« La période la plus difficile de son histoire » : la voiture électrique de Xiaomi au cœur des polémiques

 
Accusé de publicité mensongère et critiqué sur la fiabilité de ses voitures électriques, Xiaomi traverse une zone de turbulences. Le constructeur chinois subit le désamour de ses clients, mais évoque une campagne de désinformation orchestrée.
Xiaomi YU7 // Source : Xiaomi

Passer de fabricant de smartphones à constructeur automobile, ça ne s’improvise pas. Et c’est ce que Xiaomi semble être en train de découvrir à ses dépens. Car la jeune marque automobile, qui a lancé sa première voiture électrique à la fin de l’année 2023 avec un succès démentiel, traverse une zone de turbulences depuis plusieurs semaines.

Xiaomi au cœur des critiques

Alors qu’il prépare le lancement de son second modèle, le SUV YU7, le constructeur est dans la tourmente. Cela avait débuté avec une mise à jour de sa berline SU7 Ultra, empêchant aux clients de profiter des performances maximales. Seul un passage sur un circuit approuvé par la marque permettait de débrider la supercar. Une décision qui était intervenue après l’accident mortel ayant coûté la vie à trois jeunes filles, mais sur laquelle la marque était rapidement revenue. Mais ce n’était que le début.

Car voilà que Xiaomi est actuellement dans une situation très délicate. La firme est désormais sous le feu des critiques à la suite du lancement d’un capot en carbone proposé en option sur la version Ultra. Facturé plus de 5 000 euros, ce dernier promettait d’améliorer les performances de la voiture grâce à un meilleur refroidissement du moteur. Or, des blogueurs ont remarqué qu’il n’avait en fait aucun effet. Résultat, des dizaines de clients ont demandé au constructeur de les rembourser.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là, comme le rapporte le site des Echos. Car Xiaomi est désormais accusé de publicité mensongère à la suite de cette polémique. Il est accusé d’avoir fait croire que le capot à doubles ouvertures améliorerait la voiture. Problème, il est en fait à peine percé. Ainsi, un acheteur, qui a rejoint un groupe composé de plus de 400 clients mécontents explique que l’« on a tous l’impression de s’être fait avoir ». Désormais, ces derniers demandent à la marque de leur rendre leur argent.

Xiaomi a proposé aux clients non encore livrés de pouvoir remplacer le capot en carbone par celui de série, ou d’offrir l’équivalent de 245 euros en coupons aux propriétaires de la SU7 Ultra avec capot en carbone. Une réponse qui ne plaît pas du tout aux automobilistes, qui se sont rassemblés pour une protestation commune.

Une période très difficile

Et ce n’est pas tout, car désormais, Xiaomi est aussi critiqué pour la mauvaise qualité de ses véhicules. Ce que confirme d’ailleurs une récente étude menée par le China Automobile Quality Network.

C’est bien simple, la SU7 est arrivée bonne dernière, dépassant la moyenne de sa catégorie de 56 points. Ce qui risque d’accroître la défiance des clients pour la firme, comme le confirme l’un d’eux. Il explique que « désormais, même ma famille commence à mettre en doute la fiabilité de la voiture. Avec tous les accidents récemment, on peut se demander si c’était un bon choix ».

Xiaomi SU7 Ultra // Source : Xiaomi

En parallèle, les ventes de la berline ont chuté de 28 % entre la mi-avril et la mi-mai, même si 5 200 exemplaires produits par semaine restent encore dans les clous des 20 000 livraisons enregistrées sur le mois de février 2025 seul. À voir l’évolution dans les prochaines semaines.

Tout cela fait dire au patron de Xiaomi, Lei Jun, qu’il traverse « la période la plus difficile » depuis la création de l’entreprise en 2010 sur son compte Weibo. De quoi confirmer les prévisions de certains spécialistes, qui affirmaient que le lancement d’une voiture électrique risquait de mettre la société en péril ? Cela pourrait finalement arriver non pas à cause de ventes décevantes, mais en raison des polémiques autour de ses autos desservant l’image de marque.

Xiaomi YU7 // Source : Xiaomi

Cependant, le dirigeant n’est pas de cet avis. Sur un message de son compte Weibo, celui-ci évoque une campagne de désinformation orchestrée. Il indique que le service juridique de Xiaomi a découvert plus de 10 000 comptes automatisés chargés de diffuser des rumeurs sur les réseaux sociaux pour nuire à la réputation de l’entreprise. Un message aujourd’hui supprimé : a-t-il parlé trop tôt, alors que l’enquête était toujours en cours ?

Ces couacs s’accumulent alors que le lancement du très attendu YU7, rival de la Tesla Model Y, est imminent. Ces perturbations ne sont-elles que passagères ou la marque a-t-elle réellement du souci à se faire ? Pour l’heure en tout cas, elle traverse une période sombre, dans laquelle elle pourrait y laisser des plumes.


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