Victoire des artistes face aux générateurs d’images : pourquoi il s’agit d’un tournant décisif pour l’IA

 
Aux États-Unis, un procès oppose des entreprises d’IA génératives d’images comme Stable Diffusion à des artistes. En cause, le respect des droits d’auteurs que les artistes accusent ces générateurs d’avoir brisé.
« Un perroquet stochastique, design plat, art vectoriel » généré par Stable Diffusion XL // Source : StableAI

Aux États-Unis, des artistes se battent pour faire valoir leurs droits. Plusieurs milliers d’images se sont vues être utilisées sans autorisations ni rémunérations par des générateurs d’images par intelligence artificielle telle que Stable Diffusion. La justice américaine semble aujourd’hui se positionner en faveur des artistes.

Une plainte recevable

On apprend dans The Hollywood Reporter que le juge du tribunal de district des États-Unis pour le district nord de la Californie William Orrick a jugé recevable la plainte des artistes pour violation de droits d’auteur et de marques déposées.

Il a constaté que Stable Diffusion, l’outil d’intelligence artificielle de Stability qui peut créer des « construit dans une large mesure sur des œuvres protégées par le droit d’auteur ».

À la tête de ces artistes, on retrouve Karla Ortiz qui a travaillé sur des projets comme Black Panther ou encore Avengers : Infinity War qui a vu son travail servir de modèle pour entraîner ces modèles d’IA et ça n’est pas la seule.

Les entreprises IA utilisent ce qu’on appelle des LLM (Large Language Model) qui aspirent des quantités de données astronomiques pour alimenter leurs IA, faisant parfois fi de la propriété intellectuelle.

Plus de 4700 artistes pillées

Ici, le procès se focalise sur la base de données LAION, une base de données allemande open source qui aurait servi à alimenter Stable Diffusion, mais aussi Midjourney ou encore DeviantArt.

Sur Discord, le directeur de Midjourney, David Holz indique son IA peut reproduire le travail de près de 4700 artistes. Du côté de Stability (l’entreprise derrière Stable Diffusion), Prem Akkaraju, directeur général de Stability, a déclaré que la société avait téléchargé des tonnes d’images sur « Internet » et les avait compressées de sorte à pouvoir les « recréer ».

L’industrie artistique semble se mobiliser de toutes parts pour empêcher les entreprises IA de produire des images ou encore de la musique sans rémunérer les personnes ayant travaillé sur les contenus utilisés.

Le procès suit pour le moment son cours, les avocats des artistes devant maintenant apporter plus d’informations sur la manière dont les œuvres des plaignants sont utilisés par les modèles IA.


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