
Je reviens des « AI days » de Xpeng qui ont eu lieu les 5 et 6 novembre 2025 à Canton. Dans ce premier article, je vous présente leur nouveau modèle intelligent – VLA 2.0 – ainsi que les annonces de leur système de conduite autonome – XNGP – et des robotaxis. Un second article sera consacré aux robots humanoïdes et aux voitures volantes. Rien que ça…
Xpeng passe à la vitesse supérieure
Quand il s’agit de voitures électriques chinoises, seules deux sociétés ont atteint leurs objectifs de ventes sur les 10 premiers mois de 2025 : Xiaomi et Xpeng. En fait, ils sont les 2 constructeurs à être en ligne avec leurs objectifs 2025, toutes motorisations confondues. Cette annonce arrive à point nommé pour Xpeng qui inaugure son nouveau siège social, un campus XXL qui accueille les nouvelles recrues d’une équipe qui a gonflé d’environ 55 % par an depuis 2015.

Résultat : plus de 20 000 employés travaillent désormais sur le nouveau site, répartis entre les divisions véhicules électriques, robots et développement logiciel.
SEPA : une plateforme qui évolue à vitesse grand V
On a débuté ces 2 jours avec la visite du nouveau musée qui retrace l’histoire de l’automobile et introduit l’historique des plateformes technologiques de Xpeng.

Voici un récapitulatif de leurs deux dernières plateformes. La SEPA 2.0 (introduite en 2023) combine une architecture 800 V, une charge 4C, la conduite autonome L2 et l’intégration des cellules de la batterie dans le châssis (CTB). Cette plateforme équipe déjà les Xpeng G9, X9, G6 et P7+ (2024), couvrant ainsi les berlines, SUVs et MPVs.

La SEPA 3.0 (introduite en 2025) évolue vers la charge 5C, la conduite autonome dopée à l’IA et une évolution vers la motricité EREV, ajoutant un générateur thermique pour la recharge de la batterie du véhicule.
Un changement majeur pour Xpeng qui misait sur le tout-électrique jusque-là. Le prolongateur d’autonomie Kunpeng Super affiche 452 km d’autonomie en mode 100% électrique et 1600 km en mode combiné. Le tout sous le cycle combiné CLTC chinois.

Au cœur de cette plateforme SEPA 3.0, on retrouve la puce Turing AI qui alimente le système de navigation XNGP. Je vous avais présenté cette technologie lors de l’annonce de la G7 avant l’été. La plateforme est aussi utilisée par la P7 Next ainsi que par les futurs X9 et G9 (2026).

VLA 2.0 : le modèle d’IA qui change tout
La VLA 2.0 (Vision-Language-Action 2.0) est la deuxième génération du système d’IA (Intelligence Artificielle) de Xpeng, conçu pour alimenter la conduite autonome, les robotaxis, les robots humanoïdes et les voitures volantes.
Contrairement aux systèmes traditionnels qui convertissent d’abord les entrées visuelles en langage avant d’agir, le VLA 2.0 utilise un chemin direct « Vision–Token Implicite–Action », supprimant en théorie le goulot d’étranglement linguistique.

Durant l’événement, on nous explique que convertir 20 secondes de vidéo de circulation enregistrée par une voiture représente 12 000 mots qui doivent ensuite être interprétés. Le système VLA 2.0 traitera en même temps la vidéo et le texte (langage) pour une réponse (action) plus rapide, avec l’objectif de traiter la vidéo uniquement dans le futur.
Cela permet à l’IA de réagir plus rapidement et de manière plus intuitive, le but étant de reproduire les réflexes humains. Xpeng devient la seule entreprise chinoise à avoir développé un système d’IA physique entièrement en interne. Ce qui le rend unique, c’est sa capacité à comprendre les lois d’interaction du monde réel tout en apprenant de manière autonome et évolutive. Les vidéos projetées lors de la présentation montrent en effet que le véhicule test simule différents scénarios en temps réel lors d’une situation qu’il juge exceptionnelle. On remarque au passage que Xpeng continue de prendre Tesla en modèle depuis 2022.

Des chiffres qui donnent le tournis
Le Xpeng VLA 2.0 peut exploiter directement une quantité astronomique de vidéos de conduite réelles pour son entraînement, sans aucune annotation de données. Le volume de données d’entraînement atteint près de 100 millions de clips, soit l’équivalent des scénarios de conduite qu’un conducteur humain rencontrerait en 65 000 ans de conduite.

Par sa compréhension du monde physique, le VLA 2.0 peut anticiper les scénarios de décision futurs et générer des cas limites (“long-tail”) plus réalistes pour un entraînement contradictoire, améliorant sa capacité à gérer les situations improbables.
Et lorsque l’on regarde les tests de conduite autonome indépendants, on comprend que c’est bien le modèle de langage qui permet au cerveau de la voiture de prendre la bonne décision, et que l’entrainement du modèle est donc crucial pour son action à un scénario donné.
Des capacités émergentes
Sur la base du VLA 2.0, Xpeng a lancé la fonction “Narrow Road NGP” (navigation sur routes étroites), qui améliore considérablement les performances de conduite intelligente dans les environnements complexes avec routes étroites et trafic mixte.
Je comprends donc qu’il y aura une partie aléatoire au modèle qui interprètera des scénarios nouveaux d’une façon unique sur chaque véhicule et à des moments différents. C’est en même temps intriguant, mais aussi un peu effrayant.

Xpeng est également le premier constructeur à lancer l’assistance à la conduite automatisée sans navigation (Super LCC + Co-conduite humain-machine), qui peut être activée partout dans le monde sans GPS. J’ai confirmé à l’occasion que la navigation XNGP était bien prévue pour l’Europe, et certainement en France, avant la fin 2026. Certainement grâce à une mise en place accélérée à travers cette conduite automatisée sans carte.

Un déploiement progressif et un modèle open source
D’ici fin décembre 2025, Xpeng invitera des utilisateurs pionniers à co-créer et tester le VLA 2.0 en Chine. Au premier trimestre 2026, le système sera également déployé sur tous les modèles chinois Xpeng Ultra.
Et pour accélérer l’adoption mondiale de l’IA physique, le PDG – He Xiaopeng – a annoncé que le modèle VLA 2.0 sera open source pour les partenaires commerciaux mondiaux. Sur place, il a confirmé que Volkswagen deviendra le premier client du VLA 2.0.

Robotaxi : l’approche “pure vision” de Xpeng
Le Robotaxi de Xpeng sera le premier robotaxi chinois entièrement développé en interne. Au cœur du système : 4 puces Turing AI offrant une puissance de calcul embarquée atteignant 3 000 TOPS, soit le standard mondial le plus élevé actuellement. Et comme Tesla, Xpeng continue son approche de la conduite autonome avec une solution de vision pure capable de gérer différents types de routes et environnements de trafic partout dans le monde.

Je reste pourtant sur mon idée que la fusion de capteurs (radars, cameras, Lidars, etc.) permet une redondance de la conduite autonome qui vient pour confirmer ou prendre le relai des capteurs visuels en situation critique. C’est un débat qui reste ouvert pour moi.
Une double vision : Robotaxi et “Robo Car”
Xpeng propose aussi un concept novateur : d’un côté, le véhicule entièrement partagé sans conducteur (Robotaxi), de l’autre, le modèle L4 à propriété privée avec conducteur présent. Sur cette base, Xpeng lancera simultanément une nouvelle finition de conduite intelligente baptisée “Robo”.

Un partenariat avec Amap (le leader de la cartographie en Chine) a également été annoncé pour développer cet écosystème. Mais c’est une vision long-termiste, le niveau L3 n’étant pas encore disponible en Chine, je ne conçois pas le L4 avant 2028.

L’IA physique : la vision qui guide Xpeng
Ce qui résonne dans les propos du PDG de Xpeng, c’est cette conviction : l’électricité a remplacé le pétrole comme carburant principal, et les nouvelles énergies bouleversent une industrie automobile centenaire. Quand les mondes numérique et physique fusionnent, cela donne naissance à “l’IA physique”.

La vague de l’IA physique est sur le point de déferler, et Xpeng affirme être prêt à l’affronter. Fort de près d’une décennie d’accumulation technologique, Xpeng a construit un système d’IA physique entièrement développé en interne qui couvre de multiples domaines : puces, systèmes d’exploitation (grands modèles) et matériel intelligent.
Cette infrastructure fournira la base technologique pour le déploiement de Xpeng dans les supports d’intelligence incarnée comme les voitures autonomes, les robotaxis, les robots humanoïdes et les voitures volantes.
Nous verrons dans le deuxième article comment les avancées sur ce modèle de langage et les puces Turing AI donnent un avantage majeur à Xpeng pour les voitures volantes et les robots humanoïdes. Une vision très technophile du monde automobile anime le nouveau campus de Xpeng.

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