire ce que vous demandez à Lumo, ni les réponses générées. Techniquement impossible. Vos historiques de chat sont stockés de manière chiffrée, accessibles uniquement par vous. Personne d’autre, même Proton, ne peut y accéder.
Concrètement, Lumo vous servira pour beaucoup de tâches. Rédiger un email professionnel complexe, résumer un long article technique, traduire un texte, expliquer un concept que je ne comprends pas bien, générer des idées de contenu. Exactement les mêmes usages que ChatGPT ou Claude. La différence, c’est que mes prompts ne partent pas alimenter une base de données chez une big tech américaine.

Niveau performance, Lumo est honnête. C’est moins performant que GPT-4 ou Claude Sonnet sur des tâches vraiment complexes (raisonnement logique poussé, code très technique). Mais pour 80 % des usages quotidiens, écriture, reformulation, traduction, résumé, explication de concepts, Lumo fait parfaitement le job.
L’interface est simple. Vous ouvrez Lumo dans votre navigateur ou via l’application Proton. Vous tapez votre question, Lumo répond. Vous pouvez continuer la conversation, Lumo garde le contexte comme ChatGPT. Vous pouvez aussi créer plusieurs fils de conversation distincts pour organiser vos sujets. Les conversations passées sont accessibles dans un historique chiffré.
Petit détail malin : Lumo est open source. Le code est disponible publiquement sur GitHub. Des experts indépendants peuvent vérifier qu’il n’y a pas de backdoor, pas de collecte cachée de données. C’est exactement le contraire de ChatGPT ou Gemini où personne ne sait vraiment ce qui se passe avec vos données côté serveur.
Lumo ne remplace pas totalement ChatGPT pour moi. Pour des tâches vraiment exigeantes, code complexe, raisonnement multi-étapes très poussé, je retourne parfois sur Claude ou GPT-4. Mais pour mes usages quotidiens, rédaction d’emails, résumés, traductions, questions générales, Lumo couvre 80 % de mes besoins.
Le prix : là où ça fait vraiment mal (ou pas)
Proton propose une offre gratuite pour tester. Vous avez 5 Go de stockage partagés entre Mail, Calendar et Drive. Une seule adresse email. Pas de VPN, pas de Pass premium. C’est correct pour découvrir le service, mais ça devient rapidement étriqué. Si vous recevez régulièrement des pièces jointes lourdes ou si vous voulez stocker quelques albums photos, vous explosez les 5 Go en deux mois maximum.
Ensuite, il y a Mail Plus à 3,99 euros par mois avec engagement d’un an, soit environ 48 euros l’année. Vous obtenez 15 Go de stockage, 10 adresses email personnalisées, le support prioritaire, un calendrier illimité. Franchement, c’est limite insultant. Vous payez pour avoir l’équivalent de ce que Gmail offre gratuitement en termes de stockage. La seule différence, c’est le chiffrement. Mais 15 Go, c’est ridicule en 2025. Si vous avez 10 ans d’historique email avec des pièces jointes, vous explosez ça en trois mois.
| Critère | Gratuit | Mail Plus | Unlimited ⭐ | Duo | Family |
| Prix/mois (12 mois) | 0€ | 3,99€ | 9,99€ | 14,99€ | ~19,99 € |
| Prix/mois (sans engagement) | 0€ | 4,99€ | 12,99€ | 19,99€ | ~24,99 € |
| Stockage total | 5Go 500 Mo pour Mail | 15 Go | 500 Go | 2 To | 3 To |
| Utilisateurs | 1 | 1 | 1 | 2 | Jusqu’à 6 |
| Adresses email | 1 | 10 | 15 | 30 | Variable |
| Domaines personnalisés | ❌ | 1 | 3 | 3 | 3+ |
| Dossiers/labels/filtres | Limités | Illimités | Illimités | Illimités | Illimités |
| Messages par jour | 150 max | 150 max | Illimité | Illimité | Illimité |
| App desktop Mail | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ | ✅ |
| Proton Calendar | Basique | ✅ | ✅ Complet | ✅ Complet | ✅ Complet |
| Proton Drive | 500 Mo | 15 Go | 500 Go | 2 To | 3 To |
| Proton VPN | ❌ | ❌ | ✅ Illimité (10 connexions) | ✅ Illimité | ✅ Illimité |
| Proton Pass | Basique | Basique | ✅ Premium (alias illimités) | ✅ Premium | ✅ Premium |
| Lumo (assistant IA) | ❌ | ❌ | ✅ Inclus | ✅ Inclus | ✅ Inclus |
| Proton Scribe (IA écriture) | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ |
| Dark Web Monitoring | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ | ✅ |
| Programme Sentinel | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ |
| Support prioritaire | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ |
| Soumission SMTP | ❌ | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ |
L’offre qui a vraiment du sens, c’est Proton Unlimited à 9,99 euros par mois avec engagement annuel, soit 120 euros l’année.
Là, vous avez 500 Go de stockage partagés entre Mail et Drive. C’est confortable. 15 adresses email personnalisées. Le VPN illimité avec 10 connexions simultanées, ce qui veut dire que vous pouvez protéger tous vos appareils en même temps, plus ceux de votre conjoint si vous partagez l’abonnement. Proton Pass premium avec génération illimitée d’alias emails. Proton Calendar sans limite. Proton Drive avec toutes ses fonctions. Le support prioritaire.
Comparons ça à Google. Google vous offre 15 Go gratuitement, mais avec surveillance, publicités ciblées, et analyse de vos données pour entraîner leurs IA. Si vous voulez plus d’espace, il faut passer à Google One : 100 Go pour 1,99 euro par mois, 200 Go pour 2,99 euros, et 2 To pour 9,99 euros. Donc pour 10 euros par mois, Google vous donne 2 To, mais sans VPN, sans gestionnaire de mots de passe premium, et surtout avec surveillance totale. Proton pour le même prix vous donne 500 Go, mais avec VPN, Pass, et confidentialité absolue.
Si vous ne prenez pas l’engagement annuel, Proton Unlimited monte à 12,99 euros par mois. Ça commence à piquer. C’est 155 euros l’année, soit 35 euros de plus que l’engagement annuel. Mais ça reste moins cher que de payer séparément un VPN type NordVPN à 4 euros par mois, un password manager comme 1Password à 3 euros par mois, et un stockage cloud à 10 euros par mois. Au final, Proton Unlimited en bundle tout ça pour 13 euros mensuels. C’est cohérent.
Il existe aussi Proton Family à 19,99 euros par mois, soit environ 240 euros l’année. Vous avez 3 To de stockage partagé entre 6 utilisateurs maximum. Chaque membre de la famille a son propre compte avec toutes les fonctions Unlimited. Si vous êtes quatre à la maison et que tout le monde veut quitter Google, ça revient à 5 euros par personne par mois. C’est très raisonnable.
Ce qu’on gagne vraiment (et c’est énorme)
La confidentialité, enfin réelle
Google lit vos emails. Ce n’est pas une théorie du complot, c’est leur modèle économique. Ils scannent le contenu pour cibler leurs publicités, entraîner leurs modèles d’IA, analyser vos comportements d’achat. Vous recevez un email de votre banque mentionnant un prêt immobilier ? Quelques heures plus tard, vous verrez des pubs pour des assurances habitation et des comparateurs de crédits. Ce n’est pas un hasard.
Avec Proton Mail, le chiffrement de bout en bout empêche quiconque, y compris Proton lui-même, d’accéder au contenu de vos messages. Le chiffrement s’effectue sur votre appareil avant l’envoi. Même si un gouvernement exigeait l’ouverture physique des serveurs de Proton, il ne trouverait que du charabia chiffré impossible à déchiffrer sans votre clé privée, qui elle, ne quitte jamais votre appareil.

Proton bloque aussi automatiquement tous les trackers cachés dans les emails. Ces pixels invisibles de 1×1 pixel que les marketeurs insèrent dans leurs messages pour savoir si vous avez ouvert l’email, à quelle heure, sur quel appareil, combien de fois, depuis quelle localisation approximative. Gmail les laisse tranquillement s’exécuter. Proton les détruit avant même qu’ils ne chargent. Dans l’interface, un petit badge vous indique combien de trackers ont été bloqués dans chaque email. J’ai vu des simples newsletters marketing en contenir 8 ou 10.
Les alias emails illimités, une révolution
Avec Proton Pass et l’abonnement Unlimited, vous pouvez générer des alias emails à l’infini. Concrètement, ça change votre rapport à internet. Vous vous inscrivez sur un site e-commerce que vous connaissez mal ? Vous créez un alias site-suspect-2847@proton.me via l’extension Proton Pass. Le site pense que c’est votre vraie adresse email. Tous les messages envoyés à cet alias arrivent dans votre boîte Proton principale, mais vous gardez le contrôle total.
Si le site revend votre adresse à des spammeurs, ou si vous commencez à recevoir trop de mails marketing, vous bloquez simplement l’alias. En un clic. Tous les futurs emails envoyés à cet alias sont automatiquement rejetés. Le site ne sait même pas que vous avez coupé la communication. Votre adresse email principale reste immaculée.
J’utilise cette fonction massivement depuis trois mois. J’ai créé un alias différent pour chaque site sur lequel je me suis inscrit. Résultat : je sais exactement qui me spamme, qui a revendu mon adresse, qui respecte mes choix. Et quand je veux faire le ménage, je supprime les alias devenus inutiles. Gmail ne propose strictement rien d’équivalent, et les solutions tierces comme SimpleLogin coûtent un abonnement supplémentaire de 30 dollars par an.
Des applications natives partout, enfin
Contrairement à Gmail qui vous oblige à passer par le navigateur web ou des clients tiers non officiels comme Thunderbird ou Apple Mail (avec une configuration parfois galère), Proton propose des applications natives officielles pour Windows, Mac, Linux, iOS et Android. L’interface est cohérente sur toutes les plateformes. Les notifications fonctionnent de manière fiable. La synchronisation est instantanée.

Sur Mac, l’application Proton Mail s’intègre parfaitement avec le système de notifications. Je reçois une alerte dès qu’un nouveau message arrive, même si l’application n’est pas ouverte. Sur Windows, pareil. Sur Linux, l’application est encore en bêta mais fonctionne déjà très bien. Sur mobile, les apps iOS et Android sont rapides, fluides, et proposent toutes les fonctions essentielles : rédaction, réponse, transfert, gestion des dossiers et labels, recherche performante.
Migration ultra-simple depuis Gmail
Proton propose un outil de migration automatique qui importe en quelques clics vos emails Gmail, vos contacts Google Contacts, et vos événements Google Calendar. Pas besoin de compétences techniques. Vous connectez votre compte Google, vous autorisez l’accès, et Proton aspire tout en arrière-plan. L’importation s’est faite pendant la nuit pour mes 30 Go d’emails accumulés sur 15 ans. Le lendemain matin, tout était dans Proton, avec la structure de dossiers respectée.

Vous pouvez aussi configurer un transfert automatique : tous les nouveaux emails reçus sur Gmail sont automatiquement redirigés vers Proton. Ça vous laisse le temps de prévenir vos contacts de votre nouvelle adresse, sans perdre aucun message pendant la transition.

Assistant IA local, sans fuite de données
Proton Scribe, l’assistant IA intégré à Proton Mail, tourne directement sur votre appareil. Quand vous l’utilisez pour la première fois, Proton télécharge un modèle de langage de 4 Go sur votre machine. Ensuite, toutes les suggestions, corrections, reformulations se font en local. Aucune donnée n’est envoyée vers un serveur distant.
Comparez ça à Gemini dans Gmail. Chaque fois que vous demandez à Gemini de rédiger un email ou corriger un texte, votre requête part sur les serveurs de Google. Votre prompt, votre brouillon, tout est envoyé et analysé. Google peut théoriquement utiliser ces données pour entraîner ses modèles, même s’ils jurent que non. Avec Proton Scribe, c’est physiquement impossible puisque tout reste sur votre appareil.
Proton Scribe fonctionne correctement. Il peut corriger votre orthographe, reformuler un email trop sec, raccourcir un pavé trop long, ou au contraire développer un message trop bref. C’est moins performant que GPT-4 ou Claude, évidemment. Mais pour un usage email classique, ça fait le job, et surtout, ça respecte votre vie privée.
Zéro publicité, jamais, nulle part
Proton ne diffuse aucune publicité et ne monétise jamais vos données. Leur modèle économique repose uniquement sur les abonnements payants. Pas de sponsors cachés, pas de partenariats douteux avec des data brokers, pas de revente de profils anonymisés à des tiers. Vous payez, vous êtes le client. Point.
Gmail ? Publicités ciblées dans l’onglet Promotions (qui sont en réalité des pubs sponsorisées déguisées en emails normaux), analyse de vos habitudes pour vendre du profiling aux annonceurs, collecte de données pour entraîner des IA vendues ensuite à d’autres entreprises. Vous ne payez rien, donc vous n’êtes pas le client. Vous êtes le produit vendu aux vrais clients de Google : les annonceurs.
Juridiction suisse, hors de portée des US
Proton est basé en Suisse, pays aux lois ultra-strictes sur la confidentialité, bien au-delà du RGPD européen. Les autorités suisses ne peuvent pas exiger l’accès aux données sans mandat judiciaire solide, et même dans ce cas, Proton ne peut fournir que des métadonnées (adresse IP, date de connexion) puisque le contenu des emails et fichiers est chiffré de manière inaccessible, même pour Proton.
Google ? Soumis à la législation américaine. Le Patriot Act et le CLOUD Act permettent au gouvernement US d’exiger l’accès aux données stockées par les entreprises américaines, parfois sans que l’utilisateur ne soit prévenu. Google coopère activement avec la NSA dans le cadre du programme PRISM révélé par Snowden. Si vous êtes journaliste, avocat, médecin, militant, ou simplement quelqu’un qui tient à sa vie privée, cette différence est fondamentale.
Ce qu’on perd (et c’est important de le savoir)
Beaucoup moins d’espace gratuit
Google offre 15 Go gratuits. Proton : 5 Go. Concernant la messagerie Proton Mail, l’espace gratuit de base reste de 500 Mo, extensible jusqu’à 1 Go selon certaines conditions.
Si vous n’avez pas envie ou les moyens de payer, Google est objectivement plus généreux en termes de stockage brut. Mais rappelons-nous ce que signifie « gratuit » chez Google : votre vie privée est le prix. Vos emails, fichiers, photos servent à alimenter leurs algorithmes publicitaires. Gratuit chez Google signifie que vous êtes le produit vendu aux annonceurs.
Si vous êtes étudiant fauché, que vous n’avez pas de données sensibles et que vous vous foutez du tracking publicitaire, Gmail reste l’option la plus économique à court terme. Mais dès que vous avez un salaire et des données privées (déclarations fiscales, documents médicaux, contrats de travail), payer 10 euros par mois pour Proton Unlimited devient un investissement parfaitement raisonnable.
Intégration écosystème Google absente
Google Drive s’intègre de manière transparente avec Docs, Sheets, Slides, Meet, Chat, Gmail, Calendar, Photos, Keep. Tout est interconnecté de manière quasi-magique. Vous recevez un fichier Google Docs dans Gmail ? Vous l’ouvrez directement dans l’interface email. Vous travaillez sur un Sheets partagé ? Tous les collaborateurs voient les modifications en temps réel, avec un historique complet des versions, des commentaires thread par thread, des suggestions acceptées ou rejetées.
Proton Drive manque cruellement de cette fluidité. Il n’y a pas d’éditeur collaboratif avancé. Proton propose un éditeur de documents basique, mais impossible de travailler à plusieurs en simultané avec commentaires et suggestions comme dans Google Docs. Si votre workflow professionnel repose sur une collaboration intensive avec des collègues sur des documents partagés, Google reste largement supérieur.
Proton manque aussi d’intégrations avec les outils tiers populaires comme Slack, Notion, Asana, Trello. Si vous utilisez ces plateformes quotidiennement et que votre productivité repose sur des automatisations entre votre email et ces outils, la transition vers Proton peut être pénible. Il faudra trouver des solutions de contournement, utiliser Zapier pour créer des bridges, ou changer vos habitudes de travail.
Tri automatique moins performant que Gmail
Gmail excelle dans la catégorisation automatique. Dès que vous ouvrez votre boîte, les emails sont triés : Principal pour les messages importants, Réseaux sociaux pour Facebook/LinkedIn/Twitter, Promotions pour les newsletters et offres commerciales. L’IA de Gmail apprend de vos habitudes et affine le tri au fil du temps. C’est rarement parfait, mais dans 90% des cas, ça fonctionne bien.
Proton Mail propose des filtres personnalisables et des labels, mais le tri automatique est beaucoup moins poussé. Il faut configurer soi-même les règles. Par exemple, créer un filtre qui envoie automatiquement tous les emails d’Amazon dans un dossier « Shopping ». Ça prend du temps au départ, et ça demande de la rigueur. Si vous êtes du genre à recevoir 200 emails par jour avec des expéditeurs très variés, la gestion manuelle peut devenir laborieuse.
Proton travaille sur une amélioration de l’IA de tri, mais pour l’instant, il faut accepter de faire un peu plus d’efforts pour organiser sa boîte de réception proprement.
Vitesse de synchronisation Drive vraiment inférieure
Proton Drive est clairement plus lent que Google Drive pour les uploads et downloads de gros volumes. J’ai fait plusieurs tests.
Pourquoi cette différence ? Deux raisons. Premièrement, le chiffrement local. Avant d’envoyer chaque fichier, Proton doit le chiffrer sur votre machine. Ça consomme des ressources processeur et ça ralentit l’upload. Google Drive ne chiffre rien localement, il envoie directement les fichiers en clair. Deuxièmement, Google possède des datacenters partout dans le monde avec une infrastructure réseau colossale. Proton est une petite entreprise avec beaucoup moins de serveurs. Forcément, la bande passante est plus limitée.
Pour un usage quotidien avec des fichiers de taille raisonnable (quelques Mo, quelques dizaines de Mo), la différence est imperceptible. Mais si vous devez régulièrement transférer plusieurs dizaines ou centaines de Go, préparez-vous à attendre. C’est le prix à payer pour la confidentialité.
Lecture vidéo limitée dans le navigateur
Proton Drive limite la lecture vidéo en streaming dans le navigateur à 100 Mo. Si votre fichier vidéo dépasse ce seuil, impossible de le lire directement en ligne. Il faut d’abord le télécharger sur votre appareil. Google Drive, lui, lit n’importe quelle vidéo directement dans le navigateur, quelle que soit sa taille. Vous pouvez même passer d’un point à un autre du fichier sans avoir à télécharger l’intégralité.
Cette limitation peut être frustrante si vous stockez beaucoup de vidéos de famille ou de projets vidéo. La raison technique est probablement liée au chiffrement : pour lire une vidéo en streaming, Proton devrait déchiffrer le flux en temps réel, ce qui est complexe et gourmand en ressources serveur. Ils ont choisi de limiter à 100 Mo pour des raisons de performance.
Pas de client Linux stable pour Drive
Le client Proton Drive pour Linux existe, mais il est encore officiellement en bêta. Ça fonctionne, j’ai testé sur Ubuntu 24.04 et ça tourne sans gros bugs. Mais c’est moins stable que les versions Windows et Mac. Quelques utilisateurs rapportent des crashs occasionnels, des problèmes de synchronisation qui se bloquent, ou des fichiers qui ne s’uploadent pas correctement.
Si vous êtes sous Linux et que vous comptez sur Proton Drive pour sauvegarder en continu des dizaines de Go de données critiques, mieux vaut attendre la version stable définitive ou avoir un plan B (backup local sur disque externe). Pour Windows et Mac, par contre, les clients sont parfaitement stables.
Collaboration en temps réel inexistante
Google Docs permet l’édition collaborative en temps réel avec plusieurs dizaines de personnes simultanément. Vous voyez le curseur de vos collègues bouger, les modifications apparaissent instantanément, vous pouvez commenter une phrase spécifique, suggérer une correction qui sera acceptée ou refusée par l’auteur, consulter l’historique complet des versions minute par minute.
Proton Drive propose un éditeur de documents en ligne, Proton Docs, mais c’est vraiment basique. Vous pouvez rédiger un texte, le mettre en forme simplement (gras, italique, titres). Mais impossible de collaborer en temps réel. Si vous partagez un document avec un collègue, vous devez bosser à tour de rôle. Lui modifie, sauvegarde, ferme le doc, puis vous l’ouvrez et modifiez à votre tour. On est revenus dix ans en arrière.
Si votre travail repose sur une collaboration intensive avec des équipes distantes sur des documents partagés, Google Workspace reste infiniment supérieur. Proton Drive convient pour du stockage personnel ou des partages ponctuels de fichiers finalisés, mais pas pour du travail collaboratif fluide.
Lumo moins performant que GPT-4 sur les tâches complexes
Lumo n’égale pas ChatGPT ou Claude sur les tâches vraiment lourdes. Raisonnement logique multi-étapes, code complexe, analyse approfondie de documents techniques, Lumo montre ses limites. Il reste correct, mais clairement en-dessous des meilleurs modèles propriétaires.
Si vous êtes développeur et que vous comptez sur l’IA pour débugger du code complexe ou générer des architectures logicielles sophistiquées, Lumo ne remplacera pas GPT-4 ou Claude Code. Vous devrez parfois retourner sur les grands modèles pour les tâches les plus pointues.
Mais encore une fois, pour 80 % des usages quotidiens, rédaction, résumé, traduction, explication de concepts, Lumo fait parfaitement le job. Et surtout, il le fait sans surveiller vos prompts.
Adoptez Proton si…
Vous en avez marre d’être le produit vendu aux annonceurs. Vous comprenez que « gratuit » chez Google signifie surveillance publicitaire, et vous préférez payer 10 euros par mois pour reprendre le contrôle de vos données.
Vous stockez des données sensibles. Déclarations fiscales, documents médicaux, contrats de travail, photos intimes. Tout ce qui ne devrait pas être scanné par une IA ou accessible à un gouvernement étranger via une demande administrative.
Vous vouliez déjà payer un VPN séparément. Si vous envisagiez NordVPN ou ExpressVPN à 4-5 euros par mois, autant prendre Proton Unlimited pour 10 euros qui inclut le VPN plus tout le reste.
Vous cherchez un écosystème complet hors GAFAM. Email, cloud, calendrier, gestionnaire de mots de passe, VPN. Tout au même endroit, sans dépendre de Google, Apple ou Microsoft.
Vous êtes journaliste, avocat, médecin, ou militant. Bref, vous manipulez des informations confidentielles par nature. Le chiffrement de bout en bout n’est pas un luxe, c’est une nécessité déontologique.
Évitez Proton si…
Vous collaborez intensivement sur des documents partagés avec des équipes. Google Docs est imbattable pour l’édition en temps réel à plusieurs, les commentaires, les suggestions. Proton ne propose rien d’équivalent. Si c’est votre usage principal, restez sur Google Workspace.
Vous avez besoin de plus de 500 Go sans payer 20 euros par mois. L’abonnement Unlimited donne 500 Go. Si vous avez besoin de 2 To et que vous êtes seul utilisateur, Google One à 10 euros par mois est plus économique en stockage brut.
Vous dépendez totalement de l’écosystème Google. Gmail, Meet, Chat, Calendar, Drive, Docs, Sheets, Slides, Photos, Keep. Si vous utilisez tous ces outils de manière interconnectée et que votre productivité repose sur cette intégration, quitter Google sera extrêmement compliqué.
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