Nous avions beaucoup apprécié le Xpeng G6 à la rédaction à son lancement en France en 2024, alors comment ne pas être conquis par sa version (déjà !) évoluée, capable de charge en 12 minutes, et sans bouger son prix ?
La dernière nouveauté du constructeur chinois aligne les arguments pour trouver une place dans la shopping-list des amateurs de SUV tout confort capables de voyages efficaces. Voici notre essai sur les routes de Bavière en amont du salon de l’auto de Munich.
La vitesse du développement sur notre marché des nouvelles marques automobiles électriques est souvent proportionnelle à leurs vitesses de recharge revendiquées : fulgurante !
Et c’est bien le cas d’Xpeng, encore inconnu ici il y a deux ans (du moins pour les moins experts) et aujourd’hui capable de prévoir en France 3 600 ventes d’ici la fin de cette année, via un réseau désormais solide de 70 points de ventes physiques. Parmi ces ventes, 70 % sont représentées par le SUV G6 et 30 % par le grand frère G9, lui aussi revu en cette rentrée.

Le G6 est le type même du Tesla Model Y killer, avec ses dimensions (4,76 m de longueur) et ses caractéristiques techniques proches.
Avec une exception de taille, le chapitre recharge dans lequel la jeune firme de Guangzhou (Canton) se démarque depuis son lancement ici. Avec une batterie sous 800 volts de belle capacité, le G6 chargeait déjà vite. Il devient aujourd’hui une des références du marché avec ce temps choc de 12 minutes pour repasser de 10 à 80 % de SOC. 12 minutes ! Autant dire que déjà, la question du temps de charge par rapport à un plein d’essence est ainsi quasi-évacuée.
Xpeng G6Fiche technique
Modèle | Xpeng G6 |
---|---|
Dimensions | 4,753 m x 1,920 m x 1,650 m |
Puissance (chevaux) | 470 chevaux |
0 à 100km/h | 4,1 s |
Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
Vitesse max | 200 km/h |
Taille de l’écran principal | 15 pouces |
Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
Prix entrée de gamme | 42990 euros |
Essayez-la | Fiche produit Voir l’essai |
Xpeng G6Design : le galet s’affine
Pour se reconnaître au premier coup d’œil, une évolution technique se doit de s’accompagner de retouches esthétiques. Le designer franco-algérien Rafik Ferrag, responsable du design créatif de la marque, nous explique que 300 personnes sont dédiées au design chez Xpeng, répartis entre deux studios, à Guangzhou et Shanghai. L’IA y est utilisée quotidiennement, jusqu’à construire la présentation qui apparaît alors sur l’écran de notre conférence de presse – était-ce bien utile pour nous convaincre…

Dans tous les cas, les changements apportés à la très ronde silhouette du SUV chinois sont pensés pour en dynamiser des lignes qui ont besoin de cela, à commencer par la ligne de LEDs (1 942 mm de large) traversant la face avant. Déjà vu ? Oui.
Un petit spoiler arrière est désormais intégré à la base de la lunette, ajoutant 5 mm à la longueur totale, tandis que le diffuseur arrière a été redessiné et les arches de roues sont peintes couleur carrosserie. On vous laisse juges sur l’évolution voulue un peu plus sportive. En tout cas, le Cx de la version Performance s’établit à une belle valeur de 0,248.
Une nouvelle couleur tirant vers le mauve apparaît, répondant au doux nom de Gris Améthyste (option à 800 €). C’est celle de notre voiture d’essai. Une jolie version Black Edition couleur Noir de Minuit, sobre et sportive avec nombre de détails peint en noir, est proposée également.
Xpeng G6Habitabilité : en mode XL
L’ambiance blanc immaculé, lumineux, mais fragile de notre compagnon du jour peut être remplacée par une ambiance plus classique… gris sombre, tendant au noir, sans supplément dans les deux cas. De série, c’est désormais un cuir nappa qui revêt les confortables sièges, moelleux, chauffants, ventilés et offrant une solide fonction massante. Le pavillon est revêtu maintenant de suède façon Alcantara pour offrir un côté chic et sportif.

Un changement étonnant, mais bienvenu : les buses d’aération sont désormais dotées de bonnes vieilles commandes manuelles, évitant l’accès via les menus pour s’épargner le flux de climatisation directement dirigé vers la tête (c’est un exemple…). Une pompe à chaleur (de série) aide à chauffer l’habitacle rapidement sans grosse perte d’énergie.
Le revêtement de la planche de bord évolue pour un placage façon bois et une jolie série de lignes en rétro-éclairage, d’une couleur parmi 256 au choix. La qualité des matériaux est rassurante mais certain ajustement montrent de petits défauts, juste dérangeants visuellement, par exemple à la jonction de la fausse boîte à gants (elle est inexistante).
Une absence compensée par de bons rangements dans la console centrale. On note aussi le rétroviseur central désormais à caméra, histoire de compenser une rétrovision limitée avec la petite vitre arrière.

Les passagers arrière sont, comme à l’habitude dans les modèles d’origine chinoise, très bien traités. Ils bénéficient d’un immense espace aux jambes permis par l’empattement de 2,89 m et, comme en avion (en classe premium eco du moins) ils pourront incliner leur dossier en position relax, précisément de 11,4 degrés. En outre, la banquette chauffante pourra les dorloter.

Enfin, le vaste coffre bénéficie d’un généreux volume de 571 l, qui peut être augmenté en basculant les dossiers de la banquette selon une fonctionnalité classique 1/3-2/3, jusqu’à 1 374 l. Pas de trappe à skis ici en revanche.
Xpeng G6Technologies embarquées : palette complète
L’environnement des interfaces chez Xpeng fait penser, tiens quelle surprise, à un certain Tesla… Les fonctionnalités offertes sont très vastes et toutes ne sont pas encore prêtes en français, et notre temps d’essai ne nous a pas permis de toutes les explorer, mais voici quelques remarques.
Le bel écran central passe à 15,6’’ en définition UHD et se montre très bien défini et réactif. Mention spéciale à la très complète vision à 360° et ses différents angles au choix, parfait pour éviter de rayer une jante en manœuvres (cela arrive aux meilleurs…).

L’affichage de l’instrumentation devant le conducteur est d’une taille standard (10,25’’) et il peut afficher différentes fonctionnalités, dont la navigation. Classique et efficace. Peut-être qu’il s’agit d’un bug de notre voiture d’essai, mais nous n’avons pu connecter notre iPhone 14 Pro en CarPlay que via le câble USB-C, alors que la connexion sans fil est bien au programme.
La reconnaissance vocale nous a parus extrêmement limitée dans ses fonctions disponibles et même, sa capacité de compréhension (malgré un accent anglais naturellement parfait…). Cependant, il est possible de profiter pour certaines fonctions de la capacité du système à voir d’où vient une commande, et réagir directement en fonction, comme pour ouvrir la fenêtre de cette place.
D’autre part, la section Xcombo permet de mettre en place une routine de démarrage personnalisée, qui peut inclure la désactivation de différentes fonctionnalités agaçantes sur route comme le suivi de file, à l’exception de l’alerte de survitesse (le système proposera de l’enlever à la première alerte).

Enfin, la sono Xopera 2.0 et ses 18 haut-parleurs est un peu décevante à bas volume, manquant de dynamisme, tandis qu’en montant le son elle fait preuve d’une belle énergie.
Xpeng G6Conduite : souplesse avant tout
Avec 495 ch répartis aux quatre roues et une accélération de 0 à 100 km/h en 4,13 s, la version Performance a sur le papier ce qu’il faut, où il faut. Mais au volant, c’est une impression de douceur et de confort qui prédomine, ce qui en réalité n’est pas une mauvaise chose sur un modèle à vocation avant tout familiale.
Ici, on ne trouve pas la même versatilité de caractère à la conduite que peut offrir une Model Y, même en version normale, à la demande tranquille ou plus agressive.

Même pied dedans, la G6 reste souple, à l’image de ses suspensions (passives) qui privilégient un confort feutré bienvenu, loin devant les prestations de Tesla dans ce domaine.
En jonglant avec les modes de conduite, même jusqu’aux modes les plus sportifs (Sport, Launch), rien à faire, les performances sont là mais les sensations de sportivité ne sont pas de mise. Soit.
Pour autant, le comportement rassure et les pneus Michelin Pilot Sport EV en 20 pouces offrent le grip nécessaire pour contenir ce beau bébé de 2 220 kg. Et sur Autobahn sans limite, on atteint facilement les 215 km/h maxi, avec une tenue de cap et une force de freinage rassurants.

Le régulateur de vitesse et le système de conduite semi-autonome de niveau 2, Xpilot Assist, gérés par une puce NVIDIA Orin-X, agissent jusqu’à 150 km/h, tandis que la présence des mains sur le volant est désormais détectée via un volant capacitif.
Nous avons cependant été un peu déçus par le comportement du système, parfois hésitant pour le maintien dans la voie et les trajectoires en grandes courbes d’autoroute. Il arrête aussi l’auto trop près de la voiture précédente dans les bouchons, même si on essaie d’augmenter l’inter-distance.
Et à l’approche d’une courbe plus serrée ou d’un rond-point, le régulateur ne semble pas lié au GPS pour ralentir l’auto préventivement, alors qu’il inclut une fonction virage. À utiliser avec parcimonie.
Le changement de voie automatique ne nous a pas convaincus non plus, assez aléatoire dans sa réalisation.
Des reproches que l’on faisait déjà aux précédentes Xpeng G6 et G9. Rien de nouveau, donc, de ce côté là.

Enfin, la conduite one pedal n’accompagne pas encore jusqu’à l’arrêt complet, mais une mise à jour à distance devrait venir vers la fin d’année, y compris pour les modèles précédents. Il faut bien séduire les clients Tesla, habitués de la chose.
Xpeng G6Autonomie, batterie et recharge
Le plus grand point fort de la Xpeng G6 se situe sans contexte sous son habitacle, au niveau de sa batterie. Il s’agit d’une nouvelle chimie LFP (lithium, fer et phosphate) ultra-performante, signée du chinois CALB, 7e producteur mondial de batteries. Un accumulateur décrit comme 5C, c’est-à-dire capable de charger à puissance d’environ 5 fois sa capacité.

Plus précisément, si sa capacité a un peu baissé par rapport à sa version précédente (80,8 kWh au lieu de 87,5 kWh), elle gagne en rapidité de recharge, tout en éliminant certains matériaux rares et précieux (cobalt, manganèse, nickel). Une batterie qui coche de nombreuses cases, comme le vehicle to load (V2L), pour recharger de petits appareils.
Cet accumulateur peut accepter des pics de recharge jusqu’à 451 kW, et offrir désormais un temps canon de 12 minutes pour repasser de 10 à 80 % (auparavant : 20 min). C’est la voiture électrique qui se recharge le plus rapidement en Europe. Mieux que la Smart #5 et ses 15 minutes.
Précisons qu’une Tesla Model Y réclame quant à elle entre 25 à 35 minutes environ pour le même exercice, selon la batteire embarquée.
Nous avons pu constater par nous-mêmes l’efficacité du système sur deux stations Ionity du côté de Munich, surpuissantes. Mais même sans atteindre les pics possibles.
Ainsi avons-nous compté 10 min de 47 à 88 %, avec au moment de passer le cap des 50 %, une puissance de charge à encore 250 kW. Excellent.
À noter, sur une borne 400 volts, un convertisseur se chargera dorénavant de bénéficier de la puissance de la borne.
Et côté consommation, nous avons relevé une moyenne mixte de 18 kWh / 100 km, très proche de sa valeur d’homologation à 18,4 kWh / 100 km. Bravo !
L’autonomie totale atteint 510 km WLTP pour cette version Performance, et 525 km WLTP pour la version Grande Autonomie, avec la même batterie mais moins puissante.
Xpeng G6Prix : compétitif !
Avec un tarif établi à 50 990 €, inchangé par rapport à la version précédente, le G6 AWD Performance se montre compétitif face à la Tesla Model Y Performance, certes plus… performante (61 990 €), forte de 460 ch, et avec une autonomie de 580 km WLTP, mais sans commune mesure côté recharge et confort puisqu’elle fait moins bien.
Mais ce sont finalement les autres versions du Tesla Model Y qui seront les plus intéressantes, tout comme la version Grande Autonomie du Xpeng G6. Difficile de les départager, tout dépendra si vous préférez le confort et la recharge (chez Xpeng), ou l’autonomie et les aides à la conduite (chez Tesla).
Citons aussi le Nissan Ariya Nismo (435 ch, 417 km et 53 300 €) et le prochain Alpine A390. On peut aussi citer le Volkswagen ID.4, le Renault Scénic E-Tech ou encore le BYD Sealion 07 et la Smart #5.

L’équipement de série du SUV Xpeng est fort complet, comprenant tous les ingrédients que nous citons plus haut. La liste des options se résume à un crochet d’attelage à déploiement électrique (1 190 €), permettant de tracter jusqu’à 1 500 kg, des peintures métallisées à 800 €, et c’est tout.
Le Xpeng G6 en version RWD Long Range (525 km WLTP) est proposée quant à lui à 46 990 €, et une version autonomie standard plus abordable est annoncée pour la fin de l’année. Tous bénéficient d’une belle garantie 5 ans/120 000 km + 2 ans/40 000 km.
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