Test de l’Acer PD163Q, un double écran portable pour le double de productivité ?

Écrans PC • 2025

Acer a présenté récemment l'Acer PD163Q, un double moniteur portable à glisser dans son sac. Ressemblant à un ordinateur portable en apparence, il en est tout autre. Le produit révèle deux écrans de 16" en FHD 60 Hz. Cela peut paraître dérisoire en 2025 de la 1080p, mais l'est-ce tant que ça ? La réponse dans ce test.
L'Acer PD163Q déplié
 

Les moniteurs portables ont connu un certain essor ces dernières années, pour permettre une productivité optimale n’importe où. Une tendance qui se place dans la lignée de la multiplication des écrans placés sur nos bureaux, professionnels ou personnels.

Plusieurs options existent pour multiplier les écrans connectés à votre ordinateur portable. Certaines solutions, plutôt destinées aux Mac, consistent en un clip à poser sur son PC portable, qui permet de déployer un ou deux moniteurs sur la gauche et la droite de l’écran principal du laptop.

Mais d’autres constructeurs proposent très simplement des écrans transportables, à brancher en USB-C ou HDMI. C’est le cas de cet écran Acer, qui apporte une configuration à deux écrans au format 16/9, empilés l’un sur l’autre, pour tripler les affichages à votre portée.

Fiche technique

Modèle Acer PD163Q
Écran incurvé Non
Taille de l’écran 15,6 pouces
Facteur de forme 16:9
Définition 1920 x 1080 pixels
Temps de réponse 8 ms
Luminosité maximale 250 cd/m²
Nombre de ports HDMI 1
Hauts-parleurs intégrés Oui
USB Oui
Poids 1,55 kg
Longueur 35,58 cm
Fiche produit

Cet écran a été prêté par Acer dans le cadre de ce test.

Design, disgracieux mais pratique

En introduction, nous évoquions que cet écran ressemble à un ordinateur portable lorsqu’il est replié. En l’occurrence, c’est plutôt un ordinateur portable des années 2010 qu’un laptop ultrafin de notre époque. Franchement, l’épaisseur du produit est imposante, de l’ordre de 2,5 cm. Il prendra ainsi de la place, qu’il soit transporté ou posé sur un bureau.

L’Acer PD163Q ressemble vraiment à un PC portable, mais plus épais // Source : Maximilien Herr

Au-delà de cette épaisseur, ce qui compte aussi, c’est son design une fois déplié. C’est là que l’aspect pratique du produit prend tout son sens. Les configurations de cet écran portable sont multiples. L’utilisation standard consiste à le placer comme une tour, en superposant les deux écrans. C’est l’usage le plus évident selon moi. On se rapproche de ce que l’on peut avoir sur un bureau. Un second usage consiste à placer ce moniteur portable en format livre avec les deux écrans à la verticale. À part pour expérimenter cet usage une fois, au quotidien, cela s’avère très peu utile.

Les boutons d’interaction de l’Acer PD163Q // Source : Maximilien Herr

Un dernier usage existe, consistant à placer les deux écrans en tente, chacun pointant dans une direction opposée. Cela permet d’afficher pour soi-même et à un interlocuteur la même chose. Pour des réunions, du travail collaboratif ou d’autres situations encore, cette configuration peut s’avérer utile.

Au-delà des usages, encore faut-il brancher l’appareil. On retrouve une connectique relativement correcte. On retrouve de USB-C pour la vidéo et qui fournit aussi l’alimentation selon la connectique de votre laptop. Le cas échéant, un autre USB-C est logé pour alimenter l’appareil. Enfin, un HDMI et une prise casque achèvent la connectique.

La connectique de l’Acer PD163Q // Source : Maximilien Herr

Enfin, concernant le design, j’ajouterai un défaut plutôt regrettable. À l’arrière des écrans, il y a donc un trépied pour maintenir le produit debout. Celui-ci se place par-dessus la connectique quand il est replié. C’est assez dommage, on ne peut pas laisser un câble branché et replier le produit. Parfois, on peut simplement vouloir replier l’écran sans le déplacer. On doit ainsi tout débrancher avant de replier. De cette façon, j’ai failli décapiter un câble USB-C en repliant trop vite le trépied sur un câble encore branché.

Le trépied de l’Acer PD163Q // Source : Maximilien Herr

Qualité d’image, perfectible, mais serait-ce vraiment utile ?

Sur le simple point du ressenti, avant les mesures techniques, ces écrans ne sont pas des plus performants. Ceux-ci affichent une définition datée de 1080p couplé à un taux de rafraîchissement de 60 Hz, c’est limité sur le point de la fiche technique. On aurait une meilleure densité de pixels, surtout en 2025.

Le 120 Hz aurait pu être un plus honnêtement, surtout pour le confort visuel. J’ai tendance à avoir des écrans à 240, 360, voire 480 Hz devant mes yeux à longueur de journée, donc le retour à 60 fait mal, même pour de la bureautique.

Sans parler de fiche technique, on ressent que l’écran est IPS, avec ses limitations. Les couleurs ne sont pas franchement précises et l’écran n’offre quasiment pas de possibilités de configuration.

S’il existe quelques modes pré-définis, ceux-ci empêchent de modifier la luminosité. Seul le mode standard laisse la liberté de changer la luminosité et le contraste.

Ainsi, cette impression se confirme avec les mesures techniques. La mesure principale, c’est la fidélité des couleurs avec le Delta-E. Clairement, nous sommes ici pas sur un écran très précis. L’objectif est d’avoir un Delta-E sous le seuil de trois en moyenne, et si possible en dessous de 5. Le mode standard s’offre une valeur moyenne à 4.88. C’est au-dessus du seuil de 3, avec de nombreuses couleurs au dessus de 5 (dont le rouge, complètement dans les choux), et comme c’est le seul mode qui permet d’ajuster la luminosité, c’est dommageable.

Un mode s’en sort mieux, c’est le mode Lecture qui descend à 3.88. Cela reste au-dessus du seuil, donc il y aura un écart visible à l’œil nu entre la couleur affichée et la couleur affichée. Cependant, il s’agit davantage d’un écran de travail que de création, on peut donc lui pardonner ces quelques écarts, surtout au vu de son prix.

Pour ce qui est de la température, cet écran arrive presque tout pile à la valeur cible de 6 500 K, 6 478 K pour être précis. Rien à redire là-dessus. Pour ce qui est de la luminosité dont je parlais précédemment, celle-ci est annoncée à 250 cd/m² par Acer. Toutefois, on obtient difficilement 210 cd/m² avec nos tests. Cela reste faible pour un usage mobile, et de facto en extérieur.

Dernière mesure, c’est la couverture de l’espace colorimétrique. L’Acer PD163Q couvre 109 % du BT.709 et seulement 73 % du DCI-P3. Cela confirme le positionnement bureautique de l’appareil.

Usages de l’Acer PD163Q, productivité maximale

Sur ce genre de produit, il n’est pas que question de design, de fiche technique ou de qualité d’image. Il faut questionner les usages proposés et mis en avant par la marque et les confronter à la réalité.

En l’occurrence, vous n’achèterez pas ce produit pour du gaming, donc cette partie-là, on peut déjà l’oublier. Il est à destination d’un public désireux d’une certaine productivité. En plus de ça, ce public est nomade, sans possibilité d’avoir des moniteurs classiques pour leur ordinateur.

Ça peut être le cas d’étudiants, de télétravailleurs dans un café ou en terrasse, ou encore pour une simple mobilité en déplacement professionnel. Tous ces cas, je les ai couverts pour les biens du test (et pour aller boire un cocktail en terrasse avec les beaux jours qui arrivent).

L’Acer Acer PD163Q en situation classique // Source : Maximilien Herr

Pour le cas le plus classique d’un étudiant, par exemple, j’ai apprécié l’utiliser en cours. Il faut tout de même noter que l’installation d’un ordinateur portable avec cet appareil nécessite un certain temps d’installation et un minimum d’espace. Mais, enchaînant fréquemment 2 à 4 heures de cours consécutives, il était appréciable d’être bien installé.

Étant développeur, c’est un produit parfait pour ça. Je pouvais avoir mon IDE de développement sur mon ordinateur portable, une documentation ou simplement un navigateur sur un des deux écrans portables, et le troisième me servait à afficher Docker ou les logs de mon travail. C’est tout simplement parfait dans cet usage.

En plus de ça, je suis amené à travailler en groupe et parfois à réfléchir avec d’autres. Ainsi, pour se placer en îlot et échanger sur une même chose, je plaçais les écrans en mode « tente ». J’affichais les informations sur les deux écrans. De cette façon, toutes les personnes autour de la table pouvaient voir l’avancement simultanément. Malgré cet aspect de développeur, je n’ai jamais utilisé les écrans à la verticale. Je ne trouve pas ça des plus commodes, mais je peux comprendre que l’option ait été proposée.

D’un point de vue logiciel, plusieurs capacités sont donc fournies. Ainsi, vous pouvez afficher la même chose sur les deux écrans, comme sur le mode « tente ». Il est possible d’utiliser les deux écrans comme un seul, les fenêtres se partageront entre les deux écrans. Toutefois, notez la présence de la bordure centrale qui ne sera pas idéale dans ce cas de figure. Enfin, le mode le plus classique et utile, c’est l’affichage séparé des deux écrans, qui conviendra à tous les usages.

Prix et disponibilité

L’Acer PD163Q est proposé à un prix de vente conseillé de 399 euros. Par ailleurs, il n’a pas particulièrement chuté de prix depuis sa sortie il y a quelques mois désormais. Cela reste un prix décent, bien que légèrement élevé.

Note finale du test
7 /10
L'Acer PD163Q fait de belles promesses sur le papier, avec un type de produit peu répandu. Qui ne voudrait pas pouvoir avoir deux écrans de plus avec soi en mobilité ? C'est idéal pour bon nombre de télétravailleurs, mais il manque certaines choses pour parfaire le tableau. Plusieurs options logicielles sont bloquées, dont le réglage de la luminosité selon le mode d'écran choisi. En HDMI, les capacités sont un peu plus limitées. Il est impossible de scinder les deux écrans, notamment. Cela ressemble un peu trop à de la bidouille obligatoire qu'à un produit plug-and-play.

De plus, la colorimétrie n'est pas bonne sur le produit, sans parler des espaces colorimétriques restreints. Le produit présente tout de même des forces, avec un concept intéressant et que j'ai adoré utiliser. Toutefois, pour 400 euros, on peut s'attendre à un peu mieux, surtout de la part d'une marque comme Acer. Au-delà même des soucis d'écran, c'est même des choix de design curieux, comme le fait de cacher la connectique par le pied. Cela oblige à déplier le produit systématiquement. Il suffira à Acer de quelques améliorations pour faire un bien meilleur produit pour la prochaine génération de ce Acer PD163Q.

Points positifs de l'Acer PD13Q

  • Double écran = double productivité

  • Un design pratique pour du multi-usages

  • Des écrans symétriques (même calibration)

  • Utilisation de l'USB-C pour la vidéo

Points négatifs de l'Acer PD13Q

  • Un trépied à revisiter

  • Des écrans moyennement calibrés

  • Un design très épais

  • Des bordures très épaisses