Spider-Man 2 n’est pas la baffe technique que j’attendais, mais c’est mon jeu de l’année

 

Marvel’s Spider-Man 2 est le blockbuster de la fin d'année chez Sony. La claque visuelle auxquels les PlayStation Studios nous ont habitué n'est pas au rendez-vous. Malgré tout, le titre d'Insmoniac Games est peut-être mon jeu de l'année.

Une image promotionnelle de Spider-Man 2 // Source : Insomniac Games

La course aux exploits techniques et visuels est l’un des moteurs du jeu vidéo depuis de nombreuses années. Sony en a fait un marqueur fort au travers de ses PlayStation Studio. Que ce soit des jeux comme Horizon, God of War, Ghost of Tsushima et bien sûr The Last of Us, Sony impressionne toujours par le visuel apporté sur ses consoles de jeu. Même les jeux que le fabricant est allé chercher ailleurs, comme Final Fantasy XVI ou Stray semblent avoir cet élément comme critère important dans leur cahier des charges.

Cinq ans après le Spider-Man de la PlayStation 4, trois ans après le lancement de la PlayStation 5 et alors que Ratchet & Clank Rift Appart avait pu me bluffer, j’attendais beaucoup de ce Spider-Man 2. Il s’agit également de l’un des premiers jeux Sony à ne pas sortir sur PlayStation 4. Malgré tous ces éléments, la claque n’est pas au rendez-vous.

À la recherche de l’innovation

J’ai pu jouer à Spider-Man 2 pendant plusieurs semaines avant son lancement. Au point où j’ai terminé l’histoire principale et où je ne suis pas loin de terminer le jeu à 100 %. Cet article n’a pas pour but de descendre en flèche le nouveau titre de Insomniac Games que j’ai adoré pour tout un tas de raisons que je détaillerais plus bas. Cependant, il m’a déçu sur le plan technique en termes de prestation visuel et d’animation.

 

Pour préciser, j’ai joué sur un écran Alienware QD-Oled en QHD en mode fidélité. L’optimisation à laquelle nous a habitués le studio est bien au rendez-vous : c’est d’une fluidité absolument sans faille. En revanche, j’ai des choses à redire sur la fidélité visuelle.

Dans Spider-Man 2, vous avez le droit à deux types de scènes différentes. Il y a les phases de gameplay, ou l’interface du jeu apparait à l’écran. Ces phases nerveuses ne mettent pas tant l’accent sur un réalisme époustouflant, mais plutôt sur la capacité du jeu à afficher beaucoup d’éléments différents, et rapidement au besoin. Le meilleur exemple à ce titre est une scène vertigineuse pendant l’ouverture du jeu où l’un des Spider-Man est propulsé sur plusieurs pâtés de maisons.

On sent ici le SSD de la PlayStation 5 mis à l’épreuve pour charger tous les décors pendant cette propulsion à haute vitesse. Le personnage se rattrape ensuite pour se repropulser dans l’autre sens : la baffe est bien là en termes de mise en scène, de vitesse de l’action.

L’autre type de scène, ce sont les scènes de dialogue entre les personnages. Si je devais être caustique, ce sont ces scènes qui m’ont fait comprendre que c’était sans doute mieux de garder Spider-Man sous son masque. L’animation des personnages et la synchronisation labiale, j’ai joué avec le doublage français, n’étaient pas vraiment au niveau des productions des autres personnages.

Il n’y a pas une seule scène avec Miles Morales où je ne me sentais pas mal à l’aise devant ce que je regardais. Comme si le jeu avait mis le pied dans la vallée de l’étrange. Même chose pour Mary Jane Watson dont la dentition parfaite apparait, peu importe le ton de la scène, avec un visage un peu figé. On est pourtant sûr que le personnage n’a pas recouru à la chirurgie esthétique entre les deux épisodes.

Ils ont quoi dans ce jeu avec la dentition ?

Pour autant, si l’on met de côté ces scènes à échelle humaine dont la réception émotionnelle peut parfois être un peu chamboulée par cette question d’animation, le jeu ne manque tout de même pas de plan très sympathique.

Il y a de nombreuses séquences de haute voltige parfaitement ciselées par les développeurs pour vous faire vivre la même adrénaline que le Spider-Man du grand écran. Des séquences qui donnent droit à de magnifiques plans et qui permettent de mieux mettre en lumière la PlayStation 5.

Évidemment, le mode photo du jeu est également de retour. Ce mode permet de figer l’action et de mettre toute la puissance graphique de la console dans un instantané d’une scène. C’est clairement avec ce mode que sont réalisées les « captures d’écran » partagées par Sony autour de ce jeu. Cela donne de belles photos souvenirs, mais qui ne reflètent pas la réalité du jeu en pleine action.

Je peux donner l’impression d’être dur avec le jeu, et je crois l’être un peu, mais il ne m’a pas vraiment donné l’impression de marquer une nouvelle étape depuis le Spider-Man de la PlayStation 4. J’ai fait Spider-Man : Miles Morales au lancement de la PlayStation 5 et j’ai même de meilleurs souvenirs des graphismes de ce titre, sans doute aidé par sa période hivernale plus propice aux reflets en ray tracing.

Et pourtant, mon jeu de l’année

J’ai fini Spider-Man 2 en quelques semaines et j’approche à grands pas des 100 % du jeu. Il ne m’a fallu que 30 heures de jeu pour en arriver là. Ce point est déjà une vraie bouffée d’air frais pour qui, comme moi, n’est plus vraiment à la recherche de jeux faisant la course à une durée de vie la plus longue. Sur ces 30 heures, on peut suivre le fil narratif très bien ficelé proposé par Insomniac et s’arrêter en chemin pour quelques missions secondaires ici ou là. La structure du jeu n’a pas bougé d’un iota avec la version PS4.

Et là vous devez commencer à repérer que cela fait plusieurs fois que j’évoque l’épisode PS4 de la série. Insomniac Games n’a vraiment que très peu modifié la recette du jeu. On a tout de même quelques nouveautés comme l’arrivée la wing-suit pour traverser un New York plus grand, doté d’un nouveau quartier accessible. Les compétences des deux Spider-Man ont évolué, et puis il y a cette capacité à passer de l’un à l’autre entre les missions pour varier les plaisirs. Comme ses prédécesseurs, le jeu continue d’être une véritable lettre d’amour au comics de Marvel, avec de très nombreuses références jusque dans les dernières images de conclusion.

Mais le studio de développement est resté très sage. On aurait, par exemple, pu imaginer un mode multijoueur pour ce nouvel épisode afin de jouer Peter et Miles en même temps. La structure des missions a également assez peu évolué même si j’apprécie toujours la grande variété de systèmes : un peu d’infiltration, un peu de combats, de « l’enquête » (un bouton pour mettre en surbrillance les indices), du très connu, mais du très plaisant. À quelques petits problèmes de caméra ou de viser automatique près, chaque scène d’action du jeu est une petite réussite. On n’est que très rarement frustré par ce qui se déroule à l’écran. Non, on est là pour prendre du plaisir et s’amuser et Insomniac est bien maitre de ce sujet.

Et c’est finalement là le plus important : j’avais adoré Spider-Man et l’épisode Miles Morales, j’ai adoré jouer à ce Spider-Man 2. Je pense même n’avoir jamais été aussi fan de l’homme-araignée qu’en cette année 2023 qui nous régale d’un incroyable Across the Spider-Verse dans les salles obscures, et d’un très bon blockbuster sur console. Mais c’est peut-être justement cette créativité débordante qui a révolutionné le cinéma d’animation ces dernières années qui manque à Spider-Man 2 sur PlayStation pour dépasser ses limites.

J’en ressors avec l’envie d’un Spider-Man 3, peut-être plus prompt à prendre des risques cette fois. Reste que l’envie de se replonger dans cet univers est pour moi le signe indiscutable que la recette d’Insmoniac Games est réussie. Vivement la suite.


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