Cette voiture électrique chinoise méconnue en Europe met une raclée à Tesla au test d’autonomie en hiver

 

En hiver, l'autonomie des voitures électriques fond souvent comme neige au soleil. Mais si Tesla fait partie des marques qui limitent le mieux ce phénomène, la firme vient de se faire détrôner par un jeune constructeur chinois encore méconnu en Europe.

Avec une part de marché de 15 % environ en France et de 20 % en Europe, la voiture électrique séduit de plus en plus d’automobilistes. Cependant, certains freins dissuadent encore les conducteurs, comme le prix mais également l’autonomie. Et pour cause, ils sont nombreux à exiger au moins 400 kilomètres en une seule charge.

Un nouveau rival

Afin d’évaluer l’autonomie d’une voiture électrique, on utilise en Europe le cycle WLTP, plus proche de la réalité que l’ancien NEDC ou encore que l’homologation chinoise CLTC dont vous avez sans doute déjà entendu parler. Mais les tests sont souvent réalisés dans des conditions favorables, avec des températures qui tournent autour des 20 à 25 degrés, idéales pour les batteries. Car on sait qu’en hiver, la consommation augmente et que l’autonomie en prend un sacré coup.

C’est pour cela que la Norwegian Automobile Federation, aussi connue sous le nom de NAF, organise tous les ans des tests grandeur nature. Ces derniers ont pour but de mesurer en conditions réelles l’autonomie des voitures électriques dans différentes configurations. Cette épreuve, baptisée El Prix, a lieu deux fois par an, en été et en hiver. De quoi obtenir des données précises et réalistes, afin de les comparer à celles de l’homologation officielle. Ce qui permet aussi d’établir un classement par marques.

Une épreuve semblable à celle organisée par le média norvégien Motor.no, lors duquel la Tesla Model S s’était particulièrement illustrée. À vrai dire, la firme américaine cartonne depuis des années à ce type de test, et nous nous attendions à ce que soit la même chose cette année. Mais c’était sans compter sur l’arrivée d’une nouvelle marque, quasiment inconnue sur le Vieux Continent. Il s’agit de HiPhi, un jeune constructeur chinois fondé en 2019 par Human Horizons.

Ce dernier avait aligné sa HiPhi Z, une berline ultra-haut de gamme qui rivalise avec la Tesla Model S ainsi que la Porsche Taycan. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est venue pour en découdre. Car cette nouvelle venue, qui annonce une autonomie de 700 kilomètres sur sa version la plus performante, a tenu sa promesse. Lors de ce test, qui s’est déroulé à une température oscillant entre -2 et -10 degrés, la sportive électrique a réussi à parcourir 522 kilomètres en une seule charge.

Des résultats variables

Celle qui pourrait bientôt être commercialisée en France n’a affiché que 5,9 % de différence par rapport aux 555 kilomètres annoncés par le constructeur pour cette déclinaison. Sa consommation a quant à elle grimpé de 9,2 % par rapport à l’homologation, culminant à 24,32 kWh. Une belle performance qui a donc permis de détrôner Tesla et sa Model 3. La berline affiche un écart de 29,9 % entre l’homologation et la réalité, avec 441 kilomètres parcourus contre 692 annoncés.

Le tout avec une consommation de 18 kWh en moyenne, tandis que celle annoncée en WLTP n’est pas précisée. Mais la voiture qui s’est montrée la plus décevante durant ce test reste la Volkswagen ID.7, avec une différence de 31,9 % entre l’homologation et la réalité. La berline électrique, rivale de la BYD Seal a en effet pu parcourir seulement 414 kilomètres, contre les 608 annoncées. La consommation est quant à elle en hausse de 31,2 % pour atteindre les 18,9 kWh.

À ce jeu, le Nio EL6 s’est quant à lui particulièrement illustré, puisqu’il a consommé moins que l’homologation officielle. Le SUV électrique rival de la Tesla Model Y est annoncé à 22,1 kWh/100 kilomètres et s’en est sorti avec une moyenne à 19,8 kWh. Une très belle performance pour ce modèle qui avait fait les frais d’une action en justice menée par Audi afin de le faire changer de nom.

Il faut également savoir qu’en hiver, la recharge est aussi plus longue car la puissance pouvant être encaissée par la batterie est plus faible. Et ce là encore en raison de la température trop basse, puisqu’un accumulateur fonctionne de manière optimale entre 25 et 35 degrés. En dessous ou au-dessus, ses capacités sont alors altérées dans une mesure qui varie selon le véhicule.


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