On a essayé le Bastille E, un vélo électrique pliant unique au monde

 
Frandroid a pu essayer en avant-première le vélo électrique Bastille E, un modèle unique au monde imaginé par l’inventeur de la poussette Yoyo. Sa particularité ? Il bénéficie à la fois d’un format « classique » avec des roues de 27,5 pouces et d’un système de pliage. Voici nos premières impressions.
vélo électrique Bastille
Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Fin 2023, la marque française Bastille faisait la Une des journaux généralistes et spécialisés. La raison ? Un vélo capable de se plier malgré son format dit « classique ». Comprenez : un vélo de taille normale, et non un modèle juché sur des roues de 20 pouces, voire 16 pouces. Ce qui est l’apanage de tous les vélos électriques pliants du marché.

Pour ajouter un grain de buzz à tout cela, il a suffi d’un nom : Gilles Henry. Ou plutôt, ce pourquoi cet ingénieur est connu : la célèbre poussette YoYo vendue à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde.

vélo électrique bastille
Source : Chloé Pertuis – Frandroid

À l’époque, la nouvelle que les aficionados de vélos électriques attendaient avait été confirmée : oui, une version électrifiée sera un jour de la partie. Ce jour est arrivé avec le Bastille E, au prix de 3490 euros tout de même.

Frandroid a eu la chance de tester le Bastille électrique en avant-première le temps de quelques jours. Voici nos premières impressions.

Fiche technique

Modèle Bastille E
Vitesse max 25 km/h
Puissance du moteur 250 watts
Nombre d’assistances 2
Autonomie annoncée 40 km
Temps de recharge annoncé 210 min
Batterie amovible Non
Bluetooth Oui
GPS Non
Écran Non
Poids 16,7 kg
Couleur Noir, Argent
Phares Oui
Feu arrière Oui
Fiche produit

Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.

Design et système de pliage

Il faut se rendre à l’évidence : c’est un vélo électrique unique au monde que nous avons eu à notre disposition. Une fois le vélo plié, l’effet waouh est instantané compte tenu de sa compacité et de sa praticité dans des environnements intérieurs. Nombreux ont été les collègues à exprimer leur stupéfaction.

Une fois n’est pas coutume, débutons par le processus de pliage. Car c’est bien ça qui le distingue des autres. Autant le dire d’emblée : il y a un petit coup de main à prendre. Mais au bout de quelques tentatives, la mécanique s’appréhende plutôt bien. Pour le plier, 3 principales étapes sont à respecter :

  • Rabattre la selle sur elle-même, vers l’arrière, après avoir pressé un bouton situé sous la selle. Abaissez au maximum la selle. Effectuez un tour arrière de pédalier : vous entendrez un petit clic. Là, le pédalier est bloqué.
  • Sur la barre inférieure du cadre, appuyez sur une gâchette qui débloque le levier argenté. Le tirer. En parallèle, appuyer sur le frein avant. Simulez un mouvement vers l’avant : la partie arrière va alors se rabattre parallèlement à la partie avant. Un petit système de clipsage permet de maintenir le tout.
  • Sous la potence, appuyez sur la gâchette. Faites pivoter le guidon dans l’axe du cadre. Vous pouvez aussi retirer le guidon et le fixer sur un support latéral au vélo pour un gain de place.

Une fois le guidon placé dans l’axe du vélo, vous pouvez tirer le vélo derrière vous ou bien le pousser en prenant soin de le faire tenir en équilibre sur l’une des roues – l’autre est figée en raison du pédalier préalablement bloqué. On y prend goût, c’est facile à prendre en main et à faire manœuvrer même dans de petits espaces.

Déplier le vélo s’avère être un jeu d’enfant : c’est globalement le processus inverse, en prenant le soin de maintenir le vélo grâce à sa poignée latérale. Bref, c’est largement réalisable en moins de 20 secondes. Une réussite.

vélo électrique Bastille
Source : Chloé Pertuis – Frandroid

L’avantage dans tout ça, c’est que le Bastille E est léger : 16,7 kg. Nous n’avons clairement pas l’impression de manipuler un tank, bien au contraire.

Cette légèreté est intimement liée à la philosophie de Bastille. Gilles Henry et ses équipes ont fait des choix assumés : celui de concevoir un vélo électrique dépouillé, sans aucun artifice. Et ça se voit.

Le Bastille électrique est un vélo épuré, muni d’une simple sonnette sur le guidon – qui n’est pas assez puissante selon nous –, et du strict nécessaire côté équipements : une béquille, des garde-boue et un porte-bagage capable d’accueillir un siège enfant. Simple, mais efficace. Qui plus est, c’est un vélo visuellement agréable, qui a récolté son lot de compliments lors de notre prise en main.

Technologies embarquées : la carte de la simplicité

Simplicité, simplicité, simplicité. Voilà le mot d’ordre du Bastille E. Et pour le coup, on a rarement vu un vélo électrique aussi simple à utiliser. Là où beaucoup de VAE nécessitent à minima d’être allumés via un bouton, le Bastille E, lui, fait fi de cette étape. Il suffit de l’enfourcher, de pédaler, et l’assistance s’enclenche.

Il n’y a donc aucune console déportée, aucun ordinateur de bord, aucun système LED intégré au cadre. Bref, la simplicité avant tout, on vous l’a dit. Pour autant, Bastille a tout de même développé une application mobile pour consulter son autonomie restante (en pourcentage) et jouer avec les 2 modes d’assistance. Et c’est tout.

Conduite

Le Bastille électrique a sa propre philosophie de conduite… que certains et certaines apprécieront, d’autres non. Déjà, saluons le choix technique logique et pertinent de Bastille, qui a privilégié un bloc moteur de seulement 35 Nm de couple. En somme, c’est peu, mais pour un vélo de moins de 17 kg, c’est suffisant.

Le comportement électrique joue la carte de l’ultra progressivité. Sous les pédales, vous n’avez clairement pas un foudre de guerre qui vous propulse à 25 km/h en moins de 2 secondes. Non, vous avez plutôt affaire à un VAE dont l’accélération est vraiment douce et graduelle, pour vous emmener à 25 km/h en toute tranquillité.

vélo électrique Bastille
Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Un point nous dérange : le ratio de transmission est selon nous trop élevé. Le ratio est ce qui détermine la difficulté du pédalage et la vitesse obtenue pour chaque tour de pédale. En pratique, quelle en est la conséquence ? Le pédalage est trop difficile au démarrage, avec une forte résistance qui vous empêche de rapidement prendre de la vitesse.

Certes, l’assistance est rapidement transmise une fois le premier coup de pédale donné, mais le faible couple de 35 Nm rend la prise de vitesse plus difficile.

Pour vous imager ce comportement, imaginez un départ à l’arrêt sur le rapport de vitesse numéro 9 de votre vélo. C’est tout de suite plus difficile que la vitesse n°1.

vélo électrique Bastille E
Source : Chloé Pertuis – Frandroid

En outre, l’assistance légère rend les reprises un peu mollassonnes à notre goût. Alors que justement, lors d’une reprise, le cycliste a généralement besoin d’un boost de puissance soit pour repartir de l’avant comme il se doit, soit pour s’extirper d’une situation potentiellement dangereuse.

C’est un choix fait par Bastille, qui pourrait néanmoins être clivant et déranger certains utilisateurs.

Il y a aussi du bon à tirer de ce Bastille E : les freins à disque hydrauliques Shimano MT200 sont excellents, l’agilité du train avant est très intéressante pour se faufiler sur les pistes cyclables ou entre les voitures. La position des bras nous a paru un poil étriquée, sans que cela soit rédhibitoire non plus.

vélo électrique Bastille E
Source : Chloé Pertuis – Frandroid

En revanche, si le confort est un critère essentiel à vos yeux, passez votre chemin : le Bastille E n’a pas été conçu pour épargner vos vertèbres et vos articulations. Aucune fourche suspendue n’est au menu, ni de pneus ballons. Vous devez faire avec des pneus Continental Contact Urbain de 27,5 pouces qui ne filtrent pas vraiment les vibrations.

Soyez prévenu : les trajets, même courts, ne sont pas confortables. Bon point en revanche pour la selle. Autre élément perturbant : j’ai personnellement trouvé les pédales trop petites. Je me suis senti à l’étroit malgré ma pointure de 41,5.

Autonomie

Bastille promet une autonomie de 40 km en mode Max. De notre côté, nous avons mesuré un rayon d’action d’une petite trentaine de kilomètres. Ce n’est pas gargantuesque, mais la petite batterie de 210 Wh – située dans le bloc moteur – fournit ce qu’il faut pour des trajets urbains. Il faudra bien penser à la recharger régulièrement.

vélo électrique Bastille
Source : Chloé Pertuis – Frandroid

D’ailleurs, la recharge est simple au possible : le câble fourni se branche dans un petit embout latéral proche de la courroie.

Notre avis

À qui s’adresse réellement ce Bastille E ? Aux gens fortunés – il coûte tout de même 3490 € –, qui souhaitent se déplacer avec un format de vélo « classique » tout en le stockant chez soi. Son pliage et son format sont sa plus grande force : il vous évite de l’attacher dans la rue, et vous protège donc de toute tentative de vol.

Sinon, pour le même prix, vous avez des dizaines de vélos électriques meilleurs en tous points (autonomie, agrément de conduite, puissance et explosivité, confort). Il n’empêche, ce Bastille électrique est probablement l’un des plus simples VAE à utiliser, qui jouit d’une belle bouille et fait son effet, et reste rassurant une fois au guidon grâce à des freins performants.

Le confort est à la ramasse. Pour craquer sur ce vélo, il faudra donc mettre de côté ce critère, vous êtes prévenu. Bref, la recette principale du Bastille E repose sur sa raison d’être : pliable, dans un format 27,5 pouces. Tout simplement nulle part ailleurs.

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