La tentative désespérée de l’Allemagne contre l’interdiction des ventes de voitures thermiques en Europe : la recharge obligatoire des hybrides rechargeables

Ce n’est un secret pour personne. À partir de 2035, la vente de voitures thermiques neuves sera strictement interdite dans toute l’Europe. Cela concernera les autos essence et diesel, mais aussi les modèles hybrides rechargeables.

Une solution assez étonnante

Et forcément, cette mesure est loin de faire l’unanimité, que ce soit auprès des automobilistes, des constructeurs mais aussi de certains pays. Tous ne sont pas d’accord à ce sujet. Si la France et l’Espagne soutiennent Bruxelles, ce n’est pas le cas de l’Italie et de l’Allemagne, qui s’y opposent. Et ce alors que les ventes de voitures électriques ont fortement progressé dans ces deux pays depuis le début de l’année, selon l’ACEA. Mais ce n’est pas suffisant pour convaincre nos voisins d’outre-Rhin.

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Ces derniers sont particulièrement remontés contre la décision de Bruxelles, et ils comptent bien trouver des solutions pour la contrer. C’est en effet ce que rapportent les journalistes des Échos, qui indiquent que la fédération du secteur automobile (VDA) veut agir. Et voilà qu’elle vient de faire une proposition pour le moins surprenante. Elle veut tout simplement rendre obligatoire la recharge des voitures hybrides rechargeables. Mais quelle est la raison ? Sur le papier, ces derniers constituent un compromis idéal entre le thermique et le 100 % électrique.

Cette alternative permet de rouler en mode zéro-émission (à l’échappement) sur plusieurs dizaines de kilomètres. Le tout sans avoir besoin de se soucier de la recharge, car si la batterie est vide, c’est le moteur essence qui prend le relais. Mais c’est bien là le problème. Car la grande majorité des conducteurs de PHEV ne rechargent jamais leur voiture. C’est justement ce qu’avait pointé du doigt l’ONG Transport & Environment dès 2023, depuis confirmé à maintes reprises par divers acteurs, y compris via les mouchards installés dans les moteurs.

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Sur le papier, les hybrides rechargeables émettent 75 % d’émissions en moins au kilomètre par rapport à des autos essence et diesel. Mais dans les faits, ce chiffre est de seulement 19 %. Un résultat obtenu en analysant les émissions de 800 000 PHEV immatriculés entre 2021 et 2023. Pourtant, cette motorisation rencontre un succès non négligeable en Allemagne. Rien qu’en septembre 2025, les ventes ont grimpé de 85 % pour atteindre 27 685 véhicules. Soit une part de marché de 12 %. En France, elles ont chuté de 9,5 % sur cette période.

Une mesure choc

La VDA est consciente que l’hybride rechargeable constitue une alternative à envisager pour les automobilistes qui ne sont pas encore prêts à passer au tout électrique. Cependant, il faut que cette motorisation soit bien utilisée. C’est pour cela que sa présidente, Hildegard Müller, veut inciter les conducteurs de PHEV à les recharger. Elle déclare qu’« à l’avenir, les véhicules hybrides rechargeables pourraient être conçus de manière à rendre la recharge régulière obligatoire ». Mais comment cela pourrait-il être possible ?

Et bien les autos pourraient être équipées d’un système qui avertit le conducteur quand la batterie doit être rechargée. Cela devrait être fait au moins une fois sur une distance qui n’a pas encore été déterminée. Si les alertes sont ignorées trop longtemps, les performances de la voiture pourraient tout simplement être bridées. Pour le moment, il ne s’agit que d’une simple proposition, puisque les discussions sont encore en cours. Car tout le monde n’est pas d’accord, notamment les constructeurs automobiles.

Cette solution sera-t-elle suffisante pour réellement rendre les PHEV propres ? Rien n’est moins sûr, car les conducteurs pourront quand même rouler sans se brancher – sans compter la difficile acceptation d’une telle mesure.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement allemand est bien décidé à tout faire pour empêcher l’interdiction des autos thermiques. Cette dernière « mettrait en péril non seulement les compétences industrielles de base et la compétitivité de l’Allemagne en tant que site automobile, mais aussi l’acceptation sociale de l’électromobilité dans son ensemble », selon les ministres-présidents des Länder.