Test du Bowers & Wilkins Px8 S2 : le casque qui allie luxe britannique et innovations techniques

Bowers & Wilkins, la légendaire marque britannique fondée en 1966 à Worthing, s’est forgée une réputation d’excellence dans l’univers de l’acoustique haute-fidélité. Depuis plus de cinquante ans, l’entreprise développe et fabrique ses propres transducteurs, une expertise rare dans l’industrie qui lui a permis de créer des enceintes iconiques comme les Nautilus, les Diamonds ou encore la gamme 800 Series, très prisées dans les studios d’enregistrement.

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Cette maîtrise technologique s’est naturellement étendue aux enceintes Bluetooth avec le mythique Zeppelin dès 2007, et positionné B&W parmi les pionniers de l’audio sans fil premium. Aujourd’hui, la marque transpose cette expertise dans ses casques et écouteurs, avec le Px8 S2 qui vient chapeauter la gamme Bluetooth.

Le Px8 S2 apporte plusieurs évolutions notables par rapport à son prédécesseur : de nouveaux transducteurs à cône en carbone de 40 mm entièrement repensés, un amplificateur casque dédié pour plus d’ampleur sonore, le support des codecs aptX Adaptive 24/96 et aptX Lossless, ainsi qu’une réduction de bruit active renforcée grâce à huit microphones. Le design lui-même a été affiné avec un profil plus fin, du cuir Nappa ultra-doux et une ergonomie repensée.

Dans un contexte ultra-concurrentiel, le Px8 S2 doit affronter des adversaires redoutables : le nouveau Loewe Leo, mais surtout les épouvantails de la catégorie que sont le Bose QuietComfort Ultra 2e génération, le Sony WH-1000XM6, ou encore le surprenant Nothing Headphones (1) développé avec KEF, proposé à moins de la moitié du tarif du B&W. En somme, il faudra bien plus que le look superbe du Px8 S2 et des performances acoustiques hors norme pour espérer jouer des coudes dans cette catégorie impitoyable.

Bowers & Wilkins Px8 S2Fiche technique

Ce test a été réalisé avec un casque prêté par B&W.

Bowers & Wilkins Px8 S2Une esthétique raffinée mais un poids conséquent

Le Bowers & Wilkins Px8 S2 ne fait aucun compromis sur les matériaux et cela se voit immédiatement. La structure en aluminium usiné offre une rigidité exemplaire, tandis que le cuir Nappa ultra-doux enveloppe l’arceau et les coussinets circum-auraux. Ces derniers, équipés de mousse à mémoire de forme, sont remplaçables – un détail appréciable sur un casque de ce tarif.

Le design général conserve l’ADN esthétique de la marque avec ses finitions bicolores distinctives : coloris Onyx Black avec des accents cuivrés, ou Warm Stone pour une approche plus discrète. Les détails sont soignés, des câbles apparents qui courent le long de l’arceau aux charnières métalliques robustes qui permettent un repliage compact dans l’étui de transport redessiné.

L’ergonomie a été retravaillée par rapport au Px8 original. La forme générale est plus fine, l’ajustement amélioré, et la disposition des commandes repensée pour plus d’intuitivité. Le bouton d’alimentation a migré sur l’oreillette gauche, tandis que les boutons de volume et la fonction Quick Action (pour passer de l’ANC au mode transparence notamment) est logé entre les commandes de volume sur l’oreillette droite.

En termes de confort, les coussinets circum-auraux enveloppent bien les oreilles sans créer de points de pression excessifs, même pour les porteurs de lunettes. L’arceau rembourré répartit le poids uniformément, ce qui limite la fatigue lors des sessions d’écoute prolongées.

Cependant, le principal reproche à formuler concerne le poids : avec ses matériaux premium, le Px8 S2 n’est pas une plume, ce qui se ressent, particulièrement lors des mouvements de tête. L’inertie est perceptible et on évitera de trottiner avec ce casque sur les oreilles. C’est le revers de la médaille d’une construction sans compromis sur la qualité des matériaux.

Bowers & Wilkins fournit un étui de transport compac, un câble USB-C de charge/lecture lossless et un câble audio analogique 3,5 mm.

Bowers & Wilkins Px8 S2Usage et application : simplicité et efficacité

Les contrôles du Px8 S2 privilégient la simplicité et la fiabilité. Sur l’oreillette droite, on trouve les boutons de volume (+ et -), un bouton multifonction pour la gestion des médias et des appels, ainsi qu’un bouton Quick Action personnalisable. L’oreillette gauche accueille désormais le bouton d’alimentation et le commutateur de réduction de bruit active (ANC/Transparence/Désactivé). Cette répartition s’avère intuitive à l’usage et évite les manipulations erronées.

Le casque détecte automatiquement quand il est porté grâce à ses capteurs intégrés, ce qui permet une pause/reprise automatique de la musique.

L’application Bowers & Wilkins Music constitue le cerveau du système. Interface claire et épurée, elle permet de contrôler l’ensemble des paramètres du casque : niveau de réduction de bruit, mode transparence, égaliseur à cinq bandes avec mémorisation de préréglages personnalisés, mode True Sound (la signature par défaut), et fonction Quick Action programmable.

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Côté connectivité, le Px8 S2 embarque le Bluetooth 5.3 avec une portée effective d’environ 10 mètres en conditions normales, même au travers d’une cloison mince ou d’un plancher. La connexion multipoint permet d’associer simultanément deux appareils, pratique pour basculer entre smartphone et ordinateur portable.

Le support des codecs Bluetooth constitue l’un des points forts majeurs : au-delà des classiques SBC et AAC, le Px8 S2 prend en charge l’aptX Adaptive 24/96 et l’aptX Lossless, avec une transmission haute résolution jusqu’à 96 kHz/24 bits. Le Bluetooth LE Audio est également prévu via une mise à jour ultérieure du firmware, avec le support Auracast pour le partage audio.

Pour les puristes, les connexions filaires USB-C et analogique 3,5 mm permettent une écoute en haute résolution sans compression (Lossless), même si les différences restent subtiles à l’usage quotidien.

Bowers & Wilkins Px8 S2Réduction de bruit active : très bonnes performances

Le Bowers & Wilkins Px8 S2 mise sur une approche hybride efficace en combinant une isolation passive excellente et une ANC performante. Les coussinets en cuir et mousse créent un joint étanche autour des oreilles, et filtrent naturellement une large portion du bruit ambiant.

L’ANC s’appuie sur une configuration à huit microphones, dont six dédiés à la réduction de bruit et deux optimisés pour la captation vocale lors des appels. En pratique, les performances sont très satisfaisantes. Le Px8 S2 atténue efficacement les bruits de fond constants : roulement de train, climatisation, circulation routière. Les bruits soudains comme les klaxons ou les annonces sont également bien gommés, même s’ils ne disparaissent pas totalement. L’ANC fonctionne sur un spectre large, des basses fréquences jusqu’aux médiums.

Le mode Transparence, déclenché par le commutateur dédié ou l’application, laisse passer les sons environnants pour permettre les conversations ou entendre les annonces sans retirer le casque. Le réglage est équilibré, ni trop intrusif ni trop filtré.

Comparé aux références absolues que constituent les Bose QuietComfort Ultra 2e génération ou Sony WH-1000XM6, le Px8 S2 accuse un léger retard en termes d’efficacité pure de l’ANC. Mais les écarts restent mesurés et ne gâchent en rien l’expérience d’usage au quotidien. Cette réduction de bruit plus que correcte permet de se concentrer sur l’essentiel : la musique.

Bowers & Wilkins Px8 S2Une signature sonore typée et raffinée

Le cœur du Px8 S2 réside dans ses nouveaux transducteurs de 40 mm à cône en carbone, entièrement repensés par rapport au modèle précédent. Châssis, bobine mobile, suspension et aimant ont été optimisés pour délivrer plus de précision et d’ampleur. Cette évolution s’accompagne d’un amplificateur casque dédié et discret qui apporte l’énergie nécessaire pour alimenter ces haut-parleurs exigeants. Autrement dit, ce n’est pas le SoC Bluetooth qui assure l’amplification du son comme souvent, mais un composant dédié (comme chez Loewe avec le Leo).

La signature sonore du Px8 S2 porte indéniablement l’ADN Bowers & Wilkins, avec une esthétique assez typée centrée sur le haut-médium, l’aigu et un grave ample dont la balance varie selon l’activation de l’ANC. Avec la réduction de bruit active, les basses gagnent en poids et en présence, équilibrant mieux l’ensemble. En somme, le son est meilleur ANC active.

L’analyse de la courbe de réponse en fréquence révèle une signature globalement équilibrée dans les registres grave et médium jusqu’à 1 kHz. Écueil, B&W a mis l’accent à 2 kHz et cela apporte certes du relief, mais un peu de dureté et de fatigue à long terme. S’ensuit une progression dans l’aigu avec des accentuations franches de brillance vers 8 kHz et au-delà. Cette coloration confère au casque sa personnalité, et privilégie la clarté et le détail, au détriment un peu de la chaleur.

En termes de dynamique, le Px8 S2 se montre plutôt timide et manque un peu d’expressivité à volume modéré. On aimerait plus de punch, plus d’émotion dans la restitution. On y accède, mais il faut écouter franchement fort, et idéalement avec un câble USB-C et sur sources lossless (Apple Music, Tidal, Qobuz).

L’aigu, bien que détaillé, n’atteint pas la finesse qu’on pourrait attendre d’un casque de ce niveau tarifaire, même si les timbres sont plutôt soignés. L’ensemble s’écoute agréablement, sans fatigue, mais ne provoque pas cette excitation musicale qui donne envie de taper du pied ou de monter le volume. Il faut aussi souligner une belle capacité à restituer les voix.

Impressions d’écoutes du Px8 S2

« Kind of Blue » de Miles Davis : Ce classique du jazz révèle les qualités et les limites du casque. La trompette de Miles ressort avec une belle présence, les cuivres sont détaillés sans agressivité. Cependant, il manque cette chaleur organique qui fait vibrer, cette émotion palpable qui transcende l’enregistrement. La section rythmique manque de corps, particulièrement la contrebasse qui mériterait plus de profondeur.

« Clair de Lune » de Debussy par Lang Lang : La délicatesse du piano est bien rendue, avec un niveau de détail appréciable dans les nuances de jeu. Les harmoniques se déploient avec élégance, même si l’on ressent une certaine retenue dans les forte. L’espace acoustique de la salle d’enregistrement transpire correctement, sans pour autant créer cette immersion totale qu’offrent les meilleurs casques de la catégorie.

« Bohemian Rhapsody » de Queen : Ce monument du rock permet d’évaluer la capacité du casque à gérer les dynamiques extrêmes. Les voix de Mercury sont superbement détaillées, chaque harmonisation trouve sa place dans la scène sonore. Les guitares croquent avec précision, mais l’ensemble reste policé, civilisé.

« Summertime » par Ella Fitzgerald : La voix de la First Lady of Song révèle toute sa richesse harmonique à travers le Px8 S2. Chaque inflexion, chaque vibrato est restitué avec une précision remarquable. L’accompagnement jazz se déploie avec équilibre, même si l’on aimerait plus de groove dans la section rythmique. Une écoute plaisante qui manque toutefois de cette complicité émotionnelle.

« Automatic » de Mildlife : Ce morceau d’électronique moderne teste les capacités du casque dans les basses fréquences et la synthèse. Les lignes de basse synthétique sont bien présentes, surtout avec l’ANC activé, mais manquent de cette tension qui fait bouger. Les textures électroniques sont finement ciselées, les effets spatiaux correctement restitués, sans pour autant créer cette euphorie dancefloor recherchée.

Une scène sonore immersive

La scène sonore du Px8 S2 impressionne par sa largeur et sa profondeur, particulièrement sur les enregistrements bien produits. Les différents plans gardent une excellente séparation, permettant d’analyser finement les arrangements. Cette approche analytique plaira aux mélomanes exigeants, même si elle peut parfois desservir l’émotion musicale.

Que ce soit en liaison filaire analogique ou USB-C haute résolution, les différences restent subtiles par rapport au Bluetooth. Le caractère du casque demeure inchangé, ce qui tend à prouver que c’est bien la signature acoustique intrinsèque qui définit le rendu, plus que le mode de transmission. Notez que l‘entrée ligne analogique, via le port USB-C et le câble fourni, ne fonctionne que casque allumé. Aucune amplification passive n’est possible.

Bowers & Wilkins Px8 S2Appels : une qualité satisfaisante sans révolution

La qualité des appels avec le Px8 S2 bénéficie des huit microphones intégrés et d’un traitement vocal appelé ADI Pure Voice. En pratique, la captation de la voix s’avère claire et intelligible, même dans des environnements modérément bruyants, avec un filtrage efficace et peu d’altération de l’enveloppe tonale. L’interlocuteur reçoit un son propre, débarrassé de la plupart des bruits parasites.

La réduction de bruit active contribue au confort d’écoute côté utilisateur ; on peut converser sans effort même dans un café animé ou lors de déplacements urbains. Les commandes dédiées facilitent la gestion des appels : décrocher, raccrocher, ou basculer entre musique et communication d’une simple pression.

Sans révolutionner le genre, le Px8 S2 remplit parfaitement son rôle pour les communications professionnelles ou personnelles, avec un rendu vocal naturel et une absence notable d’écho ou de distorsion.

Bowers & Wilkins Px8 S2Autonomie : les promesses tenues

Bowers & Wilkins annonce 30 heures d’autonomie pour le Px8 S2, et nos tests confirment ces chiffres optimistes. En usage mixte, avec l’ANC activé la moitié du temps et un volume d’écoute moyen (autour de 50%), le casque tient facilement 30 à 32 heures selon ce qu’on écoute. De quoi enchaîner plusieurs journées de travail ou effectuer les plus longs voyages sans craindre la panne.

La recharge s’effectue via USB-C avec environ 3 heures au maximum. La fonction de charge rapide permet d’obtenir 7 heures d’autonomie en seulement 15 minutes de charge — particulièrement pratique pour les départs précipités. Le casque peut également être utilisé pendant la charge.

Cette autonomie généreuse constitue l’un des points forts indéniables du Px8 S2.

Bowers & Wilkins Px8 S2Prix et positionnement : face à une concurrence acharnée

Positionné à 729 euros en coloris Onyx Black ou Warm Stone, le Bowers & Wilkins Px8 S2 évolue dans la tranche ultra-premium du marché des casques Bluetooth. Un tarif qui le place directement en concurrence avec les mastodontes Sony WH-1000XM6 et Bose QuietComfort Ultra 2e génération, tous proposés autour de 450-500 euros.

Cette différence tarifaire interroge au regard des performances comparées. Si le Px8 S2 séduit par ses matériaux premium et sa signature sonore raffinée typiquement B&W, il peine à justifier pleinement son surcoût face aux références de la catégorie qui excellent tant en réduction de bruit qu’en polyvalence musicale.

Pour les audiophiles recherchant un son hi-fi avec une balance finement mise au point, le Nothing Headphones (1) développé avec KEF mérite une attention particulière. À moins de 300 euros, il offre une signature sonore exceptionnellement neutre et détaillée, avec une construction solide. Certes, son look est atypique et ne devrait pas vous séduire si l’esthétique B&W vous fait vibrer.

À l’inverse, pour ceux privilégiant la meilleure réduction de bruit active couplée à un son dynamique et polyvalent, les Bose QuietComfort Ultra 2e génération et Sony WH-1000XM6 restent des valeurs plus sûres, avec des performances ANC de référence.

Le Px8 S2 trouve sa place dans une niche spécifique : celle des amateurs de la signature sonore Bowers & Wilkins, prêts à payer le prix fort pour des matériaux d’exception et cette approche acoustique particulière héritée des enceintes de la marque.