Pourquoi iMessage va échapper aux bouleversements de l’iPhone en Europe

Alors qu'Apple va faire plein d'énormes changements sur l'iPhone (App Store, Apple Pay...) pour respecter les nouvelles lois européennes, son application iMessage va y échapper. Voici pourquoi.

Apple a-t-il poussé un ouf de soulagement ? Probablement pas, mais c’est au moins un terrain sur lequel l’Union européenne le laisse tranquille. Comme le relate Bloomberg, le service de messagerie iMessage va échapper au Digital Markets Act (DMA). Pour rappel, il s’agit de la nouvelle législation de l’UE visant à lutter contre les abus de position dominante des géants du numérique.

Pas de chamboulement en vue pour iMessage

En effet, après enquête, la Commission européenne a estimé que la plateforme de messagerie n’occupait pas une position dominante suffisante pour menacer la saine concurrence dans leurs secteurs respectifs. À ce titre, elle n’a pas besoin d’être encadrée par le DMA. En d’autres termes, iMessage esquive une série de mesures qui auraient pu changer radicalement l’utilisation de l’application.

Avec le DMA, les applications de messagerie majeures, telles que WhatsApp ou Messenger, vont devoir « rendre interopérables les fonctionnalités de base de leurs services de messagerie instantanée avec leurs concurrents plus modestes », rappelle le site gouvernemental Vie publique.

Concrètement, l’envoi d’un message WhatsApp vers iMessage aurait pu devenir possible et normal. Ce ne sera cependant pas le cas, puisque l’application de messagerie d’Apple ne sera pas contrainte par le Digital Markets Act.

La manœuvre d’Apple

Cette décision de l’Union européenne peut paraître surprenante. Il n’est un secret pour personne qu’iMessage fait partie des principaux outils d’Apple pour maintenir ses utilisatrices et ses utilisateurs dans un écosystème fermé. Or, vers la fin de l’année 2023, la firme de Cupertino a pris les devants en annonçant l’arrivée du RCS sur iMessage.

Grâce à ce protocole Rich Communication Services — remplaçant l’obsolète SMS — très plébiscité par des concurrents comme Google et Samsung, des fonctions deviennent enfin compatibles entre iMessage et d’autres applications de SMS/RCS sur Android. On pense, par exemple, aux médias en haute définition, aux accusés de réception, à l’indicateur de saisie de texte, aux conversations de groupe, aux réactions, etc.

Le DMA vise surtout l’App Store et Apple Pay

C’est peut-être grâce à cette initiative qui permet une forme d’interopérabilité qu’iMessage réussit à échapper aux règles du DMA. Ajoutons à cela que, en Europe, iMesssage n’est pas aussi puissant qu’il peut l’être aux États-Unis. Pléthore d’applications de messagerie instantanée sont utilisées depuis des années dans le Vieux Continent.

Rappelons aussi que le DMA a incité Apple à bouleverser l’iPhone et iOS où des plateformes comme l’App Store ou Apple Pay ont été identifiées en situation de position dominante. La pomme a donc dû annoncer plusieurs nouvelles règles qui continuent néanmoins de faire polémique auprès des développeurs d’applications.

Enfin, sachez que Microsoft est aussi concerné par l’enquête menée par l’UE. Ainsi, aux côtés d’iMessage, le navigateur web Edge et le moteur de recherche Bing ne seront pas non plus concernés par les contraintes du DMA. Le Digtal Markets Act, lui, entrera en vigueur le 6 mars 2024.