« Nous avons encore beaucoup de travail à faire » : Microsoft admet que Windows 11 est un chantier

 
Le patron de Windows vient de se prendre un mur de critiques. Sa réaction ? Désactiver les commentaires, puis revenir avec des excuses. Pendant ce temps, l’Explorateur de fichiers rame, le Gestionnaire des tâches fuit de la RAM, et les mises à jour de sécurité refusent de s’installer.
Pavan Davuluri, Directeur de Windows chez Microsoft

Le 10 novembre, Pavan Davuluri (directeur de Windows chez Microsoft) décide de partager sa vision avec le monde : « Windows évolue vers un système d’exploitation agentiel qui connecte les appareils, le cloud et l’IA ». Un système d’exploitation agentiel.

La réaction ne s’est pas fait attendre. Des centaines d’utilisateurs furieux ont débarqué dans les commentaires pour lui expliquer, avec plus ou moins de diplomatie, que son OS agentiel, ils s’en fichent complètement. Ce qu’ils veulent ? Un Windows qui ne plante pas toutes les cinq minutes.

Face au déluge de critiques, Pavan Davuluri a fait ce que tout bon responsable fait dans ces situations : il a désactivé les commentaires.

Pendant qu’il fantasme sur sa « productivité intelligente grâce à l’IA », les utilisateurs galèrent avec une recherche de fichiers ralentie par la dernière mise à jour, des mises à jour de sécurité qui refusent de s’installer à cause de bugs ESU, et une fuite mémoire dans le Gestionnaire des tâches.

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Le mea culpa forcé et tardif

Quelques jours après avoir coupé le micro à sa communauté, Pavan Davuluri est revenu avec un message d’apaisement. Il promet qu’il écoute les retours, qu’il lit les commentaires, que Microsoft prend les développeurs au sérieux. Citation : « Nous savons que nous avons encore beaucoup de travail devant nous. ».

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Le problème, c’est qu’on entend ces promesses depuis des années. Windows 11 était déjà critiqué dès son lancement en 2021 pour ses exigences matérielles (le fameux TPM 2.0 qui a laissé des millions de PC sur le carreau) et ses fonctionnalités supprimées. Trois ans plus tard, la situation ne s’est pas vraiment améliorée.

La barre des tâches de Windows 11 reste moins fiable que celle de Windows 10. On ne peut toujours pas faire un simple glisser-déposer de fichier sur une icône d’application. On ne peut toujours pas la déplacer où on veut sur l’écran. Des fonctions basiques que Windows 10 savait faire en 2015. Il y a dix ans.

Pavan Davuluri parle de recueillir des retours via leurs « systèmes de retour produit ». Mais apparemment, lire les forums, écouter la communauté Windows Insider qui remonte ces problèmes depuis des années, ça ne suffit pas.

L’obsession IA qui aveugle Microsoft

Microsoft investit des milliards dans l’IA via son partenariat avec OpenAI. Copilot s’invite désormais dans absolument tous leurs produits, que vous le vouliez ou non. La stratégie est compréhensible sur le papier : des concurrents comme Perplexity, Claude et OpenAI promettent leurs propres « systèmes d’exploitation à base d’agents » (encore cette terminologie insupportable), et Microsoft ne veut pas se faire distancer.

Sauf que pendant ce temps, l’OS de base accumule les dysfonctionnements comme d’autres collectionnent les timbres. Les utilisateurs ne demandent pas un Windows bourré d’IA. Ils demandent un système stable qui ne rame pas pour rien, sans publicité intrusive dans l’OS.

Au lieu de ça, Microsoft a voulu imposer Recall, une fonctionnalité qui capture automatiquement des screenshots de toute votre activité pour que l’IA puisse vous aider à retrouver ce que vous avez fait. Tellement controversée qu’elle a dû être reportée plusieurs fois suite aux critiques.

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Les utilisateurs se sentent infantilisés par cette intégration IA forcée. Windows 11 suggère automatiquement des actions, pousse constamment vers les services Microsoft, retire progressivement le contrôle à l’utilisateur. Pour un OS censé être professionnel et utilisé par des développeurs du monde entier, cela coince.

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Les développeurs, justement, sont particulièrement remontés. Ils reprochent à Windows de devenir de moins en moins adapté à leurs besoins.


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