Xiaomi sous le feu des critiques après une promesse non tenue : que se passe-t-il avec le paiement de ses voitures électriques ?

Passer d’entreprise spécialisée dans la tech à constructeur automobile, ça ne s’improvise pas. Et c’est justement ce que Xiaomi est en train d’apprendre. La firme chinoise a pour rappel levé le voile sur sa toute première voiture électrique à la fin de l’année 2023. Et le succès avait été immédiat pour la nouvelle SU7.

Des déclarations qui fâchent

Résultat, les délais de livraisons se sont rapidement allongés, dépassant la barre des huit mois. Ce qui avait poussé le constructeur à accélérer la cadence de production. Ainsi, au mois de mars 2025, ce ne sont pas moins de 200 000 exemplaires qui ont été livrés, rien qu’en Chine. En parallèle, Xiaomi a aussi lancé son second modèle, un SUV baptisé YU7. Et là encore, ce fut la folie, avec 200 000 précommandes enregistrées en trois minutes. Ce qui a eu pour effet de mettre sous pression les chaînes de production.

Xiaomi se retrouve désormais la tête sous l’eau, submergé par le succès de ses deux voitures électriques. Mais tout n’est pas rose, car une nouvelle affaire pourrait le mettre dans une situation délicate. Comme le rapporte le site Sina Tech, certains clients se plaignent d’une pratique mise en place par la marque. Celle-ci imposerait aux acheteurs ayant passé commande de payer l’intégralité de la voiture pour que sa production démarre. Or, ce n’est pas ce qui avait été promis par l’entreprise.

Cette dernière avait déclaré que les clients pourraient d’abord vérifier leur véhicule avant de régler le reste du paiement. Mais voilà que des commerciaux de Xiaomi ont informé les acheteurs qui ont déjà versé des acomptes d’un changement de taille. Les vendeurs ont expliqué que leur commande serait suspendue s’ils ne paient pas le solde restant sous 30 jours. Et ce n’est pas tout. Le constructeur aurait aussi menacé d’annuler purement et simplement la commande, sans remboursement de l’acompte.

Pour rappel, celui-ci est de 5 000 yuans, ce qui correspond à environ 603 euros selon le taux de change actuel. Pour le moment, aucun représentant de Xiaomi ne s’est exprimé sur cette affaire. Mais il se pourrait que les clients ne puissent pas obtenir gain de cause. Le contrat signé par ces derniers stipule que les clients doivent régler le solde restant dans les sept jours suivant la réception d’un avis de paiement. Ce qui donne le droit à la marque d’exiger un paiement à tout moment.

Une nouvelle affaire pour Xiaomi

Néanmoins, les clients se demandent si cette clause ne serait pas abusive. Surtout que les autres concurrents de Xiaomi comme Tesla et Nio laissent les acheteurs régler le reste de la somme une fois que la voiture a été inspectée. De leur côté, BYD et Geely font payer le solde lors de la livraison de la voiture, avec un acompte payé en amont. Quoi qu’il en soit, cette affaire devrait mettre une nouvelle fois la marque chinoise dans l’embarras. Car ce n’est pas la première fois qu’elle fait face à une polémique.

Xiaomi avait déjà été vivement critiqué à la suite d’un grave accident, qui avait causé la mort de trois personnes. Le constructeur avait décidé de brider la puissance de sa SU7 Ultra, obligeant les clients à effectuer un stage sur circuit. Une fois ce dernier réalisé, ils pouvaient à nouveau profiter des performances maximales de la voiture. Mais face à la colère, la marque est revenue sur sa décision. Puis, elle avait été épinglée pour avoir lancé un capot en carbone qui n’avait en fait aucun effet sur le refroidissement du moteur.

Elle avait alors refusé de rembourser les acheteurs mécontents, tandis que le patron de la firme affirmait que celle-ci vivait la pire période de son histoire. Désormais, Xiaomi doit composer avec des délais de livraisons très longs. Et sa nouvelle politique concernant le paiement est potentiellement un moyen d’inciter certains clients à annuler leur commande, afin de réduire les embouteillages sur la chaîne de production. Si c’est le cas, la méthode reste très contestable.