Bunq Travel : notre retour d’expérience sur la carte bancaire gratuite des voyageurs

N'est pas Revolut qui veut 👀

 

Bunq est une néobanque néerlandaise qui se veut être un véritable couteau suisse bancaire. Nous avons essayé l’offre gratuite, et voici donc notre rapide retour d'expérience sur la Bunq Travel Card.

La carte bancaire Bunq Travel // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Rapide présentation de l’acteur et de ses offres

Créée en 2012 et présente sur le marché français depuis 2018, Bunq est une néobanque néerlandaise qui veut nous “donner la liberté de vivre notre vie selon nos conditions”. Si Bunq est sûrement moins connue que les leaders du marché N26 et Revolut (pour ne citer qu’eux), elle est tout de même présente dans 30 pays européens et possède une licence bancaire depuis fin 2014.

Pour les particuliers, Bunq offre une gamme constituée de 3 offres, chacune accompagnée de leur carte bancaire. Nommée Travel Card, la première de ces offres est la seule proposée gratuitement. C’est cette carte qui fait l’objet de ce retour d’expérience. Comme son nom l’indique, ce dernier ne doit pas être considéré comme un test complet de l’offre Bunq Travel. Il vous fournira cependant assez d’informations pour vous faire un avis sur cette carte.

=

Les deux autres offres, appelées Premium et SuperGreen, demandent respectivement 7,99 euros et 16,99 euros par mois. Elles donnent entre autres accès à de multiples sous-comptes, aux cartes virtuelles, aux virements instantanés, aux transferts TransferWise, à un traitement des factures facilité, à 3 cartes gratuites et à 10 retraits gratuits par mois — eh oui, les retraits d’espèces sont facturés avec la carte Travel.

bunq - La banque de La Liberte

bunq - La banque de La Liberte

L’offre SuperGreen est destinée à celles et ceux qui souhaitent alléger leur empreinte carbone, puisqu’un arbre est planté par tranches de 100 euros dépensés — Bunq travaille avec l’organisme Eden Reforestation Projects. Enfin, un prépaiement de 12 mois à cette offre débloque une jolie carte en métal blanc.

Une inscription digne d’une néobanque

Néobanque oblige, l’inscription à l’une des offres de Bunq est très rapide et se fait depuis l’application mobile. Quelques minutes suffisent, et c’est pendant ce processus que l’utilisateur doit choisir entre les trois offres proposées.

Après avoir fourni les coordonnées et informations classiques, il nous est sans surprise demandé d’envoyer en photo une pièce d’identité — carte d’identité, permis, passeport ou carte de séjour. Pour vérifier votre identité, il faudra par la suite enregistrer une vidéo de quelques secondes en mode selfie.

Il n’est pas possible de se faire livrer la carte dans un pays où Bunq ne propose pas ses services

Enfin pour terminer l’inscription, il faut verser un minimum de 10 euros sur le compte qui représentent le coût de fabrication et d’envoi de la carte. Ce premier versement se fait via rechargement par carte bancaire, appelé également “Top up”.

Il est même possible de personnaliser sa carte en choisissant d’y inscrire quelques lettres au dos, de quoi permettre aux utilisateurs des offres payantes de ne pas se tromper entre leurs différentes cartes Bunq. Cela reste tout de même une option sympathique pour les utilisateurs de l’offre gratuite. Le CVC de la carte n’est pas inscrit sur cette dernière, mais est seulement visible depuis l’application, de quoi limiter la casse en cas de vol. Il est même possible de renouveler le cryptogramme dans l’application.

Un clic suffit à bloquer la carte, de même pour la débloquer

Bonne nouvelle, il est possible d’utiliser la carte via Google Pay avant même de l’avoir reçue par voie postale. Enfin, quelques jours après l’ouverture du compte, il vous faudra renseigner votre numéro d’identification fiscale.

Des bases bancaires solides

Avant toute chose, il est important de comprendre que Bunq est un produit néerlandais, et donc que l’IBAN fourni l’est aussi. Je fais cette précision car malgré la législation, certains employeurs français refusent encore des IBAN non français, même s’ils font partie de l’Espace économique européen — de mon côté, j’ai essuyé un seul refus sur cinq employeurs.

À l’instar de la plupart de ses concurrentes, la carte Bunq Travel permet une mise à jour en temps réel du solde, et par la même occasion la réception de la fameuse notification instantanée pendant le paiement.

Les notifications sont instantanées

Cependant, et c’est chose rare dans le monde des néobanques, la carte Bunq Travel a une tolérance au offline. Comprenez que même si le terminal de paiement n’est pas connecté à Internet, la transaction sera acceptée — dans une limite de 250 euros. Je n’ai par exemple pas eu de problème en payant au péage et à la station essence, même si les bornes dites offline se font de plus en plus rares. Bunq affirme aussi que sa carte Travel est compatible avec les locations de voitures, mais je n’ai pas eu l’occasion de tester cela.

Élément indispensable pour beaucoup, le rechargement par carte (Top up pour les intimes) est disponible, mais pas sans frais. Si ces derniers restent minimes, ils représentent tout de même un frein à l’utilisation — Revolut reste le meilleur pour les rechargements par carte.

Comptez 0,5 % de frais pour des cartes de l’Espace économique européen, 2,5 % pour les autres

Autrement, la carte Bunq Travel propose tout ce que l’on attend d’une néobanque : pas de condition de revenus, compatibilité Google Pay et Apple Pay, absence de frais de tenue de compte, possibilité de bloquer la carte à distance… Attention, si les transactions à l’étranger sont réalisées sans frais (taux de change Mastercard), ce n’est pas le cas pour les retraits au distributeur : comptez 99 centimes par action, que cela soit à l’étranger ou dans l’Union européenne.

Pas de problèmes pour mes paiements réalisés ici en Australie

Bref, avec son offre Travel Card, Bunq propose des bases solides pour les voyageurs, avec des paiements au taux de change actuel par exemple. L’existence de frais pour les retraits au distributeur reste cependant problématique, là où les offres gratuites des concurrents proposent dans le pire des cas quelques retraits gratuits par mois en zone Euro — on pense ici à N26.

Une application inutilement chargée

Les premiers instants sur l’application sont quelque peu déstabilisants. L’approche de Bunq est très différente de celles des autres acteurs. Le concept de gamification visant à rendre l’expérience ludique est très présent : l’onglet principal affiche par exemple des logos avec le total d’argent et de temps économisés grâce à Bunq, ainsi que le total d’arbres plantés — impossible d’en planter avec l’offre gratuite testée ici. Un aperçu des différents sous-comptes et cartes est également affiché dans cet onglet, alors que l’offre Travel ne permet pas d’en ouvrir plus d’un.

Des exemples de gamification

Après plusieurs mois d’utilisation, j’en arrive à la conclusion suivante : en plus de ne pas être très organisée, l’application Bunq a été (trop) pensée pour les offres Premium et Métal. Comprenez que ces deux cartes débloquent (entre autres) les fameux sous-comptes, à savoir ce qui fait la véritable force de Bunq. Chaque sous-compte peut être associé à telle ou telle carte Bunq, et les utilisateurs peuvent en ouvrir jusqu’à 25. Une très bonne idée.

En plus de ne pas être très organisée, l’application Bunq a été (trop) pensée pour les offres Premium et Métal

Mieux, chaque sous-compte possède son propre IBAN : il est donc par exemple possible de recevoir ses salaires sur le premier, de paramétrer les prélèvements automatiques sur le deuxième et ainsi de suite. Cela permet une sacrée organisation bancaire, mais cette dernière n’est pas accessible avec l’offre gratuite Travel, et l’application n’en tient pas compte. On aurait préféré tomber directement sur les dernières dépenses du seul sous-compte proposé.

L’onglet principal et l’affichage des dépenses

Aussi, l’application Bunq me procure cette impression de ne pas savoir ce que j’ai le droit de faire ou non. Le bouton en forme d’éclair, présent dans chaque onglet, propose beaucoup d’options, qui sont difficilement compréhensibles, et certaines d’entre elles nous redirigent vers la souscription d’une offre payante. Tout est mélangé, et on ne sait jamais où trouver ce que l’on cherche. Bref, ce n’est pas clair.

Voici un exemple concret pour illustrer mes propos : Revolut dédie un onglet de son application pour mettre en avant ses deux cartes payantes, en y expliquant les avantages et les différences entre les offres. Chez Bunq, il faut se rendre dans les sous-paramètres d’un certain onglet pour trouver un semblant d’explication.

Exemples d’options proposées dans l’application

C’est dommage, car Bunq est une néobanque qui écoute beaucoup sa communauté, et qui propose de belles idées introuvables ailleurs. Je pense ici à l’assistant de voyage qui donne des informations sur la monnaie locale et qui confirme si la carte Bunq fonctionnera dans ce pays. Soulignons également la présence d’un onglet dédié au scan des reçus et des factures et un autre aux statistiques de dépenses. Aussi, il est possible de créer des “Groupes Slice”, dans lesquels les paiements de votre groupe d’amis sont catégorisés, histoire de savoir qui doit de l’argent à qui — cela évite de passer par le fameux Tricount.

L’assistant de voyage et l’onglet statistiques

Notre avis sur l’offre Bunq Travel

L’offre Bunq Travel a tout ce qu’il faut pour les voyageurs : pas de frais de tenue de compte, pas de frais à l’étranger, compatibilité Google Pay et Apple Pay, et surtout une tolérance au offline — fonctionnalité qu’il est important de souligner, car très rare sur des cartes de ce type. Attention tout de même aux légers frais appliqués lors des retraits d’espèces. De même, aucune assurance n’est offerte avec cette carte gratuite.

Si les utilisateurs des offres Premium et SuperGreen peuvent profiter des excellents sous-comptes et de leurs IBAN respectifs, c’est bien sur l’application que l’offre Bunq Travel pèche. Elle n’est pas facile à prendre en main, et n’a pas du tout été pensée pour les utilisateurs qui ne souhaitent pas souscrire une offre payante.

Ces derniers se retrouvent donc avec un tas d’options mises en avant, mais inaccessibles, et peuvent facilement se perdre dans les sous-menus de chaque onglet. On ne peut pas reprocher à une néobanque gratuite de mettre en avant ses offres payantes… sauf quand elle le fait trop, ce qui est le cas avec Bunq, qui n’est alors tout simplement pas agréable à utiliser au quotidien. Dommage pour une néobanque, dont l’application est justement censée être au cœur de l’offre.

Pour les voyageurs, l’offre Travel Card de Bunq reste évidemment bien plus intéressante que les cartes des banques traditionnelles, mais les offres gratuites de Revolut et N26 proposent des fonctionnalités similaires, le tout avec une application bien mieux pensée et ergonomique.

Bunq est donc plus recommandable pour son offre Premium, qui débloque la grosse majorité des fonctionnalités qui font la force du service — les sous-comptes en particulier. À vous de voir si les 7,99 euros demandés chaque mois en valent le coup. N’hésitez pas non plus à consulter notre comparateur de banques.


Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.