Selon l’Observatoire du Cycle 2025, le prix du vélo électrique moyen atteint les 2 045 euros en France en 2024. Cependant pour de nombreux Français, c’est un investissement que l’on ne peut se permettre. La tentation de craquer pour un vélo électrique pas cher est forcément grande. Et pourquoi pas un vélo électrique chinois très accessible ? Des marques n’hésitent pas à casser les prix sous les 1 000 euros pour un modèle tout équipé, à l’instar de Hitway, dont nous voyons de plus en plus de modèles dans les rues.
La marque nous a proposé de tester son BK8S, un vélo urbain 26 pouces, dont le tarif est de 699 euros en promotion. Pour une somme trois fois inférieure à celle d’un VAE moyen, que peut-on espérer ?
Sur le papier, le Hitway BK8S promet 40 km d’autonomie, des freins à disques et un bon équipement. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à le comparer avec un Iweech Avenue ou un Nakamura Crossover GT à 2 000 euros. En a-t-on pour notre argent, quelles sont les concessions d’un tel vélo électrique, et quid du SAV ? Réponse dans notre test complet.
Fiche technique
Modèle | Hitway BK8S |
---|---|
Dimensions | 184 cm x 100 cm |
Puissance du moteur | 250 watts |
Nombre d’assistances | 3 |
Autonomie annoncée | 80 km |
Temps de recharge annoncé | 360 min |
Batterie amovible | Oui |
Bluetooth | Non |
GPS | Non |
Écran | Oui |
Poids | 34,1 kg |
Couleur | Noir, Blanc, Bleu |
Poids maximal supporté | 120 kg |
Phares | Oui |
Feu arrière | Oui |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Un test qui démarre mal
En toute transparence, l’expérience de test a bien mal débuté. A la réception du colis, et au terme d’un montage d’1h30 qui a généré une pyramide de plastique et de polystyrène, le vélo électrique envoyé a rencontré un sérieux problème.
Une fois monté, le Hitway BK8S grincait des dents, ou plutôt des disques, qui était en fait légèrement voilés. Ils venaient alors frotter abondamment sur les étriers. En non-expert de l’assemblage, et après sollicitation auprès de la marque qui nous a renvoyé de nouveaux disques, nous avons voulu confier la tâche à un vélociste.
Le problème, c’est qu’en chemin, nous avons tout de suite de remarqué un mouvement étrange à l’arrière. La jante était tout simplement fendue : impossible de la changer immédiatement, car cela nécessite une roue spécifique qui vient accueillir le moteur. Finalement, nous avons cédé le modèle à une personne qui avaient besoin de pièces détachées.
En parallèle, Hitway nous a renvoyé un second exemplaire. Nouveau colis, nouveau montage, et nouveau un problème de freins sur les deux roues. Assurément, cela ne vient pas de notre montage. On pointe ici l’absence d’un élément venant caler les étriers lors du transport (ce que l’on remarque sur certains vélos électriques qui nous ont été livrés non assemblés). Ce prologue a duré plusieurs semaines, pour un test que nous voulions réaliser en moins de 15 jours. Embarrassant, dites-vous ?
Hitway BK8S ou le flashback d’une décennie
L’allure du Hitway BK8S nous renvoie 10 ans en arrière. Son cadre en acier intègre une poutre diagonale renforcée d’un second tube, mais n’y cherchez pas la batterie. Elle loge en effet entre le tube de selle et la roue arrière, un choix aujourd’hui désuet qui nous rappelle le Vélobécane Easy. Nous ne parlons pas forcément de style, chacun jugera, mais de praticité et d’équilibre de poids.
Déjà que le moteur est en position arrière, le vélo électrique, que nous mesurons à 27,6 kg (dont 2,87 kg de batterie) affiche un gros déséquilibre. Cela complique ainsi la manipulation et joue sur la conduite.

Avec une batterie hors du cadre, on pourrait penser qu’elle se manipule facilement. Que nenni. Après un coup de clé pour la déverrouiller, il est nécessaire de basculer la selle vers l’avant, sinon impossible de l’enlever. L’extraction demande de tirer d’un coup sec la batterie vers le haut, mais on apprécie la présence d’une poignée facilitant son transport.
Remettre la batterie demande à bien la caler dans le rail et de donner un nouveau coup sec vers le bas. Au moins, la batterie ne bouge pas, mais on n’aime pas le fait de devoir laisser la clé sur la batterie durant les trajets. On peut évidemment l’enlever quand le vélo est éteint.
Un éclairage auto, de l’équipement costaud
Malgré une conception désuète laissant apparaître une gaine peu flatteuse, le Hitway BK8S intègre une partie du câblage, qui se dissimule dans le tube diagonal et à l’arrière. Bon point : il possède un bon équipement de série. Le vélo électrique inclut des garde-boues en métal qui ne bougent pas, et une béquille robuste dotée d’un pied large.
Le porte-bagages paraît également costaud, mais sans aucune indication concernant sa limite de charge. Quant à l’éclairage, il est lié à la batterie, presque étonnant pour cette gamme de prix. En contrepartie, la luminosité du phare, ajustable en hauteur, est trop faible pour espérer rouler hors de la ville.
Un écran d’un ancien temps
Le Hitway BK8S ne propose aucune connectivité – et à ce prix, on n’en demande pas forcément autant -, l’expérience se résume donc à un écran, que la marque installe sur la gauche du guidon. LCD, l’affichage est monochrome, peu flatteur, mais a le mérite d’être parfaitement lisible de jour, même au soleil, et son rétroéclairage facilite la lecture de nuit. Vitesse, jauge de batterie et niveau d’assistance sont apparaissent en gros, avec quelques infos complémentaires.

Pour y accéder, il faut bien lire le manuel. Une simple pression du bouton central fait défiler le kilométrage ainsi que les volts (peu utile avouons-le), mais pour la vitesse moyenne et maximale, il faut jouer avec les deux boutons du haut. Attention à ne pas se tromper, car le bouton du haut sert à gérer l’éclairage, celui du bas le mode marche.
Nous avons également noté un phénomène étrange, puisque le compteur de vitesse ne dépasse jamais la limite de l’assistance. Même si vous roulez à 35 km/h en descente, l’écran affiche 25 km/h sur le mode 3 ou 15 km/h en mode 1. Il faut ainsi ajouter un compteur additionnel ou son smartphone pour connaître sa vitesse réelle.
Un capteur qui ne tourne pas rond
Parmi les concessions que fait un vélo électrique à 700 euros, il y a évidemment la nature du capteur : ici, c’est un capteur de rotation. Mais d’un modèle à l’autre, l’expérience est parfois très différente. Superbe avec très peu de latence sur un Lemmo One, bonne sur un Decathlon Rockrider E-ACTV 100, la latence est très médiocre sur ce Hitway. Il faut en effet 2 tours de pédalier pour que le moteur s’enclenche, une éternité avec la transmission monovitesse au démarrage. C’est presque du jamais vu.
Le NCM C5 que nous avions testé, lui aussi équipé d’un capteur de rotation, ne souffrait pas d’un tel défaut aussi rédhibitoire malgré son prix avoisinant lui aussi les 750 euros.

Il en va de même pour l’arrêt du moteur : il y a comme une inertie de plusieurs secondes après la fin du pédalage. La conduite est donc sans aucun effort au vu de l’effet on/off du capteur de rotation.
Ce fonctionnement peut convenur à beaucoup de néophytes qui veulent un vélo électrique simple au quotidien. Mais le calibrage est ici assez maladroit, car il suffit de pédaler sans pression sur les pédales pour que le BK8S avance seul. Résultat, il donne un effet mobylette où les jambes moulinent dans le vide.

En revanche, le moteur arrière (couple de 32 Nm) est assez volontaire sur les pentes, même s’il faut rajouter du pédalage musculaire sur les pentes soutenues. Le bloc est un peu bruyant, sans excès, avec 3 modes proches de l’univers de la trottinette. En effet, chacun limite la vitesse maximale et non la puissance du niveau d’assistance.
Le mode 3 plafonne à 25 km/h, le 2 à 20 km/h et le 1 à 15 km/h. En fouillant dans le menu de l’écran, il est possible de débloquer un système à 5 modes sans limite de vitesse, qui étalonne la puissance. Un mode marche s’y ajoute.

Outre le moteur et les performances, il nous faut revenir aux freins. L’expérience est assez compliquée au guidon de ce Hitway, puisque l’étrier avant mord mal le disque, tandis que l’arrière plus conforme est trop peu performant. Le BK8S demande ainsi un roulage prudent et, qui nécessite d’anticiper chaque situation à risque. Il faut ainsi plus de 10 mètres pour s’immobiliser, c’est inacceptable sur un vélo électrique moderne.
De la stabilité mais pas de confort
Avec sa petite fourche fixe, ses tubes de diamètre fin, le Hitway BK8S est assez inconfortable. On préfère éviter les rues mal entretenues et les petits chemins car le vélo électrique renvoie toutes les imperfections dans les bras et le fessier. Dommage, car l’assise est moelleuse et invite aux longs trajets, mais elle a perdu sa petite suspension présente sur le précédent modèle 2024 (que nous avions reçu en premier lieu).

Avec une meilleure fourche ou un cintre amortissant mieux, il y a pourtant du potentiel car les pneus sont larges. Ces derniers, dont l’origine est inconnue, adhèrent bien à la route par temps pluvieux, tandis que le BK8S reste assez agréable à manœuvrer.
On note toutefois une partie avant trop légère, que la position de conduite active vient compenser (puisque l’on appuie généreusement sur le guidon). Cette position dynamique n’est pas perturbante – certains apprécieront – mais elle vient contredire l’esprit de vélo urbain confort que promet Hitway.
Plus d’autonomie que prévu
La principale évolution du Hitway BK8S 2025 est une batterie d’une capacité de 10,4 Ah (374 Wh), remplaçant celle de 8,4 Ah du modèle 2024. Cela permet à la marque de promettre un minimum de 40 km en mode 3, et jusqu’à 80 km en mode 1. Sur notre parcours type de 40 km, nous avions tout juste la distance pour tester ce modèle.
En fin de compte, il a dépassé cette limite, atteignant même 50 km avant le dernier électron. L’essai a été réalisé dans des conditions plus qu’idéales, avec un soleil radieux et 25°C, avec un cycliste d’environ 80 kg, sac compris.

Le suivi du niveau de batterie est toutefois approximatif, en raison d’un BMS (battery management system) d’ancienne génération. Ainsi, la jauge à 5 barres peut varier si l’on est en roulage ou non, alors que les paliers de 20 % sont peu précis. Exemple : à la suite de notre trajet de 40 km et un petit temps de repos, la jauge affichait 3 barres restantes. Dans les premiers coups de pédales, elle passe à 2 barres, puis à la dernière barre après seulement une poignée de kilomètres.
Lors de la recharge, le constat est encore plus amer, car le vélo s’éteint dès la prise branchée. Impossible donc de suivre le niveau d’autonomie, il faut ainsi brancher et débrancher le tout pour vérifier l’état de charge.
Une charge entre 5 et 6 heures
La recharge se fait directement depuis sur le vélo électrique ou avec la batterie amovible. La prise est située sur la batterie, avec un chargeur d’une longueur de 2,30 m, ce qui légèrement inférieure à la moyenne. Le chargeur hérite d’une puissance conventionnelle, d’intensité 2 ampères et de 84 W.

Ce chargeur chauffe beaucoup, notamment lors de notre période d’essai. Il est donc conseillé de le laisser reposer quelques minutes après une charge. Le plein de batterie du BK8S est conforme à ce qu’annonce Hitway, soit 5h45.
Tarif spectaculaire, SAV absent
C’est l’atout principal de ce vélo électrique, le prix est tout simplement canon. A 699 euros, le Hitway BK8S est l’un des vélos électriques les moins chers du marché. Toutefois, sa disponibilité est uniquement en ligne, donc impossible de le tester avant un achat ou de l’approcher chez un revendeur.
Le BK8S est disponible en taille unique, et en théorie en 3 coloris : noir, bleu et bleu (avec bandeaux de couleur). En option, il est possible de commander un panier avant (40 euros), un panier arrière (50 euros) et une seconde batterie de plus grande capacité (15 Ah).

La livraison est gratuite entre 3 et 7 jours selon la marque, tandis que la garantie est au minimum légal de 2 ans. Cependant, le SAV reste très flou. Le site officiel dispose bien d’une page… remplie de « Lorem ipsum » sans aucune information. Il faut ainsi se fier uniquement à une adresse email en bas de page.
Nous ajoutons que la marque semble touchée par un souci de fiabilité, car les VAE vieillissent mal dans le temps (surtout les modèles pliants) selon quelques propriétaires avec lesquels nous avons discuté. Certains nous ont confirmé un débridage assez facile des modèles du fabricant, mais nous n’avons pu débrider le BK8S malgré nos tentatives.
Par contre, lors de nos nombreux échanges avec plusieurs vélocistes, beaucoup refusent tout simplement de toucher aux vélos électriques Hitway (ou de la marque sœur Koolux).
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