« Même si on code grossièrement, ça marche » : pourquoi des consoles comme la PS5 Pro coûtent en réalité moins cher aux créateurs de jeux

Avons-nous vraiment besoin de la PS5 Pro ou d’une nouvelle Xbox Series X sous stéroïdes ? Durant les premières décennies de la guerre des consoles, les grands fabricants ont beaucoup communiqué sur la puissance de leurs machines pour inciter les joueurs à sortir leurs cartes bleues. À une exception prêt à partir des années 2000 : Nintendo.

Avec sa Wii, la firme nippone a privilégié un prix plus abordable et des fonctionnalités inédites pour faire sortir sa machine du peloton. Depuis, elle n’a jamais abandonné cette philosophie : la Switch 2 fait toujours la part belle à la portabilité, aux exclusivités qui ne sont clairement pas des démonstrations de puissance et aux gimmicks plutôt qu’à la performance brute.

Force est de constater que cette politique fonctionne plutôt bien auprès des joueurs. : la Wii et la première Switch ont été les consoles les plus vendues de leurs générations respectives. La dernière née de Nintendo connaît, quant à elle, une carrière plus que correcte compte tenu de ses défauts, de l’attitude assez antipathique de son fabricant et de la situation économique globale.

Quand l’optimisation devient un gouffre financier

Alors, on est en droit de se poser encore et encore cette question : avons-nous vraiment besoin de consoles plus puissantes ? Après tout, les PS5 et Xbox nous permettent déjà de jouer correctement à des titres plutôt agréables à regarder, et ce, même en 4K. Définition que la Switch 2 parvient également à digérer à grand coup de DLSS.

Selon Hiromichi Takahashi, patron du studio Amata Games et vétéran de l’industrie (il est notamment passé par Sony), la réponse est sans équivoque. Sur le réseau social X, ce développeur japonais explique : « Plus une console est puissante, mieux c’est. Même si les jeux ne paraissent pas en tirer parti. »

Des performances élevées simplifient le travail des équipes : moins besoin d’optimiser chaque détail, moins de contraintes techniques, et donc des coûts réduits. « Même si nous faisons les choses un peu grossièrement, le jeu fonctionnera quand même correctement », précise-t-il.

Un confrère abonde dans son sens, toujours sur X, en soulignant l’ampleur du travail d’optimisation nécessaire pour assurer la fluidité d’un jeu. Cette phase, souvent invisible aux yeux du grand public, mobilise des ressources considérables que des consoles plus robustes permettent d’alléger.

Entre promesses et réalité économique

Ce n’est pas la première fois que des développeurs s’expriment sur ce sujet. L’année dernière, la Xbox Series S avait déjà fait l’objet de critiques, certains affirmant même que son existence retardait le lancement de certains titres sur les consoles de Microsoft.

Faut-il donc s’enthousiasmer de la course à la puissance, au risque, peut-être, de devoir payer plus cher des consoles plus performantes ? Rien ne garantit que les jeux deviendront plus accessibles ou que leurs prix n’augmenteront pas davantage dans ce cas. Après tout, les tarifs redescendent rarement après une augmentation, et l’inflation n’est jamais très loin.

Il existe cependant déjà des solutions pour celles et ceux qui souhaitent alléger leur budget jeux vidéo. Des abonnements comme le Game Pass de Microsoft donnent, par exemple, accès à une bibliothèque de titres conséquente, et ce, sur de nombreux appareils.

Valve présente une approche différente avec sa nouvelle Steam Machine. Bien qu’elle affichera un prix potentiellement supérieur de plusieurs centaines d’euros par rapport à ses concurrentes, elle donnera accès au catalogue de Steam depuis un canapé, avec une expérience comparable à celle d’une console de salon. Une machine plus chère, donc, mais avec des jeux souvent plus abordables.