Toyota annonce une batterie miracle : une autonomie de 1 500 km avec un temps de charge de 10 minutes

 

Une autonomie de 1 500 km avec un temps de charge de 10 minutes : Toyota aurait trouvé une solution pour une telle « batterie miracle ».

Toyota Prius 2023, une voiture hybride rechargeable

Article actualisé : ajout de notre vidéo YouTube sur le sujet.

Dans le débat incessant et parfois épineux sur l’autonomie des véhicules électriques, une question fondamentale persiste : quelle est l’autonomie idéale pour une voiture électrique ? Et quelle devrait être la vitesse de recharge idéale ? Il n’y a pas de réponse universelle à ces questions, tant les besoins des utilisateurs peuvent varier. Mais pour le visionnaire de la tech Elon Musk, la réponse est claire : plus de 1000 km d’autonomie, c’est inutile.

D’un point de vue pratique, il a peut-être raison. Après tout, pourquoi embarquer des centaines de kilogrammes de batterie si l’on n’utilise pas la totalité de l’autonomie régulièrement ? D’autant plus que le réseau de superchargeurs se développe à une vitesse fulgurante, rendant les longues autonomies de moins en moins nécessaires. D’ailleurs, même une autonomie de 400 km permet de traverser la France, comme nous l’avions prouvé avec un Paris – Marseille. À condition d’avoir une voiture qui se recharge rapidement.

Cependant, l’annonce récente du constructeur automobile japonais Toyota pourrait bien faire basculer la donne.

Imaginez une voiture électrique capable de parcourir 1 200 km (et 1 500 km à terme) avec une seule charge, et qui pourrait être rechargée en moins de 10 minutes. Et si la vision d’Elon Musk était sur le point d’être mise à mal ?

« Les batteries sont actuellement trop grosses, trop lourdes et trop chères. Nous voulons changer cela radicalement dans nos batteries »

Selon Keiji Kaita, président du centre de recherche et développement sur la neutralité carbone de Toyota, le constructeur japonais aurait accompli une avancée significative dans le domaine des batteries pour voitures électriques.

« Les batteries sont actuellement trop grosses, trop lourdes et trop chères. Nous voulons changer cela radicalement dans nos batteries », a déclaré Keiji Kaita, faisant allusion à une réduction de moitié de ces facteurs. Cette déclaration relance le débat houleux sur l’autonomie des voitures électriques, dont la plupart des constructeurs ne cessent d’essayer d’augmenter.

Selon Keiji Kaita, Toyota a découvert une méthode pour surmonter les problèmes de stabilité des batteries à semi-conducteurs il y a trois ans. La société est aujourd’hui convaincue qu’elle sera capable de produire en masse ce type de batteries pour véhicules électriques d’ici à 2027 ou 2028.

Cette « percée technologique » promet une autonomie de 1 200 km pour une voiture électrique et un temps de recharge de 10 minutes ou moins. Ces chiffres sont nettement supérieurs aux normes actuelles de l’industrie, où une autonomie de 500 km est déjà considérée comme très bonne et où les temps de recharge rapide sont généralement d’environ une demi-heure pour une charge complète. Toutefois, les premières voitures à 1 000 km d’autonomie arrivent.

D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’une entreprise annonce une batterie révolutionnaire. Et ce n’est pas la première fois que Toyota évoque cette technologie, avec les 1 500 km en tête d’ici 2028.

En termes de coûts de production, ces batteries pourraient se situer à un niveau comparable à celui des batteries lithium-ion, voire être inférieurs, grâce à une simplification du processus de fabrication des matériaux de la batterie.

Progrès technologique et défis de l’électrolyte solide

La batterie à semi-conducteurs, aussi appelée batterie à électrolyte solide, représente un grand espoir pour l’avenir des voitures électriques. En effet, elle offre une densité énergétique supérieure à celle des batteries lithium-ion, permettant ainsi une plus grande autonomie. De plus, l’électrolyte solide est non inflammable, ce qui réduit les risques de surchauffe et d’incendie.

Cependant, ces batteries présentent des défis techniques importants. « Les électrolytes solides se dilatent et se contractent lorsque la batterie se charge et se décharge, ce qui peut créer des fissures qui entravent le mouvement des ions entre la cathode et l’anode », a expliqué Keiji Kaita.

Toyota aurait développé une technologie permettant de surmonter ces problèmes. Si ces affirmations se vérifiaient, cela pourrait représenter un tournant majeur dans l’évolution des véhicules électriques.

Toyota tente de rattraper son retard

Toyota

, qui a longtemps misé sur les véhicules hybrides et à hydrogène, a annoncé en décembre 2021 son intention de lancer 30 modèles de voitures entièrement électriques d’ici à 2030.

L’objectif est d’atteindre 3,5 millions de ventes mondiales de véhicules électriques, avec une place importante pour le marché européen. Lexus, la marque de luxe du groupe, devrait ne proposer que des voitures électriques à partir de 2030, tandis que l’ensemble de la gamme Toyota ne proposera que des véhicules zéro émission à partir de 2035, y compris probablement des voitures à hydrogène.

Il faut dire que l’ambiance chez Toyota doit être particulière ces derniers mois. Alors que le constructeur japonais plaçait constamment sa Toyota Corolla comme la voiture la plus vendue dans le monde depuis plusieurs années, la situation a dramatiquement tourné en ce début d’année. C’est désormais Tesla qui détient ce titre, puisque la Model Y est la voiture la plus vendue dans le monde, toutes motorisations confondues, sur les premiers mois de 2023.

Attention donc à prendre ces déclaration avec des pincettes : Toyota cherche avant tout à rassurer les investisseurs et ses clients potentiels. Le constructeur japonais doit désormais prouver qu’il croit réellement en la voiture électrique avec des produits concrets et plus aboutis que la bZ4X avec ses 513 km d’autonomie.


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