En pleine crise après le retrait de Bosch, le salon vélo n°1 d’Europe multiplie les gestes d’apaisement

Eurobike, le salon n°1 du vélo Europe, traverse une profonde crise depuis plusieurs semaines, marquée par le départ simultané des deux principales organisations professionnelles du secteur, les Zweirad-Industrie-Verband (ZIV) et Zukunft Fahrrad.

Toutes deux ont annoncé mettre fin à leur collaboration avec le salon en raison de désaccords sur l’orientation future de l’événement. Après l’édition 2025, elles avaient présenté un programme en dix points destiné à redéfinir les prochaines éditions. Ce document devait servir de base à leurs échanges avec l’organisateur Fairnamic GmbH. Selon les associations, aucun terrain d’entente n’a été trouvé.

Des premiers gestes d’apaisement

Ce double retrait a rapidement eu un effet boule de neige : Bosch, fournisseur de moteurs pour vélos électriques et leader du marché, a décidé à son tour de ne plus participer à l’édition 2026 (24 – 27 juin). Pour Eurobike, la perte d’un exposant de cette envergure constitue un signal particulièrement fort au sein de l’industrie.

Face à cette situation, Fairnamic a déjà revu sa copie et a renoncé à Mobifuture, un projet qui représentait l’un des désaccords majeurs avec les deux associations. Ce dispositif prévoyait de séparer l’Eurobike en deux lieux distincts : les vélos traditionnels et électriques au sein d’Eurobike d’un côté, et les « concepts de mobilité » au sein de Mobifuture de l’autre.

Cette seconde catégorie regroupait notamment les cargos électriques — longtail ou biporteurs —, les speedbikes ainsi que les véhicules intermédiaires, les « vélis ».

Pour tenter d’apaiser les tensions, l’organisateur a pris une nouvelle décision. Il vient en effet d’annoncer la mise en place d’un comité consultatif « afin d’approfondir le dialogue avec ses partenaires nationaux et internationaux ainsi qu’avec l’ensemble de la filière », explique le communiqué officiel.

Fairnamic y précise « qu’avec la création de ce Conseil, Fairnamic franchit une étape clé pour renforcer le dialogue avec l’industrie et établir un cadre institutionnel propice au développement conjoint d’Eurobike ».

Des discussions déjà en cours

Ce Conseil sera dirigé par Stephan Kurzawski, membre du directoire de Messe Frankfurt, actionnaire de Fairnamic. Au sein de Messe Frankfurt, il occupe la fonction de vice-président senior chargé des salons et des ventes dans les secteurs des biens de consommation, de l’automobile et du textile.

Le communiqué ajoute que « les premières discussions avec les parties prenantes potentielles sont déjà bien avancées. Les associations, institutions et initiatives liées au vélo, au vélo électrique et à l’écomobilité sont également expressément invitées à contribuer et à continuer de définir la stratégie à adopter avec les organisateurs du salon ».

Il est également précisé que « le Comité consultatif du salon accompagnera le développement conceptuel d’Eurobike et conseillera l’équipe du salon sur les questions stratégiques et liées au programme ».

Recréer du lien

Bref, dans ce contexte, la création d’un comité consultatif vise visiblement à restaurer un dialogue devenu fragile avec une partie de la filière, ou tout du moins avec des acteurs clés du secteur.

La reconsolidation de ce lien sera donc déterminante pour clarifier le rôle qu’Eurobike entend jouer dans la structuration du marché à partir de 2026. À voir, aussi, si Bosch et les deux associations feront marche arrière après cette main tendue et ce geste d’apaisement.