D’ordinaire, nous testons tous les téléviseurs dans une pièce spécifique avec des modèles prêtés par les marques, voire, pour certains, achetés. Mais pour ce modèle Hisense 116UX, la logistique à mettre en œuvre pour la réception nous a conduits à vous proposer une prise en main à défaut d’un test complet qui prend plusieurs jours.
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Difficile donc de se faire livrer le téléviseur par rapport à sa très grande taille : 116 pouces (2,94 m) en diagonale, cela donne une largeur de 2,63 m et une hauteur de 1,5 m !
Le rendez-vous était donc pris au magasin Son-Video.com à Champigny-sur-Marne, en région parisienne pour tester ce téléviseur exceptionnel de par ses dimensions.
C’est donc dans le hall principal de la boutique spécialisée en matériel audio et vidéo que la marque avait installé le TV en bonne place. Impossible de le louper et ne pas poser un œil dessus pour chaque client pénétrant dans le magasin. Notez que le meuble sur lequel est installé le téléviseur est conçu spécialement pour lui. Il ne contient aucun équipement audio étant fait uniquement de métal et de bois et n’est pas disponible à l’achat.
L’un des premiers TV avec un système de rétroéclairage Mini LED RGB
J’ai donc pu passer un bon moment avec ce téléviseur afin de réaliser non seulement quelques visionnages de vidéos dont j’ai l’habitude pour me rendre compte de ses capacités, mais également pour faire plusieurs mesures significatives. Mais avant cela, sachez que le téléviseur est disponible depuis quelques mois après avoir été exposé dans plusieurs salons à travers le monde. Une version de 100 pouces en diagonale est également commercialisée.
L’idée pour Hisense est de proposer ici la technologie de rétroéclairage Mini LED RGB. Celle-ci sera disponible sur plusieurs séries non seulement chez Hisense, mais également chez Sony, TCL, Samsung et bien d’autres d’ici quelques mois. Chaque marque utilise des dalles plus ou moins similaires se partageant les fabricants. Pour mettre tout de suite les choses au clair, rappelons qu’il s’agit d’un modèle LCD embarquant donc une nouvelle technologie de rétroéclairage. Jusqu’ici, les LED ou les Mini-LED (plus petites et réservées aux modèles milieu et haut de gamme) étaient uniquement blanches ou bleues.
Désormais, certaines séries de téléviseurs sont donc dotés de diodes électroluminescentes composées de composants rouge, vert et bleu. Chaque triptyque correspond à « une Mini-LED » d’une taille donnée.
C’est la même technologie pour tous les systèmes de rétroéclairage RGB sauf que dans certains cas, les LED sont de différentes tailles : appelés Mini-LED chez Hisense, TCL ou Sony, par exemple et Micro LED chez Samsung (appellation marketing Micro RGB pour la marque sud-coréenne qui revendique une taille plus petite que sur les autres dalles).
L’idée, avec des diodes RGB, c’est de pouvoir se passer d’un filtre et donc de proposer des téléviseurs non seulement plus fins, mais qui promettent également une couverture accrue des espaces colorimétriques. En outre, sur le papier, on peut compter sur une luminosité supérieure à ce qui existe.
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Après, chaque marque va exploiter cette technologie avec plus ou moins de diodes sur la surface de l’écran et une luminosité plus ou moins importante afin de créer une segmentation de marché et différentes gammes.
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Les mesures, sondes à l’appui
L’installation et les mesures avec des contenus SDR
Le décor planté, me voici donc devant ce gigantesque téléviseur que j’ai déjà pu voir à différentes reprises, mais jamais dans de telles conditions, à savoir pourvoir poser les sondes de mesures dessus et passer les extraits vidéo que je veux afin de savoir ce qu’il vaut vraiment par rapport à tout ce qu’on m’en a dit jusque-là.
Après une courte phase d’installation du matériel et lancement du logiciel de mesure, me voilà prêt à passer le téléviseur sur le grill. La télécommande en main, je sélectionne l’entrée HDMI (parmi l’une des 4 disponibles à l’arrière) correspondant à ma source : un générateur de mires. Celui-ci est relié à un ordinateur sur lequel est installé le logiciel Calman de Portait Display, la référence pour réaliser des calibrages et des mesures sur les TV, les vidéoprojecteurs et les moniteurs. Plusieurs sondes sont également branchées sur le PC afin de recueillir les données mesurées.
Les mesures commencent par l’examen d’images SDR (Standard Dynamique Range) générées par le générateur de mires. Le mode d’image sélectionné est Filmmaker : celui qui permet d’obtenir les meilleurs résultats pour un rendu cinéma et le plus proche de ce que souhaite le réalisateur, désactivant toutes les technologies d’optimisation potentielles intégrées par les différentes marques.
Les premiers tests se passent très bien, ce qui augure d’excellentes choses pour la suite. Effectivement, mais là c’est « facile » pour ce téléviseur haut de gamme, j’ai pu relever une température moyenne des couleurs de 6380 K, soit très proche de la valeur cible qui est de 6500 K. On peut constater que les dérives chromatiques sont très faibles, ce qui est toujours une très bonne chose.
En outre, le gamma moyen a été mesuré à 2,29, une valeur cohérente vu les conditions de mesures (une salle immense baignée par la lumière du soleil en extérieur).
Je rappelle qu’habituellement les mesures sont réalisées dans un environnement totalement sombre et avec tous les capteurs de luminosité désactivés, le cas échéant. Pour en revenir au gamma, les valeurs mesurées sont presque constantes, ce qui est une bonne chose et le signe d’un bon comportement du téléviseur sur l’échelle de gris.
Pour la couverture de l’espace colorimétrique rec709, correspondant à des programmes standard (sans HDR), j’ai pu relever un chiffre de 97 %, ce qui est excellent. Enfin, toujours avec des mires SDR, j’ai mesuré une très bonne fidélité des couleurs, car le Delta E moyen a été relevé à 2,45, donc une valeur inférieure à 3. Je rappelle que le seuil de 3 signifie qu’avec un Delta E moyen en dessous, l’œil humain n’arrive pas à faire à la différence entre la couleur affichée à l’écran et celle qui est demandée.
Les puristes pourront réaliser quelques optimisations en se plongeant dans les menus du téléviseur pour tenter d’obtenir une valeur la plus proche de zéro, mais disons qu’en choisissant le mode d’image Filmmaker, sans rien toucher d’autre, on est déjà très bien.
Notez que le mode d’image Cinéma, aussi disponible sur ce téléviseur, permet d’obtenir des valeurs très proches de celles relevées avec le mode Filmmaker.
Les mesures de pic de luminosité avec des contenus HDR
Voyons maintenant ce que le téléviseur propose avec des contenus HDR, là encore générés par mon générateur autonome de référence. Le logiciel propose en premier lieu de mesurer le pic de luminosité, toujours avec le mode d’image Filmmaker sélectionné. Et là, c’est une claque : 6145 cd/m² lors de la première mesure ! Habituellement, je réalise plusieurs passes afin de modérer les relevés, et ce, à plusieurs heures d’intervalle, donnant lieu à une moyenne. Ce protocole n’était pas possible à mettre en œuvre dans les conditions de cette prise en main en magasin. Aussi, je suis passé à d’autres mesures sur ce téléviseur pour revenir, seulement quelques minutes plus tard sur ce processus de mesure de la luminosité et la valeur relevée alors était sensiblement identique.
À date, c’est donc le plus haut pic de luminosité mesuré sur un téléviseur toutes technologies confondues. Le précédent record que j’avais enregistré était détenu par un autre TV de la marque Hisense, de la série U8Q qui avait été flashée à 3487 cd/m² lors de mes tests quelques mois plus tôt.
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Pour ne rien gâcher, le tone-mapping est très bon ici avec une courbe qui, certes, n’est pas parfaitement suivie, mais extrêmement proche de celle de référence (en jaune sur le graphique ci-dessous).
Ces mesures sont réalisées avec une mire qui occupe 10% de la surface de l’écran. Force est de constater avec des mires de différentes tailles, la luminosité n’est pas la même. C’est normal et jamais le cas sur les téléviseurs, à la différence des vidéoprojecteurs (sauf exception) puisque ces derniers arrivent à proposer le même niveau qu’on ait une mire de 1 % ou de 100 % de la surface de l’écran.
Le graphique ci-dessous montre l’évolution de la luminosité maximale produite par la dalle intégrée sur le 116UX de Hisense avec tout de même presque 1200 cd/m² pour une image totalement blanche sur la totalité de l’écran.
Notez qu’avec le mode IMAX sélectionné, le téléviseur arrive à proposer un pic de luminosité de 5863 cd/m².
Qu’en est-il de la fidélité des couleurs et de la couverture des espaces colorimétriques ?
Vient maintenant le temps de mesurer la fidélité des couleurs sur ce TV. Là aussi, je n’ai pas été déçu par j’ai pu relever un Delta E moyen de 1,21, donc nettement inférieur au seuil de 3. Cette valeur a été mesurée aussi bien avec le mode Filmmaker qu’avec le mode IMAX activé. Là encore rien à redire, c’est très proche de la perfection avec les réglages par défaut choisi par les ingénieurs de Hisense en sortie de carton.
Le dernier test somme comme un juge de paix pour ce nouveau téléviseur. En effet, ici, il s’agit de voir si la couverture de l’espace colorimétrique BT2020, le plus exigeant, dépasse celle des TV Mini LED classiques, comme le promettait Hisense. Officiellement, la marque communique sur un résultat de 95% sur les modèles dotés d’un système de rétroéclairage Mini LED RGB de 2025. Sont donc concernés les 116UX et 100UX. Hisense m’a glissé à l’oreille que les modèles 2026 embarquant cette technologie promettent 100 % de l’espace colorimétrique…
Ainsi, sur le TV Hisense 116UX, en mode Filmmaker, j’ai pu relever 91 % de couverture de l’espace colorimétrique BT2020. C’est là encore un record, car, jusqu’ici les modèles LCD n’arrivaient pas à dépasser les 80 %. Seuls les TV dotés d’une dalle OLED et plus particulièrement les modèles embarquant une dalle QD-OLED (fabriquée par Samsung Display) disponible sur les téléviseurs haut de gamme Samsung et Sony sont capables d’offrir une couverture de 88 % mesurée. Donc, grâce à sa technologie Mini LED RGB, le téléviseur Hisense 116UX (et par extension le 100UX) propose bien un espace colorimétrique étendu. En mode IMAX, j’ai même pu mesurer presque 92 %.
Enfin, presque pour l’anecdote, la couverture de l’espace colorimétrique DCI-P3 a été relevée à 99,32 %, ce qui est également excellent, mais pas étonnant au regard des capacités intrinsèques de ce TV haut de gamme. Les autres téléviseurs de son rang, même en OLED et Mini LED en sont capables.
L’observation subjective
Au-delà des mesures réalisées qui sont vraiment excellentes et permettent d’affirmer que le téléviseur est parfaitement réglé en sortie de carton livrant une prestation jamais vue sur un modèle LCD (ni OLED), vient le temps de quelques remarques subjectives concernant les extraits vidéo que j’ai pu faire pendant cette prise en main. Habituellement, je passe et repasse les mêmes séquences, connues par cœur, permettant de voir si on a bien une image de type cinéma, si les contrastes sont satisfaisants, les zones claires convenablement détaillées comme les parties plus sombres des images, par exemple.
Force est de constater que le téléviseur Hisense livre une excellente prestation avec un rendu véritablement de haut vol. Les effets de blooming sont inexistants et on profite de très larges angles de vision, selon moi, supérieurs à ceux observés avec un TV Mini LED classique. Les détails des scènes sont parfaitement visibles et on ne loupe vraiment rien des séquences, même sombres.
En outre, on profite également d’une excellente réactivité de la dalle sans aucune rémanence et une très bonne fluidité dans les mouvements d’objets ou de personnage affichés à l’écran.
Petit bémol à toutes ces remarques dithyrambiques : les nombreux reflets que l’on peut voir sur la dalle. En effet, ainsi exposé en pleine boutique, à la merci de la lumière artificielle, mais également naturelle, impossible de ne pas remarquer les autres appareils du magasin exposés notamment sur des séquences avec des zones noires à l’image.
Quelles performances pour le gaming ?
À ce titre, en plus de proposer une compatibilité avec toutes les technologies d’optimisation pour les jeux vidéo, dont le FreeSync Premium Pro, le VRR (Variable Refresh Rate) et l’ALLM (Auto Low Latency Mode), le 116UX propose un temps de retard particulièrement bas. En mode Jeu, j’ai ainsi pu mesurer un input lag de seulement 15,3 ms, ce qui est inférieur à 16 ms, seuil correspondant à exactement une image de retard entre le moment où on appuie sur le bouton de la manette et où l’action se déroule à l’écran. Le téléviseur supporte le 165 Hz.
Rappelons que chez Hisense, on peut activer le mode Jeu avec n’importe quel autre mode d’image (Standard, Dynamique, Filmmaker, Cinéma, etc) et donc obtenir plus ou moins de fidélité des couleurs, selon vos attentes dans ce domaine. En effet, certains joueurs préfèrent un rendu flashy avec des couleurs saturées alors que d’autres privilégient un rendu des plus fidèles.
N’ayant pas de console sous le coude lors de cette prise en main, difficile de vous donner un avis vraiment complet sur les prestations du téléviseur dans ce domaine, mais avec ces quelques données, gageons qu’il est un très bon allié, quel que soit le titre joué.
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