« Ils ne nous disent pas ce qui se passe » : Tesla réagit à l’attaque de Google et publie une vidéo impressionnante qui prouve que ses voitures sont sûres

 
Tesla vient de sortir le grand jeu avec la publication d’une vidéo impressionnantes et de données ultra rassurantes après l’attaque verbale de Waymo (Google). Mais attention aux pièges méthodologiques qui se cachent derrière.
Tesla Model S en mode FSD // Source : Tesla

Sur une nouvelle page de son site Internet, Tesla annonce que ses conducteurs utilisant la fonction FSD (Full-Self Driving) en Amérique du Nord parcourent environ 8 millions de kilomètres avant une collision majeure et 2,4 millions de kilomètres avant un accrochage mineur comme le relaye Techcrunch.

Pour comparaison, la NHTSA (l’agence américaine de sécurité routière) estime qu’un conducteur lambda a un accident grave tous les 1,1 million de kilomètres et un accrochage tous les 368 000 kilomètres.

Nombre de kilomètres parcourus avant un accident majeur (gauche) et mineur (droite) : en FSD ; conduite manuelle (avec aides à la conduite) ; conduite manuelle (sans aides à la conduite) et moyenne du parc auto américain

Sur le papier, c’est carrément impressionnant. Tesla définit d’ailleurs pour la première fois ce qu’elle entend par « collision majeure » : tout accident où les airbags se déploient. La marque va même plus loin en comptabilisant les accidents survenus dans les cinq secondes après l’utilisation du FSD, même si le conducteur a repris la main. Une transparence bienvenue après des années de demandes de la part des observateurs sur ce sujet.​

Waymo met la pression

Cette communication arrive pile au bon moment. Quelques semaines plus tôt, Tekedra Mawakana, la co-directrice de Waymo (filiale d’Alphabet, la maison mère de Google), avait lancé un appel assez direct lors de la conférence TechCrunch Disrupt : les constructeurs qui mettent des véhicules autonomes sur la route doivent être transparents.

« Si vous n’êtes pas transparent, vous ne méritez pas le droit de prétendre rendre les routes plus sûres« , avant d’ajouté « parce qu’ils ne nous disent pas ce qui se passe avec leurs flottes » avait-elle déclaré sans nommer Tesla, mais tout le monde avait compris.

Tesla en FSD sous la neige

Il faut dire que Waymo ne se contente pas de paroles. Le leader des robotaxis aux États-Unis a publié des données qui montrent que ses véhicules sont environ cinq fois plus sûrs que les conducteurs humains et douze fois plus sûrs pour les piétons.

Une étude de Swiss Re sur 25,3 millions de kilomètres parcourus en mode entièrement autonome a même révélé 88% de sinistres matériels en moins et 92% de blessures corporelles en moins.

Une vidéo impressionnante

Pour appuyer son argumentaire, Tesla a aussi diffusé une vidéo qui reprend une dizaine de situations à risque, lors des quelles le FSD a réussi à éviter des accidents parfois graves.

Maintenant, parlons d​’un biais de ces données déjà évoqué dans nos colonnes. Comparer des Tesla flambant neuves avec le parc automobile américain dont l’âge moyen atteint 11,8 ans, c’est un peu comme comparer des pommes et des oranges.

Les véhicules récents embarquent déjà des tonnes d’aides à la conduite (freinage d’urgence, alerte de franchissement) qui les rendent mécaniquement plus sûrs, avec ou sans FSD.

​Petite nuance toutefois : les Tesla Model S compatibles avec le FSD peuvent avoir environ 10 ans d’âge. Mais il est vrai que la plupart des voitures qui roulent en FSD sont des Model 3 ou des Model Y beaucoup plus récentes.

Les Tesla surveillés de près

Pendant ce temps, la NHTSA enquête sur 2,4 millions de véhicules Tesla équipés du FSD suite à plusieurs accidents survenus en conditions de visibilité réduite. Au moins deux accidents mortels sont recensés, dont celui où une Model S en mode FSD a percuté mortellement un motocycliste près de Seattle. L’agence cherche à savoir si le FSD peut « détecter et réagir correctement » quand la visibilité se dégrade.

Tesla promet de mettre à jour ces statistiques chaque trimestre, avec une moyenne glissante sur douze mois. Le constructeur ne publiera pas de données sur les blessures, invoquant des problèmes de collecte et de confidentialité médicale. À la place, il mise sur des « métriques objectives » : fréquence des collisions et déploiement des airbags comme indicateur de gravité.

Les chiffres de Tesla sont certes encourageants, mais ils méritent d’être analysés avec recul. La transparence, c’est bien. Une méthodologie qui permet de vraies comparaisons, ce serait encore mieux.


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