Xiaomi ne fera pas que des voitures électriques : un brevet trahit ce changement de stratégie

Le 5 décembre dernier, l’Administration nationale de la propriété intellectuelle chinoise (oui, celle qui fait fuiter de nombreux objets avant leur présentation officielle) a publié un brevet déposé par Xiaomi portant sur une technologie d’affichage du niveau de carburant comme le révèle le média chinois IT Home.

Ce document technique, loin d’être anodin, confirme que le constructeur ne se cantonne pas aux seuls véhicules électriques. Il s’agit d’un système logiciel visant à stabiliser l’affichage du niveau de carburant visible par le conducteur, évitant ainsi les variations brusques causées par les mouvements du liquide dans le réservoir ou les comportements de conduite.

Le procédé décrit est assez astucieux : le système détermine d’abord une valeur initiale d’affichage, la compare avec les données du capteur, puis effectue au moins deux ajustements successifs lorsque l’écart dépasse un seuil prédéfini.

Xiaomi ne veut se fermer aucune porte

Si cette innovation peut sembler assez insignifiante, elle révèle surtout que Xiaomi développe activement des véhicules hybrides ou à prolongateur d’autonomie (EREV).

Une stratégie pragmatique sur un marché chinois où ces technologies connaissent un succès croissant face aux contraintes d’infrastructure de recharge et l’émergeance de modèle à prolongateur d’autonomie qui jouent les gros bras avec 1 000, 1 500 voire 1 700 km d’autonomie avec une seule charge.

Ce brevet n’est pas le seul qui interpèle, puisque le constructeur multiplie les dépôts ces derniers mois, dans des domaines plus ou moins variés : systèmes de contrôle de dérive (comme chez Mercedes ou encore Audi), fonctions de conduite autonome, ou encore procédés de fabrication de batteries lithium-fer-phosphate. Xiaomi se laisse donc plusieurs portes ouvertes.

Trois nouveaux modèles en préparation

Comme évoqué récemment au sein de nos colonnes, trois modèles seraient en préparation chez Xiaomi. Le YU9, un SUV à prolongateur d’autonomie de plus de 5,20 mètres avec 7 places, un LiDAR et des roues arrière directrices, qui cible clairement les premium comme le Mercedes EQS SUV.

Une version revue de la SU7 avec possiblement un empattement allongé devrait également voir le jour. Il s’agirait en quelque sorte de la version berline du YU9. Enfin, le YU7 GT, version musclée du YU7, pourrait dépasser les 1 000 chevaux grâce à deux moteurs électriques et pourrait aller se frôter au Nürburgring histoire de faire parler de la marque avant une arrivée en Europe vraisemblablement prévue pour 2027.

Rappelons que les performances commerciales de Xiaomi sont impressionnantes : 46 249 véhicules livrés en novembre 2025, plus de 500 000 unités écoulées depuis avril 2024, et un objectif annuel de 350 000 véhicules déjà dépassé.

Reste que l’accumulation de brevets ne garantit pas leur application concrète, ni leur calendrier. Xiaomi reste discret sur les modèles qui recevront ces innovations et sur le timing de commercialisation de ces véhicules que l’on ne pourrait pas forcément qualifier de 100 % électriques compte tenu du fait que les modèles à prolongateur d’autonomie sont alimentés par un moteur thermique qui alimente lui même la batterie.

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