« Si l’Europe ne réagit pas, nous partirons » : Microlino menace de délocaliser en Chine

 
Dévoilée en 2016 mais arrivée sur les routes en 2022, la Microlino est actuellement produite en Europe, et plus précisément en Italie. Mais faute de soutien de la part de l’Union Européenne, la fabrication de la voiture électrique pourrait être délocalisée en Chine.
Microlino Lite // Source : Jérémy Fdida pour Frandroid

Aujourd’hui, on sait que la Chine domine une grande partie du marché automobile mondial. Outre le fait qu’il existe actuellement plus de 150 constructeurs dans l’Empire du Milieu, ce dernier accueille la production de nombreuses autos. Or, on sait que cela ne plaît pas du tout à l’Union Européenne. Cette dernière a notamment mis en place des droits de douane sur les voitures électriques made in China.

Un vrai obstacle

Ainsi, de nombreuses marques assemblent désormais leurs véhicules sur le Vieux Continent, afin d’échapper aux taxes. C’est par exemple le cas d’une adorable petite auto encore relativement méconnue, qui n’est autre que la Microlino. Dévoilée pour la toute première fois au salon de Genève en 2016, cette dernière avait fait une apparition remarquée au Mondial de Paris en 2022. Et c’est ensuite en juillet 2023 que cette dernière était arrivée sur les routes françaises. Nous avions d’ailleurs pu l’essayer à ce moment là.

Si la citadine sans permis nous avait globalement séduit, elle peine encore à s’imposer sur le marché. Et pour cause, ce ne sont que 4 800 exemplaires qui ont trouvé preneur depuis son lancement. Cela en grande partie en raison de son prix, puisque la voiture est affichée à partir de 17 990 euros. Ce qui n’incite évidemment pas les clients à se tourner vers cette auto, alors que sa rivale, la Citroën Ami démarre à 8 190 euros seulement. 

Microlino // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Autant dire que la concurrence est très rude, et qu’elle ne profite pas vraiment à la marque suisse, fondée par Wim Ouboter et ses fils Oliver and Merlin. Ces derniers ont déjà investi pas moins de 70 millions de francs suisses, soit environ 75 millions d’euros. Une somme colossale, qu’il faut désormais rentabiliser. Ce qui n’est pas évident, car la marque doit se passer d’une solution qui aurait pu considérablement l’aider. En effet, les quadricycles lourds ne profitent désormais plus d’aucune aide à l’achat.

Et ce n’est pas tout, car ils ne sont pas non plus intégrés aux mesures de la réglementation CAFE. Ainsi, et comme l’indique le site Electrive, Microlino ne peut pas rejoindre un « pool » de constructeurs pour profiter des crédits CO2. Concrètement, certaines marques qui ne vendent que des autos électriques, comme Tesla, se font payer par d’autres pour éviter les amendes de l’Union Européenne. Ce qui leur permet de s’enrichir rapidement et très simplement et qui aurait été idéal pour la société suisse.

Bientôt une production en Chine ?

L’impossibilité pour Microlino de bénéficier de cet avantage commence à sérieusement agacer les patrons, qui envisagent une solution des plus radicales. En effet, Wim Ouboter indique que « si l’Europe ne réagit pas, la production ne sera plus assurée ici à l’avenir ». L’homme d’affaires menace Bruxelles de délocaliser la fabrication de sa citadine en Chine. Ce qui coûterait environ deux fois moins cher que sur le Vieux Continent. Et forcément, cela est très alléchant, surtout pour une entreprise qui peine à gagner de l’argent.

De plus, l’Empire du Milieu propose des subventions publiques assez intéressantes, de même que des conditions de production nettement plus avantageuse. Pour le moment, rien n’a encore été décidé pour de bon, mais une décision devrait rapidement être prise.

A l’heure actuelle, la Microlino est assemblée en Italie, tandis qu’une production en Inde avait également été envisagée. Mais elle avait finalement rapidement été écartée. Et désormais, c’est donc la Chine qui reste grande favorite. Une situation qui peut sembler ubuesque, alors que Bruxelles veut en théorie tout faire pour inciter les marques à produire sur place.

Microlino // Source : Micro

D’autant plus que l’Union Européenne envisage la création d’une nouvelle catégorie de voitures électriques, semblable aux kei cars japonaises. Mais le gouvernement chinois semble quant à lui être plus coopératif, puisque Pékin est notamment prêt à investir dans l’entreprise. Pour le moment, rien n’a été fait, mais Microlino doit dans tous les cas agir pour rester rentable et accroître ses volumes de ventes.


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