
La position dominante de Windows sur l’ordinateur personnel est-elle éternelle ?
Depuis les débuts de l’informatique personnelle, le système d’exploitation de Microsoft a réussi à maintenir sa part de marché très élevée de 75 à 80 % selon les périodes. Derrière, Apple à la traîne avec ses 15 % de parts environ, et Linux qui ferme la marche avec les restes à 5 % ou moins.
Mais le passé ne définit pas forcément l’avenir. Si Microsoft a toujours réussi à garder Windows en bonne position, les choses semblent plus que jamais instables au pays de Redmond. En fait, en regardant de plus près, on peut même se dire que Windows n’a jamais été aussi en danger.
Windows n’a plus le monopole du jeu vidéo
Le premier fait majeur, c’est la fin du monopole de Windows sur le jeu vidéo. C’était une réalité pendant des dizaines d’années. Pour jouer sur PC, il fallait obligatoirement tourner sous Windows.
Plus maintenant. Les Mac d’Apple sont de plus en plus pertinents pour jouer, et surtout Valve a fait un travail titanesque pour rendre les jeux vidéo compatibles avec Linux.
Aujourd’hui, et le Steam Deck le prouve, un PC sous Linux peut faire tourner la plupart des jeux vidéo à quelques exceptions près. La Steam Machine, un hybride entre mini PC de bureau et console de jeu devrait enfoncer le clou.
De plus, on se focalise ici sur le monde du jeu PC, mais il est possible de jouer aux jeux vidéo sur console ou depuis le cloud. Windows n’est vraiment plus incontournable.
Travailler sans Windows
Parmi les autres usages majeurs de Windows, il y a évidemment le travail en entreprise. Difficile d’imaginer les grands groupes migrer ailleurs que sous Windows dans un avenir proche.
Les administrations en revanche, échaudées par les fins de supports de Windows, pourraient bien migrer vers d’autres solutions, comme le montrent la ville de Lyon et la Gendarmerie française.


Sortie il y a à peine quelques mois, la Nintendo Switch 2 accompagnée de Mario Kart World s’affiche déjà sous les 389 € grâce au code FRANDROID060 !

Pour le travail à domicile ou chez les indépendants en revanche, de plus en plus d’outils deviennent compatibles avec Linux. Les utilisateurs de Mac peuvent aussi constater que certaines nouveautés arrivent d’abord chez Apple avant d’éventuellement sortir sur Windows.
Surtout, beaucoup d’outils sont désormais disponibles sur le web. Les journalistes de Frandroid travaillent avec Wordpress pour l’édition de texte, Gmail pour le courrier, Slack pour la messagerie et Canva pour la création d’illustration. Que des outils disponibles depuis un navigateur, peu importe le système du PC.
Des concurrents à tout prix
On parle de Mac ou de MacBook, mais Apple continue aujourd’hui d’occuper exclusivement le très haut de gamme du marché.
En moyenne en France, un PC se vend à 500 euros, très loin au-dessus du ticket pour un MacBook : 1099 euros pour le MacBook Air M4 le moins cher de la marque au tarif officiel.

Cela pourrait changer avec l’arrivée attendue d‘un MacBook pas cher, promis largement sous la barre des 999 euros, probablement autour des 700 euros.
Ce n’est pas la seule alternative à Windows. Avec sa Steam Machine, Valve pourrait aussi faire très mal. Si la firme commercialise bien la machine autour des 600 euros, cela en ferait un excellent PC de bureau capable de réaliser des tâches bureautiques et faire tourner des jeux vidéo. Une solution clés en main avec un système connu et des millions d’utilisateurs capable de dépanner sur les forums spécialisés.

Il ne faut pas non plus mettre de côté Google et ses Chromebooks. Chaque amélioration du web et de Linux permet à Google d’avancer ses pions pour rendre sa solution plus crédible. Elle s’intègre très bien à des machines premier prix qui gagnent en force d’année en année.
Les erreurs de Microsoft
Pendant ce temps, Microsoft semble enchainer les décisions discutables autour du développement de Windows. Un ancien développeur de Microsoft a très largement décrié le système.
La firme de Redmond semble intégralement investie dans l’idée de transformer Windows en système dédié à l’IA.
Une orientation annoncée par le patron de Windows Pavan Davuluri qui a été accueilli très négativement par les fans de Windows : « Arrêtez ces absurdités. Personne ne veut cela » peut-on lire dans l’un des premiers commentaires.

Les fans de Windows ont l’habitude de suivre les nouveautés grâce au programme Windows Insider né avec Windows, qui permet de tester certaines fonctions en avant-première. Depuis plusieurs semaines, les responsables du programme ont tous quitté leurs fonctions sans trop d’explications ni d’informations sur leurs remplaçants. Cela laisse imaginer que le programme pourrait terminer dans une voie de garage.
Le départ de Panos Panay, qui supervisait à la fois Windows et les appareils Surface, a laissé le système d’exploitation sans une vision claire sur son avenir. Les produits Surface sont désormais renouvelés sans enthousiasme ni conférence par Microsoft.

Depuis plusieurs mois, les seules nouveautés de Windows semblent concerner l’intégration de Copilot au système de façon plus ou moins profonde. La modernisation du système, l’optimisation des performances ou la correction de problèmes fondamentaux semblent passer au second plan.

En attendant, les développements autour du jeu vidéo chez Microsoft laissent à désirer, la nouvelle version de Windows pour la Xbox Ally ne nous a pas vraiment convaincus.
Autre exemple, l’adaptation de Windows à l’architecture ARM. Ce travail a commencé avec une version de Windows 10 en 2018, et continue encore aujourd’hui. De son côté, Apple a lancé la migration de macOS en 2020 et le travail est sur le point d’être terminé en 2025. La version macOS 26 est la dernière prévue pour les Mac équipés d’une puce Intel x86.
On sait qu’en interne, le moral est loin d’être au beau fixe depuis maintenant trois ans. La situation ne semble pas sur le point de s’améliorer et la firme continue de licencier à intervalle régulier.
Windows n’est pas mort
Tout cela peut paraitre très pessimiste concernant Windows et son avenir. Le marché est énorme, Microsoft a le temps de rectifier le tir et nous ne sommes pas là en train de prédire la mort de Windows à court terme. Ce serait aussi ridicule que prédire la mort d’Apple ou de Nintendo.
Mais entre un Microsoft en déroute, un Windows de moins en moins pertinent et une concurrence féroce, les étoiles semblent s’aligner pour un changement profond du marché du PC.
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