La France possède 3 des 10 villes les plus cyclables du monde, la preuve avec cet indicateur

Pour mieux se déplacer à vélo électrique, c’est bien plus agréable dans une ville bien dotée en pistes cyclables et qui favorise sa pratique. Plusieurs indicateurs existent pour classer les différentes villes, comme le Baromètre vélo qui se concentre sur la France ou celui de People Bikes au niveau mondial. Mais ce dernier, qui agrège rapidement certaines données, couvre un spectre très large. En alternative, l’indicateur biannuel Copenhagenize, créé en 2011, est plus sélectif et exigeant.

Comment est conçu l’indicateur Copenhagenize ?

Son but est de promouvoir une carte transparente et de montrer les bonnes pratiques, plus qu’un classement brut. L’équipe a aussi apporté une nouvelle méthodologie en 2025, notamment pour saisir la maturité des politiques cyclables et un haut niveau de données. C’est pourquoi cet indicateur mondial fixe un minimum de 250 000 habitants, ou la participation des capitales avec une part modale significative.

Le Copenhagenize 2025 délivre un résultat en trois niveaux : un score général, trois sous-scores – infrastructure, usage, mesures – et enfin 13 indicateurs. Les scores de ces derniers ne sont pas publiés publiquement les voici : 

• Stationnement vélo
• Atténuation du trafic routier
• Sécurité des pistes
• Expérience d’utilisation
• Part modale
• Evolution de la part modale
• Part des femmes
• Accès au libre-service et vélos partagés
• Utilisation des vélos cargos
• Engagement dans les politiques cyclables
• Plaidoyer
• Image du vélo
• Urbanisme

Paris dans le Top 5, Utrecht reine des villes cyclables

On peut se féliciter, car trois villes françaises figurent dans le Top 10 ! On peut même inclure 5 villes avec Strasbourg et Lyon si l’on étend au Top 15. Sans surprise, Paris est la mieux placée, 5e au niveau mondial avec un score de 65 sur 100.

La capitale est 2e en termes d’infrastructures et d’usage du vélo. Mais elle pèche en politiques cyclables avec un sous-score de seulement 56 contre 80 pour ses poursuivants Münster (Allemagne) ou Helsinki (Finlande). C’est là où Bordeaux et Nantes performent mieux, avec un fort usage, mais au réseau cyclable encore sous-développé, ce qui les repoussent aux 9e et 10e place.

Globalement, l’Europe occupe quasiment tout le Top 30, sauf trois villes. Le Canada montre effectivement une belle dynamique avec Montréal (15e), Québec (29e) et Vancouver (30e), grâce à des plans vélos ambitieux.

En tête, ce n’est ni Amsterdam (Pays-Bas) 4e avec sa part modale vélo de 37 %, ni Copenhague (Danemark), deuxième avec la meilleure densité de pistes cyclables soit 52 km pour 100 km de route. Utrecht domine le classement sur tous les plans, et se détache notamment avec son budget vélo de 63 euros par habitant.

Quels enseignements tirer de cet indicateur vélo ?

« Un réseau de qualité encourage à la pratique et à la croissance de la part modale du vélo, au travers de pistes continues et sécurisées », explique Arthur Duhamel, « mais l’infrastructure n’est pas tout, car modérer le trafic routier est essentiel ».

Les rapporteurs déclarent également que les services ont progressé, mais avec encore une marge de progression, comme avec le stationnement. Celui-ci est souvent développé près des gares, moins dans les nœuds de mobilité ou les zones résidentielles denses.

Copenhagenize montre qu’un autre vecteur d’amélioration est l’inclusion du vélo dans les politiques de transports pour favoriser l’intermodalité, ou des plans d’urbanisme et d’agencement de l’espace public. Enfin, l’indicateur montre que le futur est aussi sous le signe du vélo cargo, que ce soit avec des aides ou des infrastructures spécifiques.