Pour rendre le métavers rentable, Facebook pourrait monnayer vos données personnelles

 

Mark Zuckerberg a présenté son métavers l'an dernier. Meta s'intéresse désormais aux différentes façons d'y générer des revenus. Cela pourrait passer en majeure partie par la publicité, grâce aux données personnelles et biométriques de l'utilisateur.

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Facebook (Meta) // Source : Unsplash Dima Solomin

Facebook prépare l’avenir de son metavers, mais aussi comment le rentabiliser. Le Financial Times s’est plongé dans les récents brevets déposés par Meta, maison mère de Facebook, à ce sujet. Le quotidien britannique a étudié des centaines de demandes de brevets déposées auprès de l’Office Américain des Brevets et des Marques, dont beaucoup ont été accordées ce mois-ci.

La plupart concerne des technologies utilisant les données biométriques de l’utilisateur afin d’alimenter ce qu’il voit dans son Oculus Quest et de s’assurer que l’avatar est réaliste. Mais d’autres brevets ont trait à tout autre chose, à savoir la rentabilité du métavers. On ne change pas une formule qui marche : Meta compterait s’appuyer sur la publicité ciblée et les contenus sponsorisés. La publicité représente en effet 98 % des revenus de l’empire Meta, évalués à plus de 100 milliards de dollars sur l’année 2021.

La question du futur business model du métavers

Ce modèle publicitaire dans le métavers inclurait un magasin virtuel, où les utilisateurs pourraient acheter des services numériques ou des articles correspondant à des objets bien réels, sponsorisés par des marques.

Nick Clegg, responsable des affaires mondiales chez Meta, a d’ailleurs confirmé cet axe au Financial Times, en déclarant que « le business model dans le métavers est axé sur le commerce« , et que les publicités « jouent clairement un rôle là-dedans. »

Outre des brevets concernant le suivi des expressions faciales de l’utilisateur ou encore la création d’avatars hyper-réalistes à partir de photos, d’autres s’intéressent à la récolte de données biométriques à des fins publicitaires.

A gauche, Mark Zuckerberg avec un Oculus Quest. À droite, Mark Zuckerbeg avec des pixels // Source : CBS

Un des brevets explore par exemple la manière de présenter aux utilisateurs des publicités personnalisées en réalité augmentée, basées sur l’âge, le sexe, les intérêts ou encore la façon dont les personnes interagissent sur les réseaux sociaux, ce qui comprend leur likes et leurs commentaires. Un autre vise à permettre à des tiers (des entreprises) de sponsoriser l’apparition d’un objet dans un magasin virtuel. Les brevets montrent comment Meta pourrait proposer des publicités virtuelles encore plus personnalisées que ce qui se fait déjà sur internet.

Utiliser les données biométriques pour mieux cibler

La recherche scientifique a montré que l’orientation du regard ainsi que l’activité des pupilles peuvent implicitement contenir des informations sur les intérêts et l’état émotionnel d’une personne. Par exemple, si votre regard s’attarde sur un endroit précis d’une image, cela peut signifier votre intérêt pour un élément précis. Des données que l’on imagine fort précieuses pour en déduire les goûts et préférences de chacun.

Nick Clegg a expliqué que le principe du suivi oculaire pourrait être utilisé dans le métavers, arguant que « pour comprendre si les gens interagissent avec une publicité ou non, vous devez pouvoir vous baser sur des données. » En extrapolant, certains craignent donc une publicité hyper ciblée, notamment basée sur nos réactions biologiques involontaires aux stimuli.

Le groupe Meta a de son côté indiqué que les brevets déposés ne reflétaient pas nécessairement les technologies utilisées dans leurs produits et services.


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