C’est assez rare, mais nous essayons ici le vélo électrique d’une nouvelle marque. C’est vrai en partie, car derrière le nom UTO (Unidentified Transport Objects ou Objets de Transport Non-identifiés), se cache la transition d’une autre marque. Née Eovolt en 2017, la société lyonnaise (enfin, basée à Genas) développe exclusivement des vélos électriques pliants. Mais désireuse de lancer des modèles musculaires et de revoir son identité à l’international, Eovolt devient UTO depuis l’été 2025.
Pour « fêter » cette métamorphose, nous avons pris le guidon de l’Afternoon Pro, qui devient UTO PRO20. Développé à l’origine pour être lancé avec le nouveau blason, ce modèle est né fin 2024 en complément de l’ancien Eovolt Afternoon (renommé Afternoon Origins puis UTO OG20). Avec des roues de 20 pouces, il est le plus hybride de la gamme, en marge du tout nouveau PRO16 (ex-Morning) et du PRO24 (ex-Evening).
Style épuré, système de pliage à part, moteur arrière à transmission automatique 2 vitesses, pneus et freins de qualité, le VAE pliant est-il toutefois à la hauteur de son prix de 3 000 euros ? Nous l’avons testé, voici notre verdict.
Fiche technique
| Modèle | UTO PRO20 |
|---|---|
| Vitesse max | 25 km/h |
| Puissance du moteur | 250 watts |
| Nombre d’assistances | 5 |
| Autonomie annoncée | 70 km |
| Temps de recharge annoncé | 240 min |
| Batterie amovible | Oui |
| Bluetooth | Non |
| GPS | Non |
| Écran | Oui |
| Poids | 21 kg |
| Couleur | Bleu, Vert, Gris |
| Poids maximal supporté | 130 kg |
| Phares | Oui |
| Feu arrière | Oui |
| Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Un VAE pliant soigné
Pour se démarquer des autres vélos pliants électriques du marché, l’UTO PRO20 soigne son style. Reprenant la forme de l’ancien Afternoon, il affiche un cadre aux soudures polies ainsi qu’une peinture brillante du plus bel effet. C’est une réussite.
Ajoutez à cela une intégration des câbles mieux gérées (plus de grosse gaine avant ni de câble de batterie sous le vélo), et un guidon épuré en arc de cercle, et vous obtenez une sorte de « mini Cowboy » ou de « mini VanMoof ». Le vélo rhodanien va même imiter ces derniers avec son support smartphone, ici au standard SP Connect.
Un pliage sans forcer et bien pensé
Le système de pliage est l’un des plus simples et efficaces que l’on a eu à utiliser. Plutôt que des manettes plastiques ou métalliques, UTO choisit des poignées souples. On vient tirer la première pour actionner l’ouverture du cadre sans peiner, où la roue avant vient se loger naturellement contre son homologue arrière.
La seconde poignée est celle de la potence, où l’on doit forcer un peu plus. Notons sa position décalée sur la gauche, ainsi que l’absence d’aimant. La potence tient sans bouger une fois pliée, tandis que les deux roues utilisent une encoche plus robuste qu’un aimant.
Reste à baisser la selle et à plier les (grandes) pédales, et le tour est joué. Remarque, le PRO 20 ne repose pas sur un support ou le tube de selle, mais sur la béquille double. Cette dernière n’est donc pas là que pour la stabilité du vélo électrique lors des arrêts ! En revanche, on ne doit pas l’oublier avant de plier, et à déployer uniquement – et étrangement – sur la gauche.
Ce n’est pas le système le plus rapide, mais il est très simple et rapide à déplier. On n’est pas dans l’exemple du « 1 seconde » du nouveau Decathlon Btwin E-FL 900, mais pas loin. Même la manette du tube de selle est conçue pour une ouverture et une fermeture aisée. Par contre, le tube s’enfonce parfois lors de la conduite, même en resserrant le collier de selle.
Un vélo pliant lourd mais bien équipé
Le défaut le plus significatif de l’UTO PRO20 est le poids. On passait déjà les 20 kg sur l’ancienne génération, ici le VAE monte à 21,4 kg sur notre balance. Le porter et le manipuler est donc difficile, même si le cadre tente de faciliter certaines manœuvres. On aurait aimé une poignée sur la selle afin d’améliorer cela, ainsi que le mode trolley.
Ce poids s’explique en partie par un équipement comprenant la béquille double, ainsi que les garde-boues et l’éclairage. Ce dernier est automatique en environnement sombre, réglable en hauteur et d’une puissance de 70 lux à l’avant, celui à l’arrière intégrant le tube de selle. Dommage, il n’ajoute pas de fonction stop !
Écran simpliste mais clair
L’UTO PRO20 utilise l’écran très simpliste que propose Bafang. Accessible à gauche du guidon, il ne propose que les infos essentielles utiles pour la conduite. Le rétroéclairage offre une bonne lecture de nuit, qui se réduit automatiquement avec l’activation de l’éclairage.
Sous la vitesse à deux chiffres, l’écran indique le mode en cours, que l’on peut changer en poussant le haut ou le bas de l’écran. La jauge à 5 niveaux est un peu floue pour suivre sa charge avec précision, mais on peut compléter avec l’application.
Une application… surprise mais incomplète
La marque ne le met pas en avant, mais le PRO20 est bien compatible avec l’appli Bafang Go. Certes peu intuitive et ergonomique, elle ajoute quatre informations :
un suivi en pourcentage de la batterie, une estimation de l’autonomie en km dépendant du mode en cours, le kilométrage total et la vitesse avec décimale.
Cela peut faire office de compteur évolué, grâce au support smartphone inclus. Une autre fenêtre affiche la carte avec une navigation, tout en conservant les infos de vitesse et de batterie. Par contre, impossible d’y activer l’éclairage, au contraire du compteur.
La partie d’enregistrement de trajet ne fonctionnait pas lors de notre test, ni les quelques réglages de mode. Quelques bugs donc, comme l’obligation de se reconnecter manuellement au vélo à chaque utilisation, en pressant l’icône de Bluetooth. Enfin, on aurait aimé un peu plus de connectivité de la part d’un vélo électrique à 3 000 euros, même en option.
Un vélo pliant électrique stable et vif
Si le pliage du vélo électrique est remarquable, c’est la conduite qui nous a le plus charmé. Grâce aux roues de 20 pouces et des pneus larges signés Schwalbe (2,2 pouces), l’UTO PRO20 est très stable, également sous la pluie.
Pas de sensation de mini-vélo, d’autant que le VAE livre des entretoises pour régler la hauteur de guidon à sa taille et un réglage de selle, en plus de celui de la tige-batterie. Bien entendu, le format ne permet pas une conduite aussi dynamique en virage serré, et le confort n’est pas idéal hors bitume.
Mais chaque trajet se fait avec grand plaisir, spécialement en raison de son assistance ultra efficace. Le moteur arrière Bafang H700, vu sur le Voltaire Rivoli, développe un couple de 40 Nm.
C’est assez pour un démarrage vif – accentué par les petites roues – orchestré par un capteur de couple diablement réactif. L’absence de latence et la belle progressivité de l’assistance renforce l’agrément, en plus d’une bonne capacité en relance et dans les pentes, mêmes soutenues.
Une boîte auto parfaite
Mieux, le moteur ajoute une petite boîte automatique à 2 vitesses. Un petit braquet pour se lancer et un grand à partir de 18 km/h, c’est idéal pour les trajets en ville !
Le passage est sans à-coup lors du pédalage, le rétrogradage est imperceptible, le tout dans un silence complet. De plus, la courroie réduit considérablement l’entretien, même s’il réside un petit cliquetis à l’utilisation en roue libre.
On roule avec la banane au guidon, et on s’arrête aussi sans aucune appréhension. UTO a intégré des freins Shimano MT200, hydrauliques et aux disques 160 mm, ça freine donc fort !
Sacrée autonomie pour un pliant !
Petites roues, boîte auto, le moteur Bafang ne part pas forcément avec un avantage côté consommation sur le papier. Avec une batterie de 360 Wh dans le tube de selle, on atteint au mieux 70 kilomètres d’autonomie sur le plus petit des modes (1 sur 5) et 35 km en mode maxi.
Nous avons réalisé 2 cycles de charge afin de mesurer l’autonomie par une température de 20°C sur un terrain parisien relativement plat. Avec respectivement 50 et 53 km, nous obtenons ainsi 51,5 km de moyenne par plein de batterie, et une consommation de 7 Wh/km. C’est finalement mieux que l’ancien Eovolt Afternoon Origins (ou UTO OG20), et aussi sobre que le Decathlon E Fold 900 moins performant (35 Nm, pas de boîte intégrée).
Le suivi de la charge est possible sur l’écran avec 5 barres, ce qui est assez flou, ou avec le pourcentage de l’application. Avec la seconde solution, cela reste néanmoins assez instable. Il nous est arrivé d’éteindre le vélo avec 66 % et de redémarrer le lendemain avec 76 % ! Par moments, nous perdons 5 % en quelques minutes après un bref arrêt. Il ne semble pas avoir de cohérence à forte ou faible charge, donc difficile de prévoir précisément l’autonomie restante.
Signalons également que la puissance maximale chute sous les 30% de batterie. On obtient l’équivalent d’un mode 4 au maximum, d’un mode 3 sous 20 %, d’un mode 2 sous 10 % et le vélo électrique est quasi musculaire sous 5 %.
Un plein en 4 heures seulement
L’emplacement de la batterie est dans le tube de selle. On peut ainsi embarquer avec soi simultanément les deux éléments à risque lors d’un stationnement. Inconvénient, le tube est très long – ne rentre dans aucun sac – et le poids important. Mais le tube intègre une prise sous la selle, qui est accessible que l’on veuille charger sur le VAE ou non.
L’UTO PRO20 accompagne la batterie d’un petit chargeur, peu encombrant et léger. D’une de puissance 90 W, il alloue une charge théorique en 4 heures (360 Wh pour rappel), ce qui se vérifie sur notre mesure.
Ainsi, la recharge est rapide : 30 % en moins d’une heure, 50 % en 1h50, ou 3 heures pour une charge commune à 80 %. Le plein complet demande lui environ 4 heures. Le suivi est impossible sur l’écran, qui s’éteint au branchement, et ne permet pas une connexion Bluetooth. Il faut ainsi débrancher et allumer pour voir l’état de charge, puis rebrancher.
Un vélo électrique pliant résolument premium
Prenant la suite de l’Eovolt Afternoon, qui devient l’UTO OG20, l’UTO PRO20 monte en gamme et donc en tarif. La précédente génération est disponible à 2 199 euros, ou 2 349 euros avec la batterie 504 Wh (autonomie similaire au PRO20). La nouvelle version fait un bond conséquent, en se plaçant à 2 999 euros. Sachez que la version non électrique, avec boîte auto 3 vitesses et courroie, existe également à 1 699 euros.
Ce positionnement peut rebuter beaucoup de clients potentiels, mais qui n’est pas si élevé au regard des prestations. Il faut aussi le comparer aux concurrents, comme le Brompton Electric G Line, certes plus polyvalent, mais qui demande pratiquement 4 000 euros !
Plus proche, les rivaux urbains à 3 000 euros prennent le nom de Ahooga Max ou de Vello Bike+. Dotés de grandes qualités, ils n’incluent pas le duo boîte-moteur Bafang. On peut également ajouter des porte-bagages avant et arrière, facturés 53,59 euros chacun.
Précisons aussi que l’assemblage se fait en France dans le site de Genas, avec un maillage de plusieurs centaines de partenaires pour le SAV dans l’Hexagone. Ceux-ci peuvent prendre en charge le vélo électrique pliant, tandis qu’il est possible de contacter la marque par email en cas de problème. Eovolt, pardon UTO, dispose aussi de pièces détachées.
Enfin, la garantie est de 5 ans pour le cadre et la fourche, extensible à 10 ans en enregistrant son modèle sur le site web. La garantie légale de 2 ans s’applique sur l’assistance électrique (moteur, batterie, contrôleur et écran).
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix