Les créateurs français de Life is Strange vont mal : licenciements au studio parisien

 
Le studio français Don’t Nod a de mauvaises nouvelles à annoncer ce mercredi 16 octobre.

La France est un vivier d’excellence dans le jeu vidéo à l’échelle internationale. On connait évidemment Ubisoft, ou encore Asobo et Arkane, mais il y a aussi le champion Don’t Nod.

Après des débuts difficiles sur le AAA Remember Me, le studio a connu le succès avec la série Life is Strange éditée par Square Enix.

Plus récemment, on connait le studio pour les créations Tell Me Why chez Microsoft, Vampyr avec Focus et Jusant, autopublié par le groupe.

Malgré les succès critiques, on savait les résultats financiers du studio plus délicats. Ce mercredi 16 octobre, Don’t Nod tire officiellement la sonnette d’alarme.

L’annonce

Par un communiqué de presse, Don’t Nod dévoile ses résultats financiers pour la première moitié de l’année 2024, et en profite pour annoncer un projet de réorganisation du studio parisien.

Nous avons donc présenté ce jour aux instances représentatives du personnel un projet de réorganisation qui pourrait amener DON’T NOD sur une nouvelle trajectoire de développement.

Oskar Guilbert, PDG de DON’T NOD

Ce sont près de 69 personnes qui seraient concernées par ce « plan de sauvegarde de l’emploi », soit près d’un quart du studio parisien.

La branche à Montréal semble épargnée par cette annonce.

Les signaux étaient là

En début d’année, le STJV (Syndicat des Travailleurs•ses du Jeu Vidéo) avait alerté la presse concernant des problèmes au sein du studio. En particulier l’incapacité de Don’t Nod à diriger plusieurs productions en parallèles.

Le STJV s’inquiète que l’entreprise ne soit pas capable de gérer ces multiples productions parallèles :

  • les délais changent très fréquemment
  • les informations et les instructions données aux équipes sont contradictoires
  • les salarié·es sont déplacé·es d’une équipe à une autre sans avoir de vision à long terme sur les projets
  • une réorganisation éprouvante, qui a mis plus d’un an à se mettre en place, laisse des équipes entières sur le carreau.
« DON’T NOD : Ascension ou chute libre ? » le 07 février 2024

Vingt-quatre heures avant le communiqué de Don’t Nod, c’est Stéphane Beauverger qui annoncait son départ. Il s’agit de l’un des piliers historiques du studio, 15 ans de boite, et le directeur narratif sur de nombreuses productions.

Le 23 septembre, Don’t Nod dévoilait des résultats financiers jugés décevants avec une baisse du chiffre d’affaires de 11% sur l’année. Le jeu Banishers: Ghosts of new Eden, ce serait notamment très mal vendu.

La crise du jeu vidéo continue

Don’t Nod est le dernier exemple en date de la crise profonde qui touche les travailleurs et travailleuses du jeu vidéo depuis la sortie de la crise Covid.

En tout, ce sont plus de 13 000 personnes qui ont déjà perdu leur emploi pour la seule année 2024 chez Riot Games, Microsoft Gaming, Ubisoft, Embracer, Epic Games, Meta, Take Two Interactive ou encore Tencent.


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