
D’après nos informations, l’histoire de la « P7 Next » aurait pu s’arrêter au dépôt du nom, car Rafik Ferrag, le designer français qui dirige les opérations de style extérieur chez XPeng, avait imaginé une berline aux lignes radicalement différentes de la P7+ avec qui elle partage sa carrière.
Ses esquisses ne furent pas l’unanimité au siège de Canton, certains estimant que ce design trop avant-gardiste ne déplaise à la clientèle chinoise, traditionnellement plus conservatrice sur les berlines familiales.
Et pourtant, le 6 août 2025 à 18h00 précises, lorsque les précommandes débutèrent pour la XPeng P7 Next, 10 000 commandes fermes furent enregistrées en moins de 7 minutes. Le succès était donc bien sur la route de Rafik Ferrag qui a su imposer une berline de 5,017 mètres de long avec un design futuriste et un coefficient de traînée incroyablement bas de 0,206.
Après vous avoir présenté quelques caractéristiques techniques au lancement de la P7 Next, j’ai pu prendre son volant à Canton sur routes ouvertes.
Un Design Français qui faillit ne jamais voir le jour

Si je devais comparer le design de la Xpeng P7 à un véhicule existant, je citerais certainement la Nissan GTR qui aurait été rallongée et mise en configuration 5 portes. Cependant la Xpeng P7 permet de pousser le design angulaire et sportif en ne nécessitant pas de prises d’air sur la face avant, comme celles nécessaires sur la GTR pour refroidir son V6 bi-turbo.
Le capot avant est donc en prise directe avec le pare choc à travers le bandeau lumineux Xpeng, accentué sur les ailes avant par deux V lumineux qui dessinent deux flèches lumineuses. On est dans la sportivité sans compromis, et le rendu est autant réussi qu’innovant.
Les pneumatiques Michelin Pilot Sport EV montés sur des jantes 21 pouces avec des étriers avant Brembo 4 pistons orange ne démentiront pas les prétentions sportives de la P7 Next, ni d’ailleurs la couleur jaune néon de notre voiture de test.
J’aurais aimé voir des disques perforés, ou du moins ventilés à l’avant, mais ce serait uniquement un détail visuel car le poids à vide de la P7 Next est de 2 090 kg, une belle performance pour une berline sportive électrique de cette taille ! Et les performances de freinage sont au rendez-vous, avec un 100 à 0 km/h annoncé en 33 mètres seulement.

En vue arrière, la sportivité est aussi de la partie avec un hayon plongeant et des lignes anguleuses et musclées. Un aileron de coffre se déploie automatiquement en fonction de la vitesse générant jusqu’à 900 Newtons d’appui à 230 km/h. Il est déployé par défaut pour notre séance photo, c’est un atout esthétique et pratique qui devrait séduire les conducteurs à la recherche d’une berline sportive.

Il y a par contre un défaut sur le design : l’ouverture du coffre qui monte bien trop haut, je l’estime à 1.95 mètre de hauteur et risque de poser un problème dans des parkings souterrains… On connait trop bien les peintures qui s’abiment à cet endroit du coffre en ouvrant la voiture sans faire attention à la hauteur sous plafond.

Et en parlant du coffre, la P7 Next dispose d’un volume de chargement de 575 litres, d’une banquette 2-3/1-3 rabattable manuellement qui augmentera le volume de chargement à 1 929 litres une fois la banquette rabattue.
Et comme c’est une 5 portes, le hayon sera ici un avantage pour le chargement. À noter le coffre avant – frunk – d’une capacité anecdotique de 56 litres… À titre de comparaison, une Tesla Model 3 revendique 88 litres malgré sa taille plus petite.


Je reste quand même satisfait du chargement total qui place les 1 929 litres de la P7 Next juste en dessous des 2 022 litres de la Tesla Model Y classique.
La sportivité continue aussi dans l’habitacle

Les sièges avant, en particulier, marquent une rupture franche avec l’ancienne génération. Là où la P7+ proposait des fauteuils certes confortables mais manquant de maintien latéral, la P7 Next adopte une philosophie plus sportive. Le confort reste dans la norme mais le maintien est désormais digne d’une berline sportive allemande.


À l’arrière, on est en revanche sur une berline traditionnelle, seules les ceintures néon rappellent le tempérament sportif du véhicule. On apprécie l’écran central arrière au dos de la console centrale avant, pratique pour ajuster les sièges, la climatisation ou la musique. Aucun problème à l’arrière pour caser mon 1,83 mètre, il y a beaucoup d’espace aux jambes, aux épaules et au plafond. J’aurais tout de même apprécié des dossiers avec un meilleur support lombaire aux places arrière pour cette berline sportive.
Ce qui me déplait par contre sur la P7 Next, et qui n’est pas amélioré par rapport à la P7+ est l’utilisation trop fréquente de plastiques durs et mous. Certes, nous sommes dans une gamme de prix premium, et non premium-luxe, mais le bruit du toucher de la console centrale et des portes n’est pas flatteur. On est bien loin – trop loin – des finitions d’une Stelato S9 par exemple.
Sur la route
Le châssis, entièrement revu par rapport à la P7+, adopte une calibration plus ferme qui rappelle davantage les réglages de la BMW i4 que le confort moelleux privilégié des berlines françaises. Cette fermeté assumée se ressent particulièrement dans les virages, où la P7 Next fait preuve d’une précision et d’un équilibre que ne possédait absolument pas la P7+.

La Xpeng P7 Next propose 4 modes de conduite : Eco, Normal, Sport et Personnalisé. Sur notre version Ultra, équipée de suspension pneumatique, le mode Sport maximise les performances en raffermissant les suspensions et en augmentant la réactivité de l’accélérateur pour offrir une conduite plus dynamique. Cela se ressent dès les premiers tours de roue.
C’est encore accentué sur notre berline de test (haut de gamme Ultra) qui gonfle les baquets du siège conducteur lorsque le mode Sport est sélectionné. Le passage d’un mode à l’autre se fait via la molette droite du volant, et le mode Sport n’affecte pas la direction, qui reste constante quel que soit le mode choisi. En mode confort, les 586 chevaux sont délivrés avec une progressivité linéaire qui aidera aussi à conserver la batterie.
En passant en mode confort, les suspensions deviennent plus souples, et la voiture plus confortable, filtrant mieux les irrégularités de la route.

L’aspect négatif que je relève en m’installant au volant est la vue arrière du rétroviseur intérieur qui est obstruée par le plafond arrière plongeant et l’angle du coffre. Mais en me renseignant après le test, j’ai appris que le rétroviseur intérieur dispose bien d’une caméra arrière et l’écran n’était pas activé dans notre test, il n’y avait pas de bouton d’activation visible non plus. Il nous restera à savoir si ce dispositif vidéo est optionnel ou de série, nous n’avons pas eu la confirmation par Xpeng avant la publication de cet article.

Technologies de Pointe : HUD 3D et Autopilot XNGP
Ce que l’on remarque immédiatement en s’installant au volant de la P7 Next, est le le HUD (Head-Up Display) 3D dont nous vous avions parlé au lancement de la G7 il y a quelques mois. Développé conjointement avec Huawei, il constitue l’innovation marquante de cette P7 Next. Le rendu de l’affichage du système de navigation est impeccable par la résolution, les couleurs et le contraste.
Il est malheureusement difficile à capturer sur une photo mais c’est très agréable et intuitif à utiliser. Les informations de navigation apparaissent directement sur la chaussée, les véhicules détectés sont surlignés en temps réel, et le système peut même projeter des alertes sur des obstacles potentiels. Un scooter, arrivant rapidement sur ma droite, fut par exemple entouré sur ce HUD lors de mon essai. C’est un vrai plus.
La deuxième innovation technologique de la P7 Next est son système XNGP (eXtra Navigation Guided Pilot) de navigation qui s’appuie désormais uniquement sur la vision par caméras. Cette approche, similaire à celle adoptée par Tesla avec son Full Self-Driving, permet de réduire les coûts du système de conduite autonome par rapport à une solution avec LiDAR.
J’ai pu tester ce système lors d’un trajet de 45 minutes entre le parking et le siège social de XPeng : sur autoroute, le comportement de la P7 Next s’avère bluffant de naturel, gérant les changements de voie, les dépassements et même les sorties d’autoroute sans intervention humaine.
En ville, le système montre encore quelques hésitations face aux situations complexes (il a par exemple manqué une sortie d’autoroute), mais ses progrès par rapport à la génération précédente sont indéniables. La limitation n’est plus tant sur le véhicule que sur le manque de marquage aux sols ou un comportement aléatoire de certains conducteurs.

Pour ma part, je reste convaincu du rôle des Lidars et radars 4D dans les situations où la visibilité sera limitée, je pense aux brouillards épais en particulier, mais également dans certains scénarios urbains.
Il reste que les modèles de langage et les algorithmes embarqués dans nos véhicules connectés rencontrent encore des difficultés à prendre en compte un flux massif d’informations en temps réel.
Plus il y’a de capteurs, plus le risque de données contradictoires ou redondantes augmente (on parle de bruit et de redondance) et ce, malgré des puces de plus en plus puissantes telles que la Turing AI de Xpeng. Mais la fusion multi-capteurs pourrait s’imposer dans les années à venir.
Un succès commercial immédiat mais relatif
La P7 Next, malgré son succès d’estime, reste dans une niche plus restreinte sur le marché chinois. Xpeng mise davantage sur la technologie et le design que sur les volumes de vente. Avec environ 15 000 véhicules livrés mensuellement toutes gammes confondues, Xpeng reste loin derrière les mastodontes que sont BYD (plus de 300 000 unités mensuelles) ou même Tesla Chine (environ 80 000 unités).
Le constructeur assume pleinement ce positionnement premium. Brian Gu, vice-président de Xpeng, expliquait récemment que la stratégie de l’entreprise consiste à « créer des véhicules technologiquement avancés pour une clientèle exigeante, plutôt que de courir après les volumes à tout prix« .
Cette approche se reflète dans les tarifs de la P7 Next, positionnés entre 219 800 et 301 800 yuans (26 400 à 36 200 euros), la version Swing-Wing Ultra n’étant pas encore au catalogue. Contre à partir de 186 800 yuans (environ 22 500 euros) pour la P7+.
À titre de comparaison, Tesla commercialise sa Model 3 à partir de 235 500 yuans (environ 28 500 euros) en Chine.
Attention : il s’agit ici de tarifs pour la Chine. Si cette voiture était vendue en Europe, il faudrait compter un prix quasiment doublé, entre les taxes d’importation, les frais logistiques et ceux d’un service après-vente et d’un réseau.
XPeng face à l’écosystème Geely-Zeekr
Contrairement à une idée répandue en Europe, Xpeng n’entretient aucun lien capitalistique ou technologique avec le groupe Geely et sa galaxie de marques (Zeekr, Lynk&Co, Volvo). Cette confusion provient souvent du fait que les deux entreprises chinoises ciblent le même segment premium et développent des technologies similaires, notamment en matière de conduite autonome.
Xpeng s’appuie sur sa propre architecture technique, baptisée Edward Platform, développée entièrement en interne depuis 2018. Cette plateforme, optimisée pour l’intégration des systèmes de conduite autonome, n’a rien en commun avec l’architecture SEA de Geely ou les plateformes CMA utilisées par Volvo et Lynk&Co. Les moteurs électriques et les puces de calcul sont maintenant développés en interne.
Autonomie, batterie et recharge
La version Ultra, forte de ses 586 chevaux, est équipée d’une batterie NMC (nickel-manganèse-cobalt) d’une capacité de 94.3 kWh permettant d’atteindre 820 kilomètres d’autonomie CLTC (720 km WLTP selon nos estimations).
La version d’entrée de gamme de la P7 Next est équipée d’une batterie de LFP (lithium-fer-phosphate, sans cobalt) d’une capacité de 74,9 kWh et d’une autonomie CLTC de 702 km (620 km WLTP selon nos estimations).
Les deux packs de batterie de la P7 Next bénéficient d’une recharge 5C qui permettra un pic de charge de 486 kW sur la plus grande batterie, de quoi récupérer jusqu’à 500 km d’autonomie en 12 minutes.
On est loin de la charge 10C de BYD, pourtant disponible depuis avril 2025, mais cela est déjà très élevé. Dans les faits, le 10 à 80 % est réalisé en 12 minutes seulement. C’est l’une des voitures électriques qui se recharge le plus rapidement au monde.
Positionnement prix et concurrence européenne
La version d’entrée de gamme de la P7 Next pourrait être une concurrente musclée de la Leapmotor B01 de Stellantis. Renault prépare sa berline électrique sur plateforme AmpR Medium pour 2026, et Stellantis actualisera sa plateforme STLA Medium, certainement pour 2026-2027.
Face à une BMW i4 M50 facturée environ 72 000 euros en Europe, l’équation économique semble clairement favorable au constructeur chinois.
Même si on rappelle que Xpeng n’a pas donné de confirmation pour la disponibilité de la P7 Next en Europe et qu’il faudra ajouter les taxes et autres malus sur une possible commercialisation. Ainsi, le prix pourrait plutôt tourner autour de 50 000 euros.
Comparaison personnelle : P7 Next vs P7+ et Références Européennes
Après avoir passé plusieurs heures au volant de cette P7 Next et l’avoir comparée directement à la P7+ dévoilée il y a un an, on est face à deux véhicules au look totalement différent.

L’habitacle de la nouvelle génération abandonne définitivement le style « futuriste clinique » de la P7+ pour adopter une approche plus européenne, mais n’abandonne pas les plastiques intérieurs qui ternissent l’utilisation des P7.
En termes de design, la P7 Next est une réussite et on lui souhaite de remporter de nombreux trophées en 2026. Je n’étais vraiment pas un fan de la P7+ qui pour moi n’était pas finie, en particulier la face arrière taillée dans un bloc de marbre. Cette P7 Next corrige donc le tir sur la berline haut de gamme Xpeng, en attendant la P9 !

Reste à savoir si cette P7 Next sera exportée et si elle gardera sa suspension pneumatique et d’autres petits gadgets (on pense notamment au rétroviseur caméra), qui sont souvent sacrifiés sur le modèle à l’export.
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