Qualité audio : comment ça marche et comment améliorer le son sur son smartphone

 

Tout le monde écoute de la musique et encore plus facilement depuis l’avènement des services de streaming comme Deezer, Spotify, Apple Music ou encore Qobuz. Pour autant, l’expérience varie pour tout le monde en fonction du matériel dont il dispose, à commencer par le smartphone et le casque/ la paire d’écouteurs utilisé(e). Afin de profiter de votre musique au mieux dans le cadre d’une utilisation nomade, il y a des petites choses à vérifier ou des éléments à changer pour améliorer qualitativement vos musiques. Un confort d’écoute sans avoir à débourser des milles et des cents à portée de tous.

DAC ou pas DAC?

Premièrement, il faut comprendre comment un smartphone est capable de faire sortir du bruit de votre casque. Le téléphone a besoin d’utiliser un DAC (Digital Analog Converter) pour cela. Son but est de convertir les données numériques (les petits 0 et 1 qui se suivent) en flux analogique. Il sert en quelque sorte de pont entre vos sources audio et les notes qui vont sortir de votre casque. Cet élément indispensable se trouve dans tout un tas d’appareils que vous connaissez comme les lecteurs CD. D’ailleurs, vous remarquerez que certaines chaînes hi-fi sont composées de deux blocs (un pour le lecteur, l’autre pour le DAC).

Le son qui sortira de votre smartphone dépendra en partie du DAC qu’il embarque. Des constructeurs font d’importants efforts sur le sujet comme LG qui a notamment équipé son V30 d’un quadruple DAC Sabre ES9218P. Côté logiciel, le constructeur coréen n’a pas hésité à ajouter un égaliseur très personnalisable dans son smartphone. Ce qui permet à aux utilisateurs d’appliquer la teinte qu’ils préfèrent à leurs titres favoris (nous verrons tout ça plus bas lors de la partie sur l’égaliseur).

Le LG V30 embarque un quadruple DAC.

L’idée d’intégrer un DAC haut de gamme est plutôt bonne idée de la part de LG. En effet, certains audiophiles trouvent que la qualité sonore est négligée par la plupart des constructeurs de smartphones. Pour pallier à ce problème, certains n’hésitent pas à rajouter un DAC externe (les produits FiiO par exemple à retrouver sur Amazon) afin d’améliorer le son de leurs smartphones. Ces appareils portables ont cependant des inconvénients : ils fonctionnent sur batterie, pèsent un certain poids et nécessitent des branchements supplémentaires pour fonctionner (smartphone -> DAC externe -> casque/écouteur). Voilà pourquoi une solution comme celle que propose LG est sans doute plus pertinente dans le monde du mobile.

Ça ne tient qu’à un fil

La prise jack commence malheureusement à disparaître petit à petit de nos smartphones. Une nouveauté importante, car en l’absence de celui-ci, le DAC des smartphones ainsi que le DSP (la puce gérant le signal sonore) ont été déplacés dans les écouteurs, les casques USB-C et dans les petits adaptateurs jack vers USB-C fournis avec les nouveaux smartphones qu’on utilise pour brancher un appareil en filaire. Qu’est-ce que cela change ? Et bien qu’à présent, ce seront aux fabricants de ces nouveaux casques/écouteurs de prendre le soin d’en installer.

 

Les audiophiles les plus acharnés vous diront tous qu’un casque filaire de bonne facture sera meilleur que n’importe quel casque Bluetooth. La liaison sans fil compresse en effet le son et l’on perd de facto en qualité. Pour la majorité des utilisateurs, cette transition n’est pas si grave, car il existe aujourd’hui de très bons appareils sans fil compatibles avec l’Apt-X de Qualcomm. Ce codec garantit une restitution sonore au moins digne d’un CD (16 bits / 44 kHz). Des méthodes d’encodage, on en trouve plusieurs comme le SBC, l’AAC d’Apple ou encore le LDAC de Sony qui est la Rolls-Royce dans le genre. Notez que pour que tout cela fonctionne, les puces Bluetooth du smartphone et du casque doivent évidemment être compatibles.

Le Bluetooth 5.0 pour sa part est arrivé en premier lieu sur le Samsung Galaxy S8 avant de progressivement conquérir plusieurs modèles. Cette technologie permet d’envoyer des informations avec un débit plus élevé que le Bluetooth 4.2 ainsi qu’à une plus grande distance. Sur le papier, il est donc possible de profiter de morceaux plus détaillés avec les casques compatibles.

Mais que l’on parle de casques filaires ou de casque sans fil, une chose est sûre : il est important pour l’utilisateur de se diriger vers un appareil avec une signature sonore qui lui plait. Car vous l’aurez sans doute remarqué, certaines marques ont des particularités comme Bose et Sony qui sont connues pour leurs casques avec beaucoup de basses. L’autre élément à ne pas négliger est la puissance de la réduction de bruit active (et même passive). La première à la fâcheuse tendance d’altérer le rendu sonore en plus de déranger certains utilisateurs (la sensation peut être oppressante et même causer des maux de tête si utiliser dans des endroits calmes).

Prenez donc le temps de trouver un casque qui plaira à vos oreilles, que ce soit sans fil ou avec un câble jack.

La source de tous les plaisirs

Jusqu’ici, ce dossier apporte des éclairages sur les solutions matérielles. Mais pour les exploiter au mieux, il faut les associer avec les meilleures sources audio possible. Les lossless sont des fichiers numérisés sans pertes d’informations à l’inverse du MP3, qui est un format de compression destructeur. Ce dernier a l’avantage de peser moins lourd, mais se permet en contrepartie d’écraser les fréquences, et donc, d’être moins détaillé.

Les fichiers non compressés profitent ainsi d’un échantillonnage plus grand que les MP3 et sont donc censés offrir une meilleure reconstitution sonore. Les premiers fichiers HD sont ainsi en 16 bits / 44 kHz, ce qui correspond à la qualité du CD. Il est possible de trouver des fichiers encore plus détaillés, allant même au-delà des 24 bits / 96 kHz. C’est ce qu’on appelle des fichiers High Res qui sont identiques à ce qui a pu être enregistré dans le studio d’enregistrement. Ces fichiers sont souvent en FLAC, ALAC (les rares formats compressés, mais non destructeurs) ou même en WAV.

Il y a de nombreux débats sur le réel intérêt de ces fichiers High Res. De nombreuses personnes s’accordent à dire que la qualité CD est amplement suffisante pour apprécier sa musique, car personne ne distinguerait la différence au-delà et que l’oreille humaine est incapable d’entendre les fréquences non-comprises en 20 Hz et 20 000 Hz. Mais avoir un fichier non bridé permettrait néanmoins de profiter d’un son plus naturel, plus ample et d’une scène plus précise. Toujours est-il que qui peut le plus peut le moins. Donc, privilégions les fichiers les plus détaillés aux fichiers compressés quand on le peut.

Si l’idée de récupérer des musiques “à l’ancienne” vous rebute, il existe des services de streaming spécialisé dans le High Res comme Qobuz qui propose moyennant un abonnement à 24,99 euros/ mois d’accéder à des titres en qualité studio. D’autres services comme Deezer proposent même de la qualité CD (à choisir dans les options de l’application). Pour de plus amples informations, nous vous invitons à regarder notre guide des meilleurs services de streaming et pouvoir ensuite comparer les offres.

Sur Qobuz, il est possible de récupérer des albums en qualité studio (24 bits / 192 kHz)

Permettons-nous ici une petite parenthèse : malgré toutes les choses énoncées en amont, il est important de souligner que le rendu final d’un album dépend énormément du mastering et du mixage final. Vous pouvez d’ailleurs vous amuser à comparer les sonorités différentes entre des albums originaux et des remastered (au hasard, ceux de Pink Floyd ou encore de Led Zeppelin). Certains albums seront donc beaucoup plus surprenants et maîtrisés quand d’autres seront juste saturés. Je vous invite chaudement à écouter l’album Thriller de Michael Jackson en 24 bits / 192 kHz, notamment disponible chez Qobuz, pour vous faire une idée de ce qu’est un bon album. Fin de la parenthèse.

Il faut ajuster le tir

Les smartphones permettent de télécharger des applications, et notamment des égaliseurs. Ces logiciels donnent accès à une table de mixage virtuelle ainsi qu’à tout un tas d’effets (rock, metal, extra bass, folk et j’en passe). Ils permettent d’ajuster le son en fonction de ses goûts et de combler certaines lacunes des casques. On trouve par exemple, sur le Google Play Store, l’application Equalizer FX,. Celle-ci est sobre et complète fonctionnant avec certains services de streaming. Les personnes cherchant un lecteur audio avec énormément d’options pourront se tourner vers Poweramp. Il a la particularité d’accepter les FLAC et d’avoir quelques fonctionnalités sympathiques (fondu sonore, téléchargement automatique des pochettes, ajouts des paroles…).

Égaliseur - Equalizer FX

Égaliseur - Equalizer FX

Poweramp Music Player

Poweramp Music Player

Il existe évidemment d’innombrables solutions alternatives, mais la rédaction de FrAndroid vous suggère ces deux-là.

Quand la musique est bonne

Les solutions logicielles peuvent améliorer le rendu sonore de vos musiques, mais elles ne pourront en aucun cas faire des miracles si la partie matérielle ne suit pas. Il est donc important d’investir un tant soit peu dans un bon casque audio et d’utiliser des morceaux de bonne qualité. Avoir une médiathèque en qualité CD semble à la portée de tout le monde aujourd’hui, surtout avec la démocratisation des offres des plateformes de streaming.

Et pour celles et ceux qui souhaitent passer au niveau supérieur, elles devront se tourner vers des baladeurs audiophiles (nous avions testé le Pioner XP-100R dans nos colonnes) ou vers des installations Hi Fi sédentaires. Et surtout, ne ratez jamais une chance d’explorer de nouveaux horizons musicaux. Parce que quand la musique est bonne…


Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.


Téléchargez notre application Android et iOS ! Vous pourrez y lire nos articles, dossiers, et regarder nos dernières vidéos YouTube.