Les voitures thermiques seront bien interdites en 2035, mais cela ne sera pas aussi radical que prévu

 

L'Union Européenne a bien acté l'interdiction de la vente de voitures thermiques. Mais des accords ont tout de même été trouvés avec les constructeurs afin que la transition se fasse plus en douceur que prévue.

Volkswagen Passat
La Volkswagen Passat thermique pour illustration

Cela faisait un petit moment que l’on entendait parler. Mais ce n’est qu’en juin dernier que la Commission européenne a officiellement voté en faveur de l’interdiction de la vente des voitures thermiques à partir de 2035. Une mesure déjà actée par le Parlement européen quelques jours plus tôt. Mais rien n’avait encore été vraiment acté, puisque la mesure devait repasser devant le Parlement. C’est désormais chose faite.

Une interdiction actée

Comme le confirme l’agence de presse Reuters, il ne sera donc plus possible de vendre des voitures essence et diesel en Europe à partir de 2035. Un accord, signé par l’ensemble des États-membres a donc été trouvé, actant cette décision, qui concernera donc tous les constructeurs, qui devront devenir 100 % électriques au 1er janvier 2035.

Néanmoins, et comme le rappelle Automotive News, il existe tout de même une exception pour les constructeur de niche comme Lamborghini, qui vendent moins de 10 000 véhicules par an. Ces derniers ont alors un an de plus pour se conformer à cette nouvelle obligation. Les marques vendant moins de 1 000 voitures par an comme Bugatti ou Koenigsegg ne sont pas du tout concernées par ces échéances.

Objectif de réduction de CO2, par rapport au niveau de 2021

Mais contrairement à ce que nous pourrions penser, cette bascule ne se fera pas du jour au lendemain. En effet, il y aura d’abord une première étape en 2030, où l’industrie automobile devra avoir réduit de 55 % ses émissions de CO2 pour les voitures neuves et de 50 % pour les utilitaires. Cinq ans plus tard, l’objectif sera alors fixé à 100 %, ce qui signifie tout simplement que tous les véhicules immatriculés seront électriques.

L’accord contient aussi une clause de réexamen en 2026. Celle-ci permettra notamment de faire évoluer les mesures en fonction des progrès réalisés et de la situation globale. Ce sera également l’occasion de statuer sur le sort des véhicules hybrides rechargeables, encore aujourd’hui valorisés par le bonus écologique. À cette date, la Commission devra également évaluer sur ces objectifs garantissent « une transition viable et socialement équitable« .

Quelques compromis

Néanmoins, les objectifs fixés par l’Union Européenne pourraient finalement ne pas être aussi stricts que prévu, alors que des accords ont été trouvés avec les constructeurs automobiles. Comme l’explique Numerama, il se pourrait par exemple que les carburants alternatifs ne soient finalement pas interdits après 2035, alors qu’une proposition concernant leur immatriculation après cette échéance sera présentée par la Commission.

ll concernera alors uniquement les carburants neutre en CO2, sur lesquels travaillent par exemple Porsche et Lamborghini. Selon un message publié sur LinkedIn par Pascal Canfin, député européen et président de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, ce compromis « permettait de stabiliser le soutien de l’Allemagne sur cet accord« .

Un droit de polluer pour les constructeurs qui jouent le jeu ?

Par ailleurs, l’Union Européenne va aussi faire une petite fleur aux constructeurs, comme l’explique le Conseil européen sur son site. Ce dernier précise que « si un constructeur respecte certains critères de vente de véhicules à émissions nulles et faibles, il peut être récompensé par des objectifs de CO2 moins stricts« .

Concrètement, chaque marque est soumise à des objectifs d’émission moyen de CO2, qui tournent autour de 95 g/km, mais qui varie légèrement selon les marques. Si ceux-ci ne sont pas respectés, chaque constructeur doit alors payer une amende équivalent à 95 euros par gramme par km de CO2 supplémentaire et par voiture vendue. En clair, si une marque vend suffisamment de voitures électriques, elle aura alors le droit de vendre un peu plus de véhicules thermiques également.

Les principaux acteurs de l’industrie automobile demandent également le retardement, voire la suppression de la norme Euro 7, qui nécessite de lourds investissements jugés peu utiles. En effet, le moteur thermique étant voué à disparaître, il semble peu pertinent pour les constructeurs de dépenser trop pour en créer des moins polluants pour seulement quelques années. Cette norme devrait arriver en 2025 ou 2026. Il se pourrait qu’elle soit alors moins stricte que prévu, mais il faudra patienter encore quelques semaines avant d’en savoir plus.

Enfin, dernière nouveauté appréciable pour le consommateur : l’Europe compte mettre en place, d’ici 2025, une méthodologie pour calculer l’analyse du cycle de vie d’une voiture neuve. En d’autres termes, cela permettra de prendre en compte les gaz à effet de serre aussi bien lors des phases de roulage, mais aussi de fabrication. De quoi démontrer une fois de plus qu’une voiture électrique pollue moins qu’une voiture thermique, même en prenant en compte la phase de fabrication de sa batterie.


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