Et si le « 99 99 99 99 99 », devenait le nouveau numéro de téléphone des arnaqueurs ?

 
Malgré des mesures prises par les autorités depuis longtemps, les arnaques et autres démarchages par téléphone et SMS continuent de fleurir en France. L’Arcep propose une nouvelle mesure : la création d’un numéro qui serait en quelque sortie « dédié » aux escroqueries. Explications.
Crédit : Frandroid

Depuis quelques années maintenant, les démarcheurs et démarcheuses téléphoniques doivent obligatoirement utiliser des numéros spécifiques au moment d’appeler d’éventuels clients. Mais malgré cet encadrement, qui vient d’être renforcé, des 06 ou 07 continuent d’être utilisés pour vendre des rénovations thermiques ou des formations CPF douteuses.

C’est pour lutter contre cette nouvelle forme d’abus que l’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) propose une nouvelle mesure : la création du numéro « 99 99 99 99 99 » pour lutter contre l’usurpation de ligne qui fait actuellement florès.

La chasse aux numéros usurpés

L’idée est assez simple : puisque les messages et appels venant d’entreprises peu scrupuleuses se reposent sur des numéros de mobiles usurpés depuis l’étranger, pourquoi ne pas forcer les opérateurs à remplacer l’affichage du numéro par ce fameux « 99 99 99 99 99 ». Il deviendrait ainsi très facile de filtrer ou d’ignorer les appels venant de ce numéro.

Petit bémol tout de même, tous les 06 ou 07 appelant de l’étranger ne sont pas frauduleux. Ces appels peuvent aussi venir d’abonnés en itinérance dans un autre pays. L’Arcep conseille donc aux opérateurs de ne basculer sur le 99 99 99 99 99 que dans les cas « où il n’est pas possible aux opérateurs français de s’assurer de l’authenticité du numéro présenté ».

Un tel changement demanderait sans doute des ajustements dans les couches techniques des opérateurs ainsi que dans les contrats clients (qui définiraient à l’occasion « la liste des numéros [qu’un client] peut utiliser comme numéro d’appelant »), mais cela pourrait aussi considérablement limiter la fraude. Il n’est cependant pas exclu que cela donne lieu à quelques faux positifs.

Une longue attente en perspective

Dans son communiqué de presse arguant pour la mise du numéro spécial arnaque, l’Arcep milite aussi pour un élargissement des plages de numéros alloués aux territoires ultramarins, l’interdiction de l’affichage des numéros courts « fortement majorée » en numéro d’appelant et la mise en place d’un « gel » temporaire d’un numéro pour pouvoir le récupérer en cas de soucis.

Pour aller plus loin
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Aucune de ces mesures n’est encore mise en place, n’étant pour le moment qu’au stade de la proposition. Il faudra sûrement des mois voir des années pour qu’une mesure comme celle-ci arrive sur les bancs du Parlement. Mais l’idée est lancée.


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