L’industrie automobile est désormais d’accord : la crise climatique est réelle et si les voitures particulières ne sont pas le principal contributeur, elles font aussi partie du problème et doivent devenir sans CO₂. La meilleure solution actuelle : les voitures électriques. C’est ce qui a conduit l’Europe à interdire la vente de véhicules thermiques dès 2035.
Certains constructeurs sont déjà à la pointe, d’autres pas forcément. Toyota, par exemple, bien qu’étant le numéro 1 mondial depuis deux ans, n’est pas connu comme un pionnier de l’électromobilité. Cependant, le fabricant japonais essaie maintenant de rattraper son retard, avec la récente bZ4x par exemple.
Pas d’autres solutions à court terme
Que faites-vous si vous n’êtes pas à la pointe d’une technologie ? Vous la dénigrez. Gill Pratt, responsable du Toyota Research Institute, estime que les voitures électriques génèrent trop de battage médiatique et n’est pas la seule solution. Il a pris la parole à l’occasion d’une interview sur AutoCar, il estime que l’électrique est une solution, mais cela dépend du contexte :
« Dans certaines parties du monde, elle l’est. En Norvège, la quantité d’énergie verte est si importante que les voitures électriques peuvent rouler très proprement. Ils ont aussi investi massivement dans l’infrastructure de charge, donc il n’y a pas de problème là-bas.
(…)
Mais si vous allez vers l’Europe de l’Est, l’équation n’est pas si bonne. Ces pays ont besoin d’y arriver, bien sûr, mais la création d’énergie aujourd’hui y est très dépendante du charbon. Et les infrastructures de recharge sont très en retard
(…)
Oui, nous pouvons leur demander de changer. Mais leur demander de copier la Norvège n’est juste pas faisable. Ils n’ont pas les mêmes ressources naturelles. Et cela signifie qu’il doit y avoir de meilleures manières de réduire la réduction des émissions que simplement fixer une date à laquelle nous passerons à l’électrique. »
En lisant entre les lignes, on comprend que l’homme souhaite davantage mettre en avant les voitures hybrides et hybrides rechargeables, même si ces dernières sont bien souvent utilisées à mauvais escient. À tel point que l’Union Européenne veut resserrer la vis autour de cette technologie.
Les voitures électriques ne sont peut-être pas la seule solution à long terme, mais il n’existe actuellement aucune meilleure alternative à court terme. Les moteurs à combustion ne le sont pas, et les carburants de synthèse et l’hydrogène sont nettement plus chers que l’électricité pour les voitures électriques.
Toyota veut continuer à vendre des hybrides
Toutefois, ce que Toyota fait ici, c’est de la tactique. Le fabricant japonais ne joue pas un grand rôle avec les voitures électriques, en tout cas pour le moment. La réalité de l’industrie est assez simple : développer plusieurs technologies simultanément coûte trop cher. Il fallait donc opter pour une solution rapidement et les voitures électriques se présentaient comme la meilleure option, notamment pour répondre aux futures exigences réglementaires, permettant d’accélérer la route vers le zéro émission.
En d’autres termes, Toyota préférerait pouvoir continuer à vendre des hybrides et des voitures électriques afin de répondre à différents besoins. Une approche plus consensuelle que la révolution énergétique voulue par l’Europe, qui oblige les constructeurs à se tourner vers le 100 % électrique d’ici à 2035. La voie voulue par l’Europe permet au moins d’accélérer la transition.
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