« Même Apple n’est pas allée aussi loin », Nintendo limite volontairement la compatibilité USB-C de la Switch 2

 
L’équipe de Linus Tech Tips ne mâche pas ses mots : Nintendo a créé un verrouillage USB-C plus restrictif qu’Apple. Son analyse technique montre une « paresse tactique » qui coûte cher aux joueurs.
Source : Linus Tech Tips

Nintendo semble avoir modifié le port USB-C de la Switch 2 pour limiter drastiquement la compatibilité avec les accessoires tiers. Une analyse technique montre que la console refuse de communiquer avec la plupart des périphériques non-officiels, forçant les joueurs vers l’écosystème propriétaire de Nintendo.

Un USB-C bridé par des règles propriétaires

L’équipe de Linus Tech Tips a testé de nombreux accessoires USB-C avec la Switch 2. Le constat est implacable : « Cette station d’accueil fonctionne parfaitement sur la Switch One, et en fait sur tous les autres appareils disponibles. Non, non, non. C’est le seul appareil que nous avons trouvé avec lequel elle ne fonctionne pas.« .

Pour comprendre cette incompatibilité, ils ont utilisé un analyseur de protocole Infinion qui intercepte les communications entre appareils USB-C. Les résultats montrent que Nintendo exploite massivement les messages « VENDOR_DEFINED » du protocole USB pour créer ses propres règles de compatibilité.

Ces messages propriétaires apparaissent dès la phase de négociation entre la console et ses accessoires. Linus explique : « Dans ce cas, nous allons voir ces messages vendor defined où le dock et la switch vont essayer de négocier leur mode display port. Ça prend clairement beaucoup de messages vendor defined et c’est là que les choses deviennent un peu inhabituelles. »

Une « paresse tactique » qui rapporte gros

L’analyse montre que Nintendo n’a pas fait d’effort pour assurer la compatibilité avec les accessoires tiers. « Je pense que la réponse la plus probable ici, et celle qui évite de faire des affirmations qu’on ne peut pas absolument confirmer, c’est que Nintendo s’est assuré que ça marchait sur leurs propres appareils et puis ils ont arrêté leurs efforts là. »

Linus qualifie cette approche de « paresse tactique » : « Parce que le bénéfice de cette incompatibilité est si évident : l’argent. Vous voulez un deuxième dock dans votre maison ? Eh bien, au lieu d’utiliser quelque chose que vous avez déjà, ça fera 120$ de plus directement à Nintendo. »

Cette stratégie force les utilisateurs vers l’écosystème officiel Nintendo. Dock de voyage, station d’accueil secondaire, chargeur de secours : tout doit passer par les accessoires officiels, nettement plus chers que les alternatives génériques.

Plus restrictif qu’Apple selon Linus

La comparaison avec Apple fait particulièrement mal : « Même Apple réussit à être plus universel que cette merde. Apple était l’un des pionniers du mouvement de l’industrie vers l’adoption massive de l’USB type-C et Thunderbolt. »

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Linus rappelle qu’Apple, malgré « sa longue et fière histoire de rendre les choses propriétaires sans bénéfice utilisateur évident, même eux ne sont pas allés aussi loin que créer une négociation propriétaire entre leurs câbles, leurs accessoires et leurs ordinateurs.« 

Cette critique porte d’autant plus que la Switch 2 offre des performances limitées. La recharge plafonne à 15 watts, le taux de rafraîchissement variable n’est disponible qu’en mode portable. « On ne demande vraiment pas beaucoup à ces appareils« , souligne Linus avec amertume.

Des solutions de contournement précaires

Quelques constructeurs parviennent malgré tout à créer des accessoires compatibles. L’Antank S3, vendu 27 euros, fonctionne avec la Switch 2. Mais cette compatibilité reste fragile : « Nintendo pourrait techniquement modifier cet accord sur un coup de tête en changeant leurs protocoles dans un petit jeu de chat et souris cybernétique. »

Linus s’interroge sur les méthodes utilisées par ces constructeurs : « Qui sait comment Antank a découvert ça ? Un ami chez Nintendo ou dans l’équipe de nuit d’une des usines ? De la chance aléatoire ? » Cette incertitude montre bien l’opacité des protocoles Nintendo.

La solution recommandée par Linus reste radicale : « La meilleure chose à faire, c’est de ne pas donner votre argent à Nintendo. » Mais il reconnaît la difficulté : « Ils créent clairement des expériences fantastiques que personne d’autre ne peut égaler. »


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