« Des voitures abordables et de petite taille » en Europe à partir de 15 000 € : voici les E-car

 
L’Union européenne envisagerait une solution très intéressante et inspirée du Japon pour démocratiser les voitures électriques. L’idée serait de créer une catégorie spéciale de véhicules nommée E-Car, qui présente de nombreuses similitudes avec les kei-cars japonaises.
Wuling Hongguang Mini EV

Le marché européen est face à une situation inédite : d’un côté, l’objectif est de favoriser l’adoption des véhicules électriques par le plus grand nombre, et de l’autre, la taille des véhicules augmente face au ralentissement des ventes de citadines du segment A, qui disparaissent peu à peu.

Difficile alors de contenir les prix lorsque la tendance du marché cherche à lier électrification et véhicules plus grands. Pour tenter de réussir à démocratiser la voiture électrique, une nouvelle catégorie de véhicules pourrait être créée.

Une nouvelle catégorie entre la voiture particulière et le cyclomoteur

Le projet de l’Union européenne serait de créer une nouvelle catégorie de véhicules s’intercalant entre la voiture particulière (M1) et les quadricycles à moteur (L6/L7). Le projet a été confié au cabinet d’études EY en 2024 suite à des réclamations de Renault et de Stellantis plaidant pour une catégorie de véhicules inspirée des kei-cars au Japon qui prendrait le nom de E-Car.

Qu’est ce que les kei-cars ?

Petit aparté, mais pour bien comprendre le projet de l’UE, il est nécessaire de faire un point sur les kei-cars (ou keijidosha). Bien connue des amateurs du Japon, cette catégorie est spécifique au marché de l’archipel. Créée en 1949 dans le but de démocratiser l’automobile dans un pays où le vélo était encore roi, les kei-cars répondent à des critères bien spécifiques de taille et de puissance.

La norme actuelle limite la longueur de la kei-car à 3,40 m, la largeur à 1,48 m et la hauteur à 2 m. En ce qui concerne la motorisation, les moteurs thermiques ne doivent pas dépasser une cylindrée de 664 cm³ et une puissance de 64 chevaux, peu importe le type de carburant utilisé.

C’est un peu aussi ce que fait la Chine, avec des petites voitures électriques, à l’image de la Wuling Hongguang Mini EV. Qui est également la voiture électrique la moins chère au monde.

Ce qui donne une catégorie de véhicules principalement urbains, se vendant très bien à Tokyo puisqu’ils apportent certains avantages. En effet, il n’est pas nécessaire de justifier d’une place de parking pour acheter une kei-car au Japon, contrairement à une voiture classique, et la fiscalité est un peu plus avantageuse.

Crédit : Honda

Les constructeurs japonais se sont pris au jeu et ont proposé tout type de véhicules, allant de la simple citadine au tout-terrain, en passant par les mini-monospaces ou les sportives. Et maintenant, les kei-cars entament une transition énergétique vers des motorisations électriques.

« Des véhicules abordables et de petites tailles« 

Dans le discours sur l’état de l’Union 2025, la présidente von der Leyen a mentionné cette future catégorie de véhicules : « Des millions d’Européens veulent acheter des voitures européennes à des prix abordables. Nous devrions donc également investir dans des véhicules abordables et de petite taille. »

Toutefois, l’Union européenne semble consciente qu’imposer des normes de manière unilatérale sans consulter les constructeurs serait risqué. De mauvaises décisions pourraient compromettre grandement la réussite de cette catégorie en compliquant le travail des ingénieurs ou en rendant la réalisation des véhicules totalement chimérique. « C’est pourquoi nous proposerons de travailler avec l’industrie sur une nouvelle initiative relative aux voitures abordables et de petite taille. »

Dacia Spring 2024

Dans son discours, Ursula von der Leyen souligne que ces E-Car devront être produites en Europe. Elles pourraient devenir un frein au développement des véhicules électriques abordables produits en Chine et vendus en Europe comme les Leapmotor T03, Dacia Spring ou prochainement la Nio Firefly.

Deux sous-catégories envisagées

Ce projet de E-Car électrique à moins de 15 000 euros comporte des caractéristiques bien propres. On parle de véhicules mesurant au maximum 3,80 m de long et ayant un poids inférieur à une tonne, batterie comprise. En respectant ces contraintes, les constructeurs pourraient faire deux choix, correspondant à des sous-catégories.

  • Les M0 avec une puissance maximale de 54 chevaux, sans sécurité active et avec interdiction de rouler sur autoroute.
  • La catégorie M1 ASEV avec une puissance de 68 chevaux, la même sécurité active qu’une voiture classique et l’autorisation de rouler sur autoroute.

Plusieurs avantages

En combinant petit gabarit, poids contenu et motorisation peu puissante, ces voitures auraient plusieurs avantages.

Alors certes, elles ne seront pas les reines de l’autoroute, mais leur autonomie pourra être équivalente à celle d’une citadine électrique traditionnelle (M1, segment A ou B) sans utiliser une batterie aussi importante. Le poids est bien souvent l’ennemi de l’efficience.

Cette catégorie de véhicules aura aussi des avantages en ville, étant premièrement moins encombrante à garer. Leur faible poids et leur propulsion électrique pourraient les dispenser de payer le stationnement dans les rues.

Maintenant, reste à faire adopter cette idée aux automobilistes européens. Peugeot, Mitsubishi et Citroën ont déjà essayé l’aventure d’un véhicule électrique compact avec le trio iOn, i-MiEV et C-Zéro.

À l’époque, il s’agissait de voitures très peu polyvalentes, avec une autonomie très faible et l’absence de charge rapide. En revanche, la consommation moyenne était de 12,5 kWh/100 km, ce qui est très faible pour une voiture lancée en 2010, prouvant qu’un véhicule compact peut avoir ses avantages.


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