L’Europe veut rattraper son retard sur le marché des semi-conducteurs et le prouve avec ce gros chèque

 
En ce mois de juillet, plusieurs appels à projet ont été lancés par l’entreprise de semi-conducteurs de l’Union européenne. S’inscrivant dans le Chips Act entré en vigueur l’année dernière, ils visent à renforcer les parts de marché en Europe sur les semi-conducteurs.
Source : Laura Ockel – Unsplash

325 millions d’euros : c’est le montant des derniers appels à projet lancés par Chips JU, entreprise spécialisée dans les semi-conducteurs lancée par l’Union européenne. Au total, ce sont plusieurs centaines de millions d’euros qui vont être investis pour faire progresser l’Europe sur le marché des semi-conducteurs.

325 millions d’euros pour investir partout dans les semi-conducteurs

Le 4 juillet dernier, Chips JU annonçait dans un communiqué lancer de nouveaux appels à projet : « un appel pour les centres de compétence et une action de coordination et de soutien (CSA) pour soutenir le réseau européen des centres de compétences spécialisés dans les semi-conducteurs. » 325 millions d’euros sont prévus pour financer ces projets : un investissement qui sera complété par les États participants, précise L’Usine Digitale.

Source : Santi sur Flickr

Les centres de compétences seront cofinancés par l’Union européenne ainsi que par les États participants. Ils doivent permettre aux entreprises « d’améliorer leurs capacités de conception et développer leurs compétences » via un accès à de l’expertise technique et à de l’expérimentation. C’est également dans ces centres que ces sociétés pourront chercher des investisseurs. Des centres qui permettront aussi d’utiliser des lignes pilotes et des plateformes de conception de puces européennes.

C’est d’ailleurs ce mois-ci que Chips JU devrait ouvrir un autre appel pour lancer une ligne pilote de circuits intégrés photoniques, pour un montant de 180 millions d’euros. Ce type de semi-conducteurs utilise en fait la lumière pour transmettre de l’information plus rapidement tout en consommant moins d’énergie, un peu comme la fibre optique. D’ailleurs, Intel a présenté il y a quelques semaines une première puce d’interconnexion optique photonique intégrée (OCI). Une puce hybride qui allie puces électroniques et signaux optiques. Chips JU prévoit en plus de cela un appel pour ladite plateforme de conception en août, avec 25 millions d’euros à investir.

La stratégie de l’Union européenne avec son Chips Act

En septembre dernier est entré en vigueur le Chips Act, un règlement européen qui vise à renforcer « la souveraineté technologique, la compétitivité et la résilience de l’Europe et contribuera aux transitions numériques et écologiques », décrit la Commission européenne. L’objectif pour l’Union européenne est de passer de 10 à 20 % de parts mondiales sur le marché des semi-conducteurs. Cela demande de faire concevoir ces puces sur le Vieux Continent mais aussi de les produire ici, avec les personnes qualifiées pour cela. L’objectif est avant tout de rendre les entreprises européennes moins dépendantes du marché asiatique, notamment taïwanais, qui doit faire face aux tremblements de terre, mais surtout à l’ingérence chinoise. D’autant plus que TSMC, le plus grand fondeur du monde, avait refusé d’implanter une usine en Europe.

drapeau européen
Source : Christian Lue / Unsplash

C’est dans ce cadre que l’Union européenne a fondé Chips JU, une entreprise européenne spécialisée dans les semi-conducteurs. Elle est composée de la Commission européenne, des 27 États membres, de la Norvège, de l’Islande ainsi que de trois associations de recherche. Une alliance de public et de privé qui va disposer d’un budget de 11 milliards d’euros d’ici 2030, pour aider à la conception, l’industrialisation et la commercialisation de puces européennes.


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